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Je pénètre enfin chez moi et cherche l’interrupteur à tâtons. Quand la lumière inonde mon unique pièce de vie, mon sang se glace dans mes veines. Alec se tient au beau milieu de mon salon. Mon cœur cesse toute activité. Je n’ai pas le temps de réagir que sa grande main se plaque sur mon visage, m’empêche de crier et de respirer.
— Bonsoir, Athanaïs, dit-il d’un ton caverneux.
Afficher en entierJe pivote pour ne pas perdre une miette de son expression qui est pourtant immortalisée en vidéo. Son visage pâlit quand elle découvre la multitude d’écrans. Elle comprend vite que tous les lieux qu’elle fréquente sont espionnés. Chez elle, l’Esthética, ses locaux professionnels. J’ai aussi piraté l’accès de vidéo surveillance de la municipalité pour avoir sa rue principale.
Partout où elle se rend, je suis avec elle. Ce qui finit de l’anéantir, c’est l’image de sa mère. Oui, j’ai également craqué le serveur de la clinique. Même un singe y serait parvenu. Sa pâleur prouve qu’elle ne se rendait pas compte de l’ampleur de mon sérieux. Je ne suis pas juste un malade parmi tant d’autres. Je suis le diable en personne.
Afficher en entier- Oui, Athanaïs, je suis méchant dans tous les sens du terme, et j'obtiens toujours ce que je désire, peu importe la manière.
ça me dit quelque chose, ça! Mon manque de réaction le fait avancer d'un pas vers moi. Mon pouls s'affole.
- Je vole, je blesse, je kidnappe, je torture, je détruis, et je tue quand il faut...
Il me raconte ça, comme s'il faisait la liste de ses hobbies.
Afficher en entierJe réactive la caméra pour observer ma prisonnière endormie. Je dois profiter de son état léthargique à bon escient. D’une mallette noire à ouverture digitale, je sors un bracelet connecté. Il va devenir son pire ennemi, mais je n’ai pas le choix. De toute façon, même si je l’avais, je le ferais. Il me faut l’ascendant, l’autorité, le pouvoir sur elle. J’ai tout prévu. D’ici peu, elle dépendra entièrement de moi.
Ses futures rébellions me font déjà frissonner de plaisir. Cette fille deviendra ce que je veux qu’elle devienne. Pourquoi elle ? Parce qu’elle est effrontée, têtue. La briser sera un challenge à la hauteur de ma réputation. Elle a soutenu mon regard ce soir-là. Elle a vu en moi l’homme, pas le tueur ni le play-boy. J’ai cru renaître à travers ses prunelles. Elle ressent comme moi la connexion qui nous lie. Elle a constamment l’attitude d’une biche chassée.
Afficher en entier— Dois-je comprendre que vous n’êtes pas disposée à bouger ? me demande-t-il au bout de quelques interminables minutes.
— Quelle perspicacité ! bougonné-je, sans lui accorder la moindre attention.
Non pas que je sois impolie, mais je suis incapable de soutenir la profondeur de ses yeux. Soudain, il m’empoigne le bras. D’une fermeté parfaitement contrôlée, il s’arrête juste avant la douleur. Cet homme sait exactement ce qu’il fait. Je suis à deux doigts de me faire pipi dessus, une vraie mauviette. Je ne comprends pas pourquoi aucune des personnes présentes ne vient à mon secours.
Il prend ma trouille pour de l’entêtement, car il fronce les sourcils avant de me lâcher avec dégoût. Il se détourne après un dernier regard qui s’interprète comme une véritable mise en garde.
Je compte les secondes en le voyant s’éloigner. Mon soulagement n’a pas d’égal quand il disparaît enfin de mon champ de vision. Ce type me file la chair de poule.
Trop autoritaire, trop dominant, trop imposant. Trop !
Il a l’attitude d’un gangster qui a le monde à ses pieds.
Afficher en entierPrise de panique, je perds mon calme. Je crains autant mes propres réactions que la personne qui me fait face. Je me débats si farouchement en criant, griffant qu’il n’a pas d’autre choix que de me lâcher, non sans essayer une dernière fois de me retenir. La colère déforme ses traits. Je m’éloigne en courant comme si un monstre est à mes trousses. Quand je me retourne pour vérifier qu’il ne me pourchasse pas, il s’est volatilisé.
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