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Même de là où elle est, Lela peut voir une lueur rouge qui clignote à l'interieur de la voiture, le flot codé d'un ordinateur portable renversé.
" C'est ce que je vous disais." Juniper ne range pas son arme dans son holster, mais la garde à la main quand il passe le bras autour des épaules de Lela, dont les narines sont brûlées par l'odeur du souffre. "La paranoïa. C'est un prérequis si vous voulez survivre."
Afficher en entierLe bien ne ressemble pas toujours à ce que l'on s'imagine. Parfois, il dit des gros mots, porte un blouson de cuir et des bottes de moto, et fume comme un pompier. Parfois il lui arrive en plus de dealer un peu à droite à gauche. Parfois, il tue.
Afficher en entierToutes les mères expliquent à leurs enfants qui ont peur du noir qu'une pièce reste la même, que la lumière soit allumée ou éteinte. La seule chose qui change, c'est la capacité de voir. Mais ces mères mentent. Tout le monde sait que de mauvaises choses arrivent dans les ténèbres. Et maintenant, les ténèbres sont là.
Afficher en entierOn en a tous rencontré. Ceux qui disent entendre des voix ou voir des choses que personne d'autre ne voit, qui suivent leurs intuitions ou souffrent de rêves prégnants. Ils brûleront de la sauge, et vous parleront de votre aura, et raconteront qu'un fantôme est venu leur rendre visite pendant la nuit. Quel que soit le nom qu'on leur donne - siphonnés, hypersensibles, prescients, spéciaux -, ils sont branchés sur une fréquence plus élevée que le reste de la population. Les chiens ont un odorat dix mille fois plus puissant que celui des hommes. Il y a des insectes capables de percevoir les radiations, et certains oiseaux capables de voir la température. Comme eux, les personnes spéciales ont une sensibilité accrue.
Afficher en entierElle ne peut pas fabriquer des couleurs à partir de formes, ou des formes à partir des distances, ou des distances à partir des textures, parce que chaque donnée fait crépiter un instant son cerveau, ce qui lui donne envie de hurler : « Ça ne marche pas, ça ne marche pas ! » C'est comme si quelqu'un lui brandissait une banane sous le nez et un requin devant la figure, lui mettait du jazz dans les oreilles et un balai dans la main, et lui disait : « Quel beau coucher de soleil ! »
« Je ne sais pas, dit-elle. Je ne sais pas ce qu'est la réalité. »
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