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Extrait ajouté par tekyla 2020-08-13T08:24:30+02:00

J’arrive au bar en avance, ce qui n’est pas vraiment inhabituel en soi, sauf que là je suis très en avance. Le bus vient de me déposer à l’arrêt et j’attends sur le trottoir comme si je craignais d’entrer. C’est stupide, mais j’ai peur qu’Hangus me pose des questions. Il me connaît, il sait deux ou trois choses de mon histoire et il devine toujours quand je cache quelque chose. Il n’hésitera pas à me tirer les vers du nez. Le problème c’est que je ne peux rien lui dire. Il a bien tenté de m’impressionner mais, quand il a vu que ça n’avait absolument aucun effet sur moi, il a changé de tactique. Il m’a proposé de m’aider, il m’a dit qu’il connaissait des gens qui pourraient me protéger si j’en avais besoin, et il a même offert de se charger du problème qui me tourmente. Hangus n’est pas bête, il a compris que je fuis quelqu’un. Il a appris à me connaître, en quelques mois. Je sais que mon regard s’est assombri et qu’il restera à jamais hanté. Les cernes sous mes yeux en attestent, les nombreux cauchemars que je fais depuis huit mois m’empêchent d’oublier. Et encore, s’il n’y avait que ça, je pourrais vivre avec. Malheureusement la vie a décidé que je devais traverser de nombreux chemins tortueux et douloureux.

Le soleil commence à chauffer le bitume ainsi que ma peau diaphane. J’aime le soleil, même s’il est synonyme de taches de rousseur et de maux de tête au cas où je ne protège pas mes yeux clairs. Les gens passent sur le trottoir sans faire attention à moi, bien trop occupés à nager à contre-courant dans leur propre rivière d’emmerdes. Je soupire. Tout en replaçant mon sac sur mon épaule, je remonte mes lunettes de soleil sur mon nez et souffle un bon coup pour me donner du courage. Je n’ai pas à m’angoisser, après tout il n’y a qu’au boulot que je me sens en sécurité. Hangus ne laissera jamais rien m’arriver. Je peux lui faire confiance, il me l’a prouvé à de nombreuses reprises. Je marche en direction de La Faucheuse, le nom du bar qu’il tient. Quand j’ouvre la porte, une odeur de renfermé, de sueur et de tabac me prend à la gorge. J’ai encore un peu de mal à m’y faire, d’autant que je passe la plupart de mes journées et de mes soirées dans les cuisines.

J’ai vraiment eu de la chance de trouver ce petit boulot. Il ne me rapporte pas grand-chose, mais il m’aide à payer le loyer et à survivre. Et puis je m’y sens bien. Hangus est un mec bourru, mais avec moi il est un peu plus doux. Je ne sais pas vraiment pourquoi, car avec les autres nanas il ne fait pas de cadeau. C’est un homme plutôt grand et de carrure assez large, les cheveux gris attachés en queue-de-cheval et une épaisse barbe de la même couleur qui lui mange la moitié du visage. À première vue, il fait penser à un vieux biker, un mec qui passe son temps sur sa bécane plutôt que derrière son comptoir. En fait il n’a pas de moto. Ou s’il en a une je ne l’ai jamais vue. Il a un vieux pick-up gris avec lequel il m’a plusieurs fois ramenée à la maison, quand il pleuvait des cordes ou quand je finissais trop tard pour prendre le bus.

Il fait frais à l’intérieur de La Faucheuse, c’est agréable après la chaleur du dehors. Il est à peine 16 heures et il y a déjà un groupe d’habitués qui joue au billard au fond de la salle tandis qu’un pilier de bar comate sur le zinc. Hangus apparaît alors que je suis en train d’enlever mes lunettes et de me diriger vers les cuisines. Il fronce les sourcils quand il m’aperçoit, après avoir regardé l’horloge au-dessus de lui.

— Qu’est-ce que tu fiches ici ? s’étonne-t-il.

Je souffle et fais comme si de rien était.

— Je viens travailler.

Il place le chiffon qu’il avait en main sur son épaule et croise ses bras épais sur sa large poitrine, l’air de dire qu’on ne la lui fait pas. Je soutiens son regard. Si je flanche, il va me cuisiner jusqu’à ce que je lui raconte ce qui ne va pas et pourquoi je viens aussi tôt.

— T.

Son ton est doux et ferme à la fois quand il prononce cette simple lettre. Ça veut pourtant dire beaucoup de choses. Hangus a pris l’habitude de m’appeler par différents noms, ou en l’occurrence par une lettre, pour mieux faire passer ses messages. Quand il m’appelle « T », ça veut dire qu’il s’inquiète, que je l’exaspère et qu’il ne va pas me laisser m’en tirer aussi facilement. Aujourd’hui, il est sérieux et il ne me lâchera pas, je le vois à la façon dont il me regarde.

— Je vais bien, j’avais juste envie de quitter mon taudis, il fait de plus en plus chaud là-dedans et j’ai pas de clim.

— Quand me feras-tu assez confiance pour me laisser t’aider ?

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