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Extrait ajouté par feedesneige 2016-01-05T20:22:16+01:00

Prologue

La lumière, de loin, était ici ce qu’il y avait de plus accablant.

Par-delà ce que l’on qualifie cyniquement de « frontière civilisée » de l’enfer, n’importe quel visiteur – et il y en avait fort peu – se serait attendu à découvrir l’indicible. Et, à la vérité, il n’aurait pas été déçu : les passages exigus de cet antre innommable, d’un rose inflammatoire et suintant, semblaient faits de chair infectée. De la transpiration et d’autres fluides, plus souillés et intimes encore, exsudaient des parois toujours frémissantes. Chacune des galeries tremblait et se tordait tel un orifice cherchant chaque seconde à se sceller d’une contraction malsaine, et n’était maintenue ouverte que par une fine dentelle de ce qui aurait pu être des ligaments brunis par le temps.

Le sol, traître, se dérobait sous les pas. Chaque inspiration se chargeait de la puanteur suffocante d’une sueur tenace, presque croupie. Le moindre filet de brise faisait vibrer aux oreilles les échos de gémissements lointains, qu’ils fussent d’orgasme ou de douleur intense ; parfois de l’alliance inavouable des deux.

Mais la lumière était plus affligeante encore.

Elle ondoyait, dansait sur une arythmie surnaturelle et troublante. Elle baignait le décor d’une lumière bilieuse agressive à l’œil. Chauds et humides, ses rais, comme autant de traits morbides, lustraient de moiteur tout ce qu’ils effleuraient.

Éparpillées à intervalles apparemment aléatoires dans des niches qui truffaient les corridors et les alentours directs d’une chambre centrale, brillaient les sources de cette lumière infâme : des bougies épaisses et laides, de deux à dix mètres de haut. Seule une étude minutieuse de ces piliers de cire révélerait au curieux les silhouettes qui en étaient prisonnières : démoniaques pour la plupart, même si l’on croisait çà et là quelques Anciens, parfois même un ange. Leurs contours se troublaient là où la chair se mêlait sans violence à la cire, et chaque détenu fondait ainsi lentement, trop lentement, son corps, sa vie, son âme, son être entier alimentant la flamme.

Et ces flammes-là dansaient, elles, au rythme invariable des battements de cœur des captifs.

En lisière de l’espace central qui était niché à l’intersection des artères, la raison jouissait, semblait-il, d’un refuge incongru. Des voilages arachnéens ajoutaient à la chambre une touche de couleur singulière d’élégance. Une estrade de granit pur s’élevait fièrement contre le mur de chair, sa majesté ternie seulement par les nervures qui retenaient certains des blocs de pierre. Sur la plate-forme, encerclant un trône de marbre recouvert de peau et de mèches de cheveux, se tordaient des démons. Massés les uns contre les autres, ils se mouvaient presque comme une seule et même entité. Excepté l’essence humaine que partageaient la plupart d’entre eux, les diables n’avaient que peu de choses en commun. Certains étaient magnifiques, d’autres hideux ; ceux-là possédaient des ailes, quand ceux-ci demeuraient liés à la terre ; il y avait là des mâles, des femelles, des êtres des deux sexes, ou encore qui n’appartenaient ni à l’un ni à l’autre. Ils se tortillaient de douleur, se débattaient, gémissaient, haletaient, tandis qu’à l’occasion, leur maîtresse tendait vers eux une main, aussi douce qu’un linceul, pour effleurer leur chair à nu.

La peau de la dame était du violet profond des orages nocturnes, et sa chevelure noire retombait en mèches bouclées qui magnifiaient son charme irréel. Ses yeux d’émeraude avaient le pouvoir de pousser un ange au péché – pouvoir déjà exercé maintes fois –, son visage faisait hurler les morts et sa silhouette transpirer les golems. À défaut d’être la déesse du désir, elle en était la parfaite incarnation. Il émanait d’elle et de chacun de ses gestes, tel un musc ensorcelant, une irrésistible aura de luxure. Bien peu étaient ceux qui, issus des cieux, de l’enfer ou d’un niveau intermédiaire pouvaient lui résister ; innombrables ceux qui l’auraient laissée les écorcher vif si elle les avait simplement autorisés à l’observer, à la vénérer, tandis qu’elle se livrait à sa tâche macabre.

Lilith. Reine des démons et Mère des monstres. Amante et maîtresse, tentatrice et traîtresse. Le mensonge le plus suave de la Création.

Un bourdonnement envahissait la pièce, discret mais constant, né du crépitement des flammes des bougies, des gémissements des favoris de Lilith et des bruissements de ses soies diaphanes. Lilith parlait peu, l’attention focalisée sur la silhouette massive, seule source visible de bruit, qui se tenait au pied de l’estrade. Visiteurs comme requérants étaient bien rares ici, aux frontières les plus éloignées de l’enfer, domaine des démons les plus craints et abhorrés. Qui plus est, ce visiteur-ci lui avait promis une discussion d’intérêt.

Il était vêtu d’une robe à capuche en loques, d’un gris usé, et la pénombre dissimulait ses traits… comme s’il s’était attendu à ce qu’un si modeste subterfuge puisse dissimuler son identité à Lilith, dans son propre domaine. Malgré tout, la Mère des monstres l’avait autorisé à se présenter devant elle pour lui exposer ses desseins, et lui révéler en quoi elle pouvait servir ses plans.

Il parlait les yeux baissés ; par déférence pour Lilith, peut-être, mais plus probablement pour se protéger de l’irrésistible attraction qu’elle exerçait sur qui la contemplait. Cette tentative pitoyable d’échapper à ses charmes fit sourire la diablesse.

— Pourquoi ? (Lorsqu’elle parla enfin, interrompant le visiteur sur les derniers mots de sa présentation, sa voix était grave et sensuelle, à la fois attirante et repoussante ; la tentation faite voix.) Pourquoi venir m’exposer tout cela ?

— Je pensais avoir été clair. (À l’opposé, la voix de l’étranger était bourrue, sans aucune trace de mélodie, comme celle d’un ménestrel aphone depuis des siècles.) Nous savons tous que vous avez activement côtoyé les Nephilims avant leur extinction, même si vous êtes la seule à connaître les détails de vos relations. On dit qu’à l’exception du Conseil ardent, personne ne maîtrise ce chapitre mieux que vous. Qui d’autre, alors, pourrait avoir une meilleure chance de mettre au jour l’héritage qu’ils ont laiss…

— De fait… (Lilith avait cessé de caresser assez longtemps les démons à ses pieds pour se fendre d’un petit geste d’agacement, arrachant à ses créatures un hurlement de désespoir.) Cela, je l’ai bien compris, imbécile. Je veux savoir pourquoi tu as cru avisé de venir sacrifier ici un temps précieux. Te présenter était courageux – inconscient diraient certains –, mais dans quel but, vraiment ? Qu’est-ce qui a pu te faire croire que j’accepterais de m’impliquer dans ton entreprise ?

L’homme à la capuche miteuse sursauta, de toute évidence décontenancé.

— Je… je pensais que vous sauriez percevoir ici les promesses du pouvoir qu’il nous est possible d’obtenir. Vous n’avez aucune raison d’aimer les cieux ni l’enfer. Vous pourriez dévaster les responsables de votre présente condition, sans exception, voire pousser le Conseil ardent et les factions majeures à réparer les spoliations dont vous avez été victime ! Vous…

— Ce que l’on m’a pris, siffla Lilith en se penchant brusquement en avant, revêt moins d’importance pour moi que ce que tu sembles penser. Pas assez en tout cas pour que je me lève contre toutes les armées de la Création ! J’ai mes propres desseins, bien plus subtils que ces guerres que tu entends déclencher. Le pouvoir que tu as à offrir est prodigieux, à n’en pas douter, mais il implique le règne de plusieurs sceptres… d’ailleurs, il sert avant tout tes ambitions. Par ailleurs, je n’ai aucune envie d’abandonner ce que j’ai déjà amorcé. Je récupérerai ce que j’ai perdu, oui, et même bien plus, mais lorsque je serai prête, et à ma façon ! Aussi, je crains que tu n’aies à dégainer tes précieux secrets devant un autre trône.

— Je vois, acquiesça l’étranger. Dans ce cas, je gage que notre entrevue touche à sa fin. Peut-être devrais-je me retir…

— Oh, ne soyons pas si prompts à mettre un terme à tout cela. (Lilith s’étira langoureusement sur son trône, s’arquant de façon à ce que sa poitrine caresse, provocante, les soies délicates qui la nimbaient.) Je ne voudrais pas que tu me quittes contrarié…

— Vous n’aimeriez pas que je vous quitte en ennemi, rétorqua l’autre. Nuance. Au cas où je parviendrais effectivement à mener mon plan à exécution.

L’homme était malin, plus qu’aucun autre avant lui, peut-être. De plus, il était presque parvenu à bâillonner le trémolo dans sa voix, et à contenir les tremblements d’un corps pétri d’espoirs.

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Extrait ajouté par feedesneige 2016-01-05T20:21:04+01:00

La Création telle que vous l’imaginez n’est qu’un fantasme.

Un monde unique, un univers unique, au cœur d’une unique réalité, forgé exclusivement pour l’humanité et gouverné par un Tout-Puissant clément et bienveillant ? Après la mort, une existence éternelle de récompense ou de châtiment ? Des anges qui virevoltent au-dessus de vos têtes après avoir prêté serment d’allégeance à un Père dont ils comprennent et exaltent le Verbe ?

Voilà, au mieux, un malentendu chargé d’espoir ; au pire, un mensonge délibéré.

Oh, il y eut bien un Créateur, oui, mais Ses desseins et ce qu’il est advenu de Lui restent aujourd’hui encore des mystères aux yeux des plus sages d’entre nous. Une vie après la mort ? Que non ! Ni récompense ni châtiment. Il n’y a après la mort qu’une purification de l’esprit, une purge de la mémoire et de l’être, avant le grand saut dans le Puits des Âmes où, vidés, nous rejoignons le fleuve de vie dans lequel la Création vient puiser l’énergie nécessaire à la génération de consciences nouvelles.

Des anges ? Une assemblée d’êtres obtus et rétrogrades – bien loin d’être la race la plus ancienne du cosmos, tant que nous y sommes – qui luttent pour cette Création dont les véritables voies leur échappent. Une tribu d’esclaves prisonniers de traditions ancestrales et des lois édictées par le paradis.

Car oui, il y a bien un paradis.

Et il y a un enfer.

Mais n’oublions pas les mondes, si nombreux, au-dessous d’eux, au-dessus d’eux, et au-delà. Des mondes que les anges des cieux et les démons de l’enfer tueraient, et auraient tué, des millions et des millions de fois, encore et encore, pour dominer.

Alors, seul le Conseil ardent – et je ne parle ici ni d’anges, ni de démons, ni d’Anciens, mais de tout autre chose – tiendrait en laisse les belligérants ? Seul le Conseil ardent – et ses terribles serviteurs – trônerait au cœur du grand Tout, pierre angulaire de la Création, protecteur de l’Équilibre contre tous ceux qui brûlent de le voir rompu ?

Inepties…

La Création est bien plus, infiniment plus, que ce que vous imaginez. Et elle est infiniment plus immémoriale que vos chimères…

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Extrait ajouté par AnitaBlake 2015-03-21T12:05:59+01:00

NOTE HISTORIQUE ET MYTHOLOGIQUE

L’action du roman Le Caveau des Abominations se déroule plusieurs éons avant les événements apocalyptiques décrits dans les jeux Darksiders et Darksiders II. Les capacités, armes, sorts, caractéristiques physiques, ainsi que les motivations des Cavaliers ont changé, durant cette période, et ce de façon parfois radicale.

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