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"Que Dieu frappe les Sodomites, d'accord; qu'il en fasse autant avec les Belges, C'est ridicule"
Afficher en entier"La vie de Watson, quoique sans but, lui avait offert quelques compensations: l'amitié, l'alcool et, plus discrets, Dieu et la Patrie; jusqu'à ce que 1912 montrât clairement que Dieu était un mystère et que s'Il existait bien, Il détestait les anglais."
Afficher en entier"-On approche Lily. Baisse la tête, ça vaudrait mieux.
La jeune femme prit le pistolet que lui tendait Tom, avant de répondre, très calme:
-Je ne peux pas, ça m'empêcherait de viser."
Afficher en entier"Vous rêviez dans les ruines?" demanda Guilford.
La réponse tomba comme un couperet
"Vous ne voulez pas le savoir.
-Je crois que si.
-Les rêves ne signifient rien. C'est de la merde.
-Quand même.
-J'ai fait un rêve, admit Tom. Je mourais dans la boue. J'était soldat." Il hésita. "J'ai rêvé que je devenais mon propre fantôme, mais ça n'a pas de sens."
Afficher en entierIls parlaient, souvent, de religion. Le père de Guilford, épiscopalien par sa naissance et unitarien par son mariage, ne professait en d’autres termes aucun dogme particulier. Ouillette, catholique, qualifiait la transformation européenne de « miracle évident ». Kominski, bien que mal à l’aise durant ces conversations, admettait sans problème que la métamorphose de l’Europe était due à une intervention divine : comment eût-il pu en être autrement
Afficher en entierIl ne pouvait rester seul à la maison, son lycée avait fermé pendant l’effondrement général, et l’argent manquait pour payer quelqu’un qui veillerait sur lui. Aussi accompagnait-il son père au travail, apprenait-il les rudiments de l’estampage et de la lithographie et, dans les longs intervalles qui séparaient les tâches rémunératrices, relisait-il ses magazines de radio, se demandant si les grands projets de sans-fil qu’envisageaient les auteurs deviendraient jamais réalité – si l’Amérique fabriquerait jamais une autre lampe de De Forest, ou si l’ère de l’invention avait pris fin
Afficher en entierOn se fût cru dans un rêve, un rêve étrange et terrible. Davies câbla aux autres navires qui avaient atteint Queenstown, Liverpool ou les ports français la nouvelle de cette mort, avertissant les marins de ne pas descendre à terre sans, au moins, de hautes bottes de pêcheur et une arme individuelle
Afficher en entierBuckley baissa brusquement la tête, juste à temps pour voir quelque chose détaler près de sa bottine gauche. Une bestiole pâle, pleine de pattes, presque aussi longue qu’une pelle à charbon. Elle disparut parmi les roseaux avec un sifflement perçant, tandis que Buckley sursautait, le cœur battant. « Mon Dieu ! s’exclama-t-il. Ça suffit ! Il faudrait être fou pour débarquer les passagers ici. Je dirai au capitaine… » Le marin n’avait pas relevé les yeux. À regret, l’officier baissa à nouveau les siens
Afficher en entierUne forêt n’aurait dû avoir ni cet aspect, ni cette odeur, ni – pire, peut-être – cette sonorité. Par un jour d’hiver venteux, une forêt convenable – à l’instar de celles du Maine, où Buckley avait grandi – résonnait du craquement des branches, du murmure de la pluie sur les feuilles ou autres bruits familiers. Ici, rien de semblable. Sans doute les troncs étaient-ils creux – les arbres tombés près de la grève paraissaient vides, tels des brins de paille – car le vent y jouait de longues notes basses mélancoliques. Quant aux bouquets d’aiguilles, ils cliquetaient faiblement, comme des carillons de bois. Comme des os
Afficher en entierQue c’est un monstre marin, pensa Davies. Un Kraken. D’ailleurs, peut-être aurons-nous raison. Mais son subordonné voulait une réponse sérieuse. Le capitaine fixa un long moment le second inquiet, avant de lâcher enfin : « Moins nous en dirons, mieux ça vaudra. » L’océan était empli de mystères. C’était pourquoi Davies le haïssait
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