Days

Beaucoup de longueurs dans des descriptions qui n’avaient pas forcément d’intérêt pour l’histoire.

Du coup j’ai mis plus de 10 jours pour le lire mais j’ai persévéré parce que le sujet était vraiment intéressant et j’avais envie de voir comment les choses allaient évoluées.

L’histoire est très réaliste, ce qui donne le frisson.

Nous nous retrouvons dans une société de consommation extrême. Le gigastore est au centre des vies, ce magasin dans lequel vous pouvez trouver tout ce qui existe, fait plusieurs kilomètres et est sur 7 étages. La consommation ne se fait pas par besoin, ni même par plaisir.

Un monde sans âme et déshumanisé.

Nous allons observé la vie au sein de ce gigastore pendant une journée.

Au travers notamment de trois point de vue principaux :

Franck employé au gigastore, « un fantôme » formé à être invisible, intransigeant et avec toute son individualité gommée.

Lisa et son mari Gordon. Lisa voit le rêve de sa vie se réaliser en recevant sa carte du gigastore, seul moyen de pouvoir y pénétrer. Cela va donc être sa découverte enthousiaste de ce monde qui lui était fermé jusqu’à maintenant.

Les sept frères qui dirigent le gigastore, œuvre de leur père.

Nous ne participons pas, nous somme les témoins invisibles de ce qui se joue.

J’ai trouvé que c’était une critique intéressante de la société et des pouvoirs qui s’y jouent.

L’enfermement de chacun à son niveau dans un rôle et des tâches qu’il ne choisit pas.

Nous allons retrouvé d’autres thèmes, comme la responsabilité, le lien, l’individualité, le bonheur…

Attention, il y a deux scènes très violentes, elles ne sont pas très longues mais peuvent choquer.

Spoiler(cliquez pour révéler)j’étais un peu déçue que la bombe ne change rien mais finalement ça va avec le message du livre et la société qu’il décrit, qui est déjà un peu la nôtre.

Et je pense que ce n’est pas au rayon informatique qu’elle aurait du s’en prendre mais aux frères donc aux fondements du bâtiments.

Spoiler(cliquez pour révéler)Par contre j’apprécie que Franck redécouvre son humanité et qu’il n’est pas forcément nécessaire de partir pour cela. Même si j’aurai aimé le voir partir dans un monde plus coloré et plus ou moins mais ça aurait été un peu utopique.

Cette critique de l’humain, de la société de consommation, de la société elle-même et entière, cette critique des plus haut placés, des classes, des invisibles, de l’inutile, de la reconnaissance….

Dans ce livre, original et spécialement très lent, Lovegrove nous trace une incroyable critique digne de ce nom.

Je ne regrette aucunement cette lecture!

Si vous voulez une Ferrari, des chaussettes dépareillées, une batterie de casserole, une pute : on trouve de tout chez Days. Tout s'achète et tout se vend. le monde entier et vous par la même occasion.

Mais, éloignez vous des ventes flash, même si l'envie vous prends subitement d'acheter un article dont vous n'avez absolument pas besoin, juste pour le plaisir d'avoir eu une réduction de 5%. Vous risquez votre vie. Vous serez mordu, pincé, bousculé, assommé dans le meilleur des cas, dans le pire, vous serez tué.

Et si vous survivez à ce déchaînement de violence, vous devrez, dans le monde merveilleux du plus beau gigastore Days, payer. Payé les dégâts occasionnés même si vous n'avez même pas effleuré une tête de gondole.

Bienvenue chez Days !

Tout est tarifé, quantifié, pesé, emballé, vos achats, vos envies, vos peines et vos joies.

Chaque jour, chaque heure et chaque minute, le pouls de Days bat à l'unisson de ses propriétaires, sept frères, vivants au septième et dernier étage du magasin. Intouchables, idoles païennes, ils alimentent la peur et le fantasme de tous : clients et employés. Héritiers d'un monstre qu'ils nourrissent sans relâche de cartes d'achat.

Le rêve de Linda Trivett est justement d'obtenir sa carte silver. Pour elle c'est un signe de réussite et d'ascension sociale. Elle s'est jurée quand elle était enfant de fouler le sol du magasin Days. Mais sans carte d'achat Days, la porte du paradis de la consommation reste close pour tout le monde ; que vous soyez roi ou balayeur.

Le rêve de Franck Hubble « fantôme » chez Days, au service Sécurité ?démissionner. Quitter cet endroit qui lui dévore l'âme et sa vie. Fantôme parmi les fantômes, il s'efface lentement à lui-même.

Le rêve de Melle Dalloway, chef du rayon livres ? Un monde englouti par les livres, les pages, le papier, l'encre et l'éradication du rayon informatique, son cauchemar.

Le rêve des frères Day ? Toujours plus de marchandises, toujours plus d'argent, de puissance, toujours plus de clients.

Rien ne doit les faire chuter, ne serait-ce que trébucher. Pas même un attentat à la bombe ou un frère alcoolique. Septimus Day, le fondateur, le père, veille du haut de son tableau, avec son bandeau noir sur l'oeil.

Flibustier impitoyable du vaisseau Days.

Ce roman dont l'action se déroule sur une journée, est une fable cruelle et cynique sur la société de consommation, sur le consumérisme. Néanmoins, une certaine poésie se dégage de l'écriture de Lovegrove quand il décrit ce gigastore fantasmagorique. Cette multitude d'objets, de couloirs, d'escalators, d'ascenseurs, d'espaces dédiés à tel ou tel produit est un descriptif presque digne de Zola. Mais c'est un piège, un labyrinthe infernal, ou les humains sont réduits à l'état de cartes d'achats ou de choses employées pour le bon fonctionnement du magasin.

Lovegrove entrevoit, malgré tout, dans ce monde clinquant mais infiniment noir, des poches de résistance, des îlots de tendresse et de sagesse. Une forme de résistance douce ou le rêve n'est pas tourné vers Days.

Ni le rêve ni l'avenir. Remise de 30% sur l'espoir...

Days est un roman qui fait réellement peur, il est tellement possible qu'il devienne véritable qu'il m'a bouleversé. Cependant, il est assez long à lire, dur de s'y s'accrocher, mais je le recommande.

Lu complètement par hasard suite à l'épurage des stocks de la bibliothèque municipale, ce fut une bonne surprise. Je m'attendais à plus d'accidents lors de la journée racontée par le roman, mais quand même, le contexte est glaçant, d'autant plus glaçant que ce n'est plus vraiment de la SF. Beaucoup aimé la fin, mélange de cynisme et d'humour noir.

https://limaginaerumdesymphonie.wordpress.com/2019/06/30/days-james-lovegrove/

L’auteur nous offre ici un univers très intéressant, captivant et original ; de la SF qui est tout à fait réaliste, un futur que l’on n’a aucun mal à imaginer tant il est tangible.

Le consumérisme poussé à l’extrême, la folie dont sont pris les clients à l’annonce d’une vente flash, l’hystérie collective à la simple idée de louper la moindre occasion… Des situations très crédibles, d’autant plus lorsque l’on voit actuellement le comportement de certaines personnes dans les boutiques à l’ouverture des soldes (un exemple parmi d’autres)…

La construction du récit est bien menée et bien rythmée, nous permettant de suivre le cours d’une seule journée sans jamais s’ennuyer ni trainer en longueur, et ce du point de vue de 4 catégories de personnages très différentes les unes des autres :

- l’employé lassé qui prend conscience de l’abrutissement quotidien subi à passer toutes ses journées dans cette ambiance,

- l’employée/chef de rayon en pleine désillusion face à un conflit perdu d’avance malgré sa loyauté,

- la cliente fraichement arrivée, qui a attendu toute sa vie de pouvoir enfin faire partie de la clientèle de cet énorme magasin, encore pleine d’illusions et de visions enchanteresses de ce mode de vie,

- et la famille de dirigeants, tout puissants et au dessus de tout, dédaignant la simple population que forment leurs clients, motivés par l’argent et le profit à tout prix.

L’alternance des personnages ne nous emmêle jamais les pinceaux, les différents moments de la journée s’enchaînent de façon fluide sans jamais que l’on ressente de frustration à quitter un personnage pour passer à un autre. On a vraiment une vision large de ce monde de la consommation grâce au panel de personnages suivis.

On ne peut pas du tout anticiper ce qui va arriver dans les chapitres suivants, les événements survenant au fil de la journée pour chacun de nos protagonistes changeant à chaque fois ce que l’on pourrait prévoir.

C’est vraiment un très bon roman, bien écrit, qui va plus loin qu’une simple fiction pour divertir.

Ce livre raconte la même journée de différents personnages tous extrêmement différents, la façon dont ils la vivent, dans ce magasin futuriste qu'est Days : un agent de sécurité talentueux vivant son dernier jour de travail, un femme surexcité par son premier jour au Days et sa toute nouvelle carte Silver, une libraire en colère, et les patrons de cet établissement, dont les chemins finiront par se croiser comme on s'en doute

Ce fut une très bonne lecture, sortant de mes habitudes, et contrairement aux quelques avis que j'ai pus lire, je ne reproche pas ce détachement que l'on ressent vis à vis des personnages, du fait que l'on se contente de les observer, ça ne m'a absolument pas empêcher d'être prise dans l'histoire. En faite, le contraire aurait été gênant : certains sont tout simplement détestable !

Merci à la grosse Op, sans laquelle je n'aurais jamais testé ce livre

Excellent roman de SF, une critique de notre société de consommation (toujours plus) et de notre rapport aux autres qui passe par ce que l'on possède.

Les descriptions des gens lors des ventes flash m'ont beaucoup fait penser à certaines vidéos que l'on voit sur le net lors des soldes...tout le contraire de la simplicité volontaire.

Juste un bémol sur la fin du livre avec les 7 frères, je n'ai pas bien compris pourquoi l'auteur a décidé de terminer ainsi.

Surprenant et d'une grande originalité. J'ai passé une trés bon moment.

Entre le burlesque et la critique sociale consumériste, on reste finalement assez loin des thématiques SF auxquelles je m'attendais. Je reste quelque peu sur ma faim quant au potentiel vendeur du 4e de couverture.