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Le consensus général, relativement à l’examen de tout conseil d’ordre tactique, c’est qu’il vaut mieux être cinglé que mort.
Afficher en entierLe fichier est intitulé : Plan spécial d’esquive et de fuite de l’équipe Tigre.
(…) Ce n’est pas aussi rébarbatif que Droit dans la gueule du loup ou Dans la bouche de l’enfer chargera le vaillant Cumberland.
Afficher en entierIl se battrait sans doute plus vigoureusement s’il savait que des renforts arrivent.
Chin, seriez-vous en train de me dire que, s’ils savaient que nous sommes-là, les hommes de l’auxiliaire se battraient plus férocement que s’ils attendaient seulement à être abordés, étripés – voire torturés puis étripés – par les Krags, puis hachés menu et balancés dans le vide ? C’est bien ce que vous voulez dire Chin ?
Afficher en entier« Nouveau contact ! Détection de masse à trois-cinq-sept sur zéro-six-huit. Désigné comme Hôtel 11 et définitivement classé comme hostile. » L’annonce du lieutenant Kasparov du poste des Senseurs réussissait à passer à la fois pour harassée et tendue. « Données encore insuffisantes pour déterminer la distance. » Kasparov s’interrompit plusieurs secondes pour écouter quelques mots dans ses écouteurs. « Et, commandant, cette fois, ils ne font strictement aucun effort pour rester furtifs. » Il marqua une brève pause. « Les salauds arrogants !
— Très bien. » Le capitaine de corvette Max Robichaux, commandant du destroyer USS Cumberland de classe Khyber de la Spatiale de l’Union, accusa réception du rapport mais ne releva pas le dernier commentaire, non parce qu’il le trouvait déplacé – ce qu’il était assurément – mais parce qu’il était d’accord de tout cœur avec sa conclusion. Et, à en juger par les grommellements d’appréciation et autres insanités proférées d’une voix sourde qui parvenaient à ses oreilles, émis par quelques-uns des hommes présents à leur poste du Centre d’informations au combat (le CIC), il n’était pas le seul. Voilà près de sept heures, sans une minute de pause, que ces gars restaient en branle-bas de combat, et ils commençaient à être sérieusement sur les nerfs.
« Un autre vaisseau rempli de faces-de-rat ne fera pas une bien grande différence, j’imagine », laissa tomber à la cantonade Eduardo DeCosta, le commandant en second, en espérant qu’il réussissait mieux à convaincre les hommes qu’à s’en persuader lui-même. « Mais, commandant, reprit-il plus bas pour ne se faire entendre que de Max, si vous me posiez la question, je vous répondrais qu’il s’agit d’une pure et simple manifestation de mépris. Ce commandant krag jubile à l’idée de nous voir cloués sur place, impuissants à le menacer. »
Max secoua la tête puis consulta de nouveau le principal écran tactique. Ce n’était pas son premier rodéo. Ni même son dixième. « Non, lieutenant, répondit-il calmement sur le même registre, se manifester à nous sans furtivité est bel et bien un message, sauf qu’il ne nous est pas adressé par ce commandant précis mais par celui de son groupe d’assaut, et qu’il ne traduit nullement son mépris. »
Max se leva de son siège et franchit d’un pas nonchalant la brève distance le séparant de la console du second. Il se pencha comme pour indiquer quelque chose sur un des écrans de DeCosta. « Pas du mépris, Ed. De l’intimidation. Tâchez de voir cela de leur point de vue. Les Krags savent de quoi est capable notre vaisseau. Même ainsi, inférieurs en nombre et largement sous-armés comme nous le sommes, nous pouvons encore leur infliger de sérieux dommages. Ce commandant krag ne tient fichtrement pas à avoir des démêlés avec des humains aussi agressifs et déterminés que nous l’avons été lors des batailles de Pfelung et Rashid V B. Donc, avant de nous affronter face à face, le commodore Couine-Sec compte nous abattre moralement. Nous enfoncer. Nous briser. S’il y parvient, nous réduire ensuite en atomes incandescents ne sera plus qu’un jeu d’enfant. Du gâteau. Ou du fromage, si vous préférez. »
La boutade de Max arracha un faible sourire à DeCosta, qui se radossa dans son fauteuil et tenta de digérer les paroles qu’il venait d’entendre en se frottant les yeux pour chasser le sommeil. Il était vanné. Comme tous. Il croisa le regard de son commandant, y lut le même épuisement abrutissant consécutif à un branle-bas de combat de cinquante-huit heures d’affilée sur les soixante-trois dernières heures.
« Ça pourrait marcher, commandant », admit-il.
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