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Spoiler(cliquez pour révéler)J'enfouis le visage au creux de son cou, refoulant mes larmes, sans le lâcher. J'inspirai profondément pour savourer son parfum, frais et enivrant, qui m'évoquait les pommes et la forêt, mais ce jour-là s'y ajoutait le sel de l'océan.
- Je t'aime, lui confiai-je d'une voix pleine d'émotion.
- Je sais. Et je t'ai toujours aimée. (Il finit par rompre notre étreinte, mais s'attarda devant moi et essuya une larme sur ma joue). Au revoir, Alice.
- Au revoir, Peter.
Afficher en entier[...] Mais après ce long débat intérieur, et bien trop tard pour que cela soit significatif pour toi, je me suis rendu compte que l'amour n'est pas une ressource limitée, poursuivit-il. Je peux l'aimer elle, et également... une autre, ce qui ne retire rien à personne.
Afficher en entierSelon toi, où vont les vampires lorsqu'ils meurent ? le questionnai-je sans détour.
Il s'accorda une seconde de réflexion avant de répondre :
- Tu souhaites savoir si je pense qu'il existe un paradis en général, ou un spécifique aux vampires ?
Je haussai les épaules.
- Les deux ? L'un ou l'autre ?
- Je suis en vie depuis... trois cent quarante ans désormais, il me semble. J'en ai vu des choses ! Certaines miraculeuses, d'autres affreuses. Je pourrais en expliquer quelques-unes, mais d'autres demeurent mystérieuses. Je n'ai jamais obtenu la preuve irréfutables qu'il existe quoi que ce soit après cette vie.
Afficher en entier« Il me fallut à peine une seconde pour détecter le rythme cardiaque familier de Bobby.
— Tout va bien ? lui demandai-je tandis qu’il se faufilait dans la chambre.
— Oh, super, tu es debout. (Il ferma la porte derrière lui.) Est-ce qu’il y a un interrupteur ici ? Je ne trouve pas les lumières dans cette maudite baraque.
— Ils utilisent sûrement des bougies, des lampes au pétrole ou un truc aussi absurde, marmonnai-je.
En tant que vampire, ma vision surpassait celle de Bobby, et je l’observai se déplacer à tâtons avec maladresse. Il était pieds nus et portait le même jean que lors de notre arrivée la veille, ainsi qu’un tee-shirt col V qui dévoilait les tatouages de son torse.
— Marco, annonçai-je afin de le guider grâce au son de ma voix.
— C’est moi qui dois dire « Marco ». Toi tu dis « Polo ».
— Peu importe. Polo. Tu n’es pas loin du lit. »
Afficher en entier(Alice qui parle à Milo)
- Nous n'aurons jamais une vie normale, mais nous avons mieux, expliquai-je avec douceur. Nous avons la possibilité de mener plusieurs existences. Nous pouvons accomplir tellement de choses que personne n'a l'occasion de faire. Nous disposons de l'éternité pour faire et être tout ce que nous désirons.
Afficher en entierIl s'immobilisa à quelques centimètres de moi à peine, et l'on demeura ainsi dans la pénombre. Les luminaires raffinés étaient pour la plupart soit cassés, soit grillés, et le papier peint au motif floral avait été arraché en grande partie, révélant le bois sombre et marqué en dessous. Malgré les hauts plafonds et la taille impressionnante du manoir, l'obscurité qui nous enveloppait rendait l'espace où nous nous tenions étonnamment intime.
- Je voulais juste te dire... (Il n'acheva pas sa phrase et fronça les sourcils.) Éprouves-tu parfois des sentiments pour lesquels tu ne parviens pas à trouver les bons mots ?
- Ça m'arrive.
Il me transperça de son regard émeraude, comme avant, et reprit :
- Quand je te vois, je me sens reconnaissant, soulagé, heureux et... quel est le contraire de la solitude ?
- La solidarité ? suggérai-je sans l'aider beaucoup, et mon cœur se mit à tambouriner.
Je savais que Peter l'entendait, tout comme je distinguais le sien qui palpitait nerveusement, mais ni lui ni moi ne pouvions nous en empêcher.
- Ce n'est pas ça, conclut-il. Avec toi, je me sens... aimé.
- Beaucoup de personnes tiennent à toi, Peter, argumentai-je. Ezra, Mae, Jack, même Bobby et Milo. Il n'y a pas que moi.
- Je sais. (Il afficha un sourire où se lisait une subtile tristesse.) Mais tu m'as rappelé que cela ne suffisait pas que les gens soient attachés à moi, il faut que je m'ouvre à eux.
- Je suis contente que tu ne sois plus si seul et que tu sois sensible à l'affection que nous te portons tous, lui avouai-je avec franchise. C'est tout ce que j'ai toujours souhaité pour toi, que tu connaisses le bonheur et la plénitude.
- Je ne les atteindrai peut-être jamais, mais je vais mieux. Et je te remercie pour ça.
Il se pencha et, avec douceur, frôla ma joue du bout des lèvres, comme une brise fraîche sur ma peau rougie. Puis il se redressa et s'éloigna, me laissant reprendre mon souffle seule dans le couloir.
Afficher en entierLa vie auprès de Jack me l'avait enseigné : l'amour rendait l'existence plus complète et plus belle, certes, mais elle ne lui donnait pas de but et ne réparait pas les fêlures. L'amour que me portait Jack n'effaçait ni ma culpabilité pour la mort de Jane ni aucun de mes défauts.
Il m'avait donné envie de devenir une personne meilleure, il encourageait mes efforts, mais ne réglait pas tout comme par magie, d'ailleurs il ne le pouvait pas.
Cela me restait en travers de la gorge de prendre conscience que la fin enchantée des contes de fées n'existait pas. En fait, c'était plutôt : "Ils vécurent heureux jusqu'à l'obstacle suivant, qu'ils seraient assez forts pour surmonter, avec de la chance."
Afficher en entier- [...] On dirait que sa vie lui convient.
- C'est bien, n'est-ce pas ?
Il garda le silence un instant, son doux regard bleu perdu dans le vide, emprunt de douleur.
- Oui, en effet, dit-il enfin. Mais je parcourais sa timeline, et j'ai trouvé un post dédié à toutes les mamans au paradis. Et elle avait commenté, racontant que notre mère était morte brutalement d'une rupture d'anévrisme il y a trois ans, combien elle était bouleversée de ne pas avoir pu lui dire adieu et à quel point elle lui manquait chaque jour.
Son récit achevé, des larmes lui emplissaient les yeux.
- Oh, mon amour, je suis désolée, lui dis-je, impuissante.
- Je ne m'attendais pas à ressentir autant de tristesse, reconnut-il d'une voix où se mêlaient peine et agacement, avant de s'essuyer les yeux. On a toujours conscience que nos parents vont partir avant nous, et puis, avec la mort de mon père et ma transformation, j'étais certain qu'elle disparaîtrait bien avant moi. Je le savais.
Je lui caressai le dos pour tenter de le réconforter.
- Peu importe que tu le saches ou pas. Tu l'aimais quand même.
- Elle ne m'avait pas adressé un seul mot gentil au cours des dix dernières années de ma vie humaine, répliqua-t-il sur un ton furibond en reniflant. Quand j'étais petit, elle était mieux. Avant qu'elle quitte mon père, elle me lisait parfois des histoires le soir, et elle ôtait les croûtes sur le pain de mie de mes sandwichs. Des trucs de mère normale. Et puis un jour, tout a basculé, elle s'est mise à me détester, et je le lui ai bien rendu.
Il respira profondément, comme s'il avait tout juste réprimé un sanglot, puis continua :
- On s'est lancé des horreurs à la figure, et je n'ai jamais arrangé la situation. Je ne l'ai jamais souhaité, mais elle est partie désormais, et je ne peux plus le faire. Je ne suis pas en mesure de lui dire à quel point elle m'a fait du mal ni que, malgré tout ce qu'elle a fait, je l'aimais, curieusement.
- Je suis désolée, Jack, répétai-je, incapable de trouver d'autres mots.
Afficher en entierSon sourire s'élargit, et son regard se fit plus doux et plus étincelant, comme chaque fois qu'il pensait à folâtrer.
- Juste nous deux et on oublie le reste du monde.
- Ça me semble parfait.
Il m'embrassa fougueusement.
- Mais d'abord, on ferait mieux de se reposer, suggérai-je.
- Eh bien, on peut commencer par se mettre au lit et verrouiller la porte, et voir où ça nous mène.
Sans attendre ma réponse, il me souleva dans ses bras et me transporta vers la chambre. Je ris et me blottis contre lui, savourant le bonheur de sa compagnie.
Afficher en entier"Vous êtes en train de mourir, voulez vous vivre?" Quand un inconnu débarqué de nulle part, lui pose cette question, Peter est à l'agonie. Envoyé par son père, chercher du secours pour sa soeur mourante, il se retrouve pris au piège par une meute de chiens sauvages qui ne tardent pas à lui ôter tout espoir de survie. Aux portes de la mort, Peter est contraint d'opter pour la seule lueur d'espoir qui lui reste : accepter l'aide de ce mystérieux sauveur. Pourtant il est loin de se douter de ce qui l'attend au bout de cette main tendue. En effet, quelle sorte d'individu, ou plutôt de créature, peut donner la vie alors que la mort était certaine quelques secondes auparavant,
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