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Extrait ajouté par Megane84 2012-06-27T01:06:18+02:00

« - [...] Peter est parti, car... Ne le prend pas mal. Mais je sais que tu va réagir de cette façon. Tu interprètes toujours tout mal. Si je te disais "hé, tu es très jolie aujourd'hui", tu répondrais : "et les autres jours, je suis moche ?"

- Jack, viens-en au fait. »

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Extrait ajouté par isane3 2012-08-14T16:45:31+02:00

(Alice & Jack)

- Tu entends mon sang, chuchotai-je.

Il ne répondit pas, mais détacha lentement le regard de ma gorge pour croiser de nouveau le mien. Sa soif sembla perdre de son intensité, provoquant un étrange désir en moi.

- A quel bruit ça ressemble ? demandai-je.

- A... (Il laissa échapper un soupir qui m'eut tout l'air d'un gémissement.) à de la musique.

- Qu'éprouve-t-on ? murmurai-je. Quand on se fait mordre ? Qu'est-ce que je ressentirais ?

Ses yeux prirent une lueur mélancolique, presque identique à celle d'Ezra lorsqu'il pensait à Mae, et mon coeur palpita. Une expression de plaisir traversa son visage, et l'espace d'un instant, la force de son appétit et de son adoration me fit rougir.

- Il faut vraiment que... (il poussa un long soupir, puis esquissa un sourire empreint d'amertume) tu t'en ailles.

Il s'écarta brusquement de moi, se retourna et s'éloigna. Ce revirement brutal ainsi que ce désir persistant me surprirent.

- Quoi ? Pourquoi ? demandai-je en sautant du tabouret avant de le suivre en trottinant. Il n'est pas très tard.

- En effet, reconnut-il en marchant jusqu'au garage. (Je retins la porte avant qu'elle se referme et me précipitai derrière lui.) Mais ma volonté a ses limites.

- Tu peux me mordre si tu veux, proposai-je gentiment.

Je savais qu'il en avait très envie, et ne voyais pas ce qu'il y avait de mal à ça.

- J'aimerais bien, poursuivis-je.

Il s'arrêta davant la Jetta. Je restai à un mètre de lui pour l'observer. Il éclata d'un rire sinistre et se retourna vers moi en se grattant le crâne, un sourire incrédule aux lèvres.

- Tu veux m'achever ? (Il secoua la tête, puis pointa ses clés dans ma direction, en avançant vers la portière.) Tu es bien plus dangereuse que moi !

- En quoi ? insistai-je en le regardant par-dessus le toit de la voiture. Pourquoi tu refuses de le faire ?

Son envie me poussait à le désirer, moi aussi, et je ne comprenais pas ce qui l'empêchait de me mordre.

- Je ne peux pas, c'est tout, Alice.

Son expression était grave, et il détourna les yeux avec un air un peu honteux.

- Et si tu n'arrêtes pas, reprit-il, alors je demanderai à Mae de te raccompagner chez toi. (Il secoua la tête.) Je ne vais pas être capable de dire non.

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Extrait ajouté par isane3 2012-08-14T17:01:13+02:00

(Alice & Jack)

[...]

- Je ne peux pas rester avec toi dans cette voiture. Tu as déclenché quelque chose en moi et il faut que je me reprenne, mais tu es si...

Il fit "non" de la tête, se refusant à exprimer son idée à voix haute.

- Je ne pige pas. Si tu me veux si fort, pourquoi est-ce impossible ?

Mes émotions se calquaient sur les siennes. Par conséquent, son désir était le mien. Si brut, pur et intense qu'il m'asphyxiait.

Les mains sur les hanches, Jack poussa un soupir nerveux.

- Alice... Peter me tuerait. Il me réduirait en charpie, littéralement. Non pas qu'il le voudrait, mais il le ferait.

- Quoi ? Quel est le rapport avec lui ?

Je songeai à Peter, étrangement excitée à l'idée qu'il manifesterait une certaine jalousie vis-à-vis de moi, et mon rythme cardiaque s'accéléra. Le visage de Jack se tordit affreusement, et il secoua la tête.

- Tu penses à lui. Bordel, tu penses à lui, répéta-t-il en serrant les poings.

- Je suis désolée, sanglotai-je en essayant de ralentir mon pouls.

Jack avait vraiment l'air à l'agonie à cause de moi, et sa douleur me déchirait.

- Pourquoi ne pas me mordre afin que ça cesse ?

- Alice ! gémit Jack. C'est mon frère ! Et tu es à lui ! C'est à lui que tu appartiens, pas à moi !

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Extrait ajouté par isane3 2012-08-14T16:24:08+02:00

(Alice & Peter)

[...]

- Tu peux entrer si tu en as envie, finit-il par me proposer.

J'eus plus l'impression de céder et de me laisser tirer vers lui plutôt que de le rejoindre en marchant. Je me retrouvai soudain sur le lit, assise dangereusement près de lui.

J'inspirai et humai un doux parfum de pomme, qui provenait sûrement de son savon, mais la merveilleuse odeur acidulée que je distinguai également était bel et bien la sienne.

Comme une imbécile, je lui dis qu'il sentait bon.

Pour la première fois, je lui vis un sourire sincère dont la perfection me frappa. Puis peu à peu, il se transforma en rire, ce qui me provoqua des picotements incroyables dans tout le corps. Je faillis frissonner de plaisir.

- Qu'est-ce que je sens ?

Peter se pencha plus près de moi, comme pour me confier un secret. Il était si proche que lorsqu'il expira, une mèche de ses cheveux mouillés se souleva et vint me frôler la joue. Ma peau frémit d'excitation, exigeant davantage.

- La pomme ?

Je me demandai comment j'avais trouvé la force de parler.

Je me rendais compte que notre conversation était absurde et banale, mais la quasi-totalité de mon cerveau était obnubilée par lui. Pas par de simples pensées, mais par son être tout entier.

Il s'était comme insinué en moi et était devenu une partie de mon être, mais cela ne me suffisait pas. J'avais désespérément besoin de lui.

- Oui.

Il esquissa un sourire malicieux et se pencha un peu en arrière, s'éloignant de moi.

Je me surpris à corriger la distance qui nous séparait. J'aurais préféré ne pas bouger, mais mon corps insistait pour se pencher plus près de lui.

- Pourquoi me détestes-tu ? lâchai-je, incapable de croire que je venais de prononcer ces paroles.

Une voix intérieure me hurlait de me taire, m'avertissant que je ne pouvais pas lui demander cela. Mais il avait réussi à bloquer l'irrigation vers la partie de mon cerveau qui contrôlait mes inhibitions. Si je n'y prenais pas garde, je ne tarderais pas à lui dévoiler mes secrets les plus intimes.

- Je ne te déteste pas.

Manifestement gêné, il baissa les yeux.

Une douleur horrible s'empara de moi dès lors que je cessai de le regarder, mais elle s'accompagna d'un certain soulagement, car j'allais pouvoir penser un peu plus clairement.

- Alors pourquoi tu te comportes comme si c'était le cas ? insistai-je.

Bon sang, mais qu'est-ce que je faisais ? En temps normal, j'étais une vraie poule mouillée, et voilà qu'au pire moment possible, je décidai d'être courageuse et de pousser cet homme absolument éblouissant à me détester. Il avait prétendu ne pas me haïr, mais après l'avoir offensé et irrité de cette manière, j'étais sûre que ce n'était plus le cas à présent.

- Je ne sais pas.

Il releva la tête et regarda fixement devant lui, les yeux dans le vague. Ses traits délicats se crispèrent en un masque de douleur.

- Pourtant, tu as envie de me détester.

Il m'avait entendue malgré ma voix presque inaudible. J'avais cru ne plus avoir la force de parler, mais les mots ne cessaient de jaillir de ma bouche.

- Ce n'est pas tout à fait exact.

Son visage se radoucit, et il se tourna vers moi. Son regard m'embrasa, et je sentis mon coeur marteler ma poitrine. Avec douceur, il posa la main sur la mienne, et je perçus la même décharge électrique que la veille, encore plus intense. Une vague de plaisir me submergea, et je fermai les yeux.

Puis, soudain, il retira sa main et je les rouvris brusquement. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien, et arborait une expression affamée. Il ne vacilla pas ni ne bougea, mais lorsqu'il parla, sa voix s'était transformée en un grondement guttural :

- Pars, avant que je te fasse du mal !

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Extrait ajouté par Mxllx 2012-07-06T22:36:25+02:00

-Non, Peter! Ecoute-moi!

Je m'approchai de lu, obligeant mon coeur à battre plus vite et plus fort pour que ce son le submerge.

- Je sais que tu en as envie! Mords-moi, et tout sera fini. Je sortirai définitivement de votre existence à tes yeux. Je ne suis qu'une de ces fragiles et stupides mortelles. Tu en as déjà tué tant.

-Je ne vais pas te tuer.

Il essayait de paraître dégoûté, mais sa faim transparaissait. lorsqu'il détourna les yeux, je lui saisis le bras et le forçai à me regarder.

-Je t'en prie, l’implorai-je.

Il résistait toujours. Je me souviens alors de ce qui avait fait basculer Jack. Je me mordis la lèvre de toutes mes forces, et avant même d'être sûre que je saignais, je vis ses pupilles se dilater. Il tait incapable de lutter contre mon odeur et le goût de mon sang.

-C'est vraiment ce que tu souhaites? murmura-t-i d'un voix rauque.

Ses yeux trahissaient à le fois sa voracité et sa tristesse.

-Est-ce que tu mesures bien ce que tu me demandes?

-Je sais que je ne peux vivre sans toi.

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Extrait ajouté par mahou 2012-09-15T21:04:43+02:00

Chapitre premier

Jane piétinait, les bras couverts de chair de poule, au moins en partie à cause du froid. Mais elle prétendait que c’était seulement parce qu’elle en avait marre de patienter dans la file, et soutenait que fumer cigarette sur cigarette la réchauffait.

— J’en ai ras le bol, dit-elle en jetant d’une chiquenaude son mégot sur le trottoir mouillé avant de l’écraser de sa botte à talon aiguille.

— On devrait peut-être s’en tenir là pour ce soir, proposai-je.

Nos fausses cartes d’identité n’étaient pas aussi réussies que le contact de Jane l’avait promis, puisque nous étions sur le point de nous faire refouler d’une troisième boîte, si nous parvenions seulement à atteindre la porte.

Pour l’occasion, j’avais donné l’autorisation à Jane de choisir mes habits, si bien que rien ne m’allait et que mon décolleté était beaucoup trop profond pour les nuits fraîches du Minnesota. Une brume épaisse s’était installée, mais mon amie se refusait à frissonner ou à admettre que cela la gênait de quelque façon que ce soit. Elle comptait se soûler puis se taper un parfait inconnu, et je n’avais aucun moyen de la raisonner.

— Pas question ! s’écria-t-elle en secouant la tête. Je le sens bien, cette fois.

— Il est minuit passé, Jane.

Les chaussures à talons qu’elle m’avait prêtées me blessaient, et je me dandinais d’une jambe sur l’autre pour soulager mes pieds douloureux.

— J’ai juste envie de danser et de m’éclater ! pleurnicha-t-elle, ce qui la fit paraître bien plus jeune que ses dix-sept ans et réduisit encore nos chances d’entrer. Allez Alice, c’est ça, être jeune !

— J’espère vraiment que non, marmonnai-je.

Selon moi, faire la queue pendant des heures pour se voir refuser l’accès à plusieurs boîtes n’avait rien d’amusant.

— On pourra retenter le coup le week-end prochain, repris-je. Promis. Ça nous laissera le temps de nous procurer des papiers mieux contrefaits.

— Je n’ai même pas bu.

Malgré son expression boudeuse, je savais qu’elle commençait à flancher.

— Je suis sûre qu’on peut dénicher de l’alcool quelque part, lui assurai-je.

Jane en trouvait aussi facilement que moi de l’eau. Je ne comprenais pas de quoi elle se plaignait : partout où elle allait, la fête ne tardait jamais à faire son apparition.

— D’accord, soupira-t-elle, mais à charge de revanche !

Elle s’écarta de la file et nous partîmes en direction de mon appartement, laissant derrière nous les fumeurs ivres et les lumières scintillantes des discothèques.

— Comment ça ? répliquai-je.

— Tu m’obliges à rentrer tôt…

Après quelques mètres à peine, n’y tenant plus, je m’arrêtai et ôtai mes chaussures, préférant marcher pieds nus sur le bitume sale plutôt que risquer d’attraper de nouvelles ampoules. Un chewing-gum ou autre chose allait très probablement entrer en contact avec l’une de mes plaies et me donner la typhoïde ou la rage, un sort que j’estimais pourtant plus enviable.

Au fur et à mesure que nous nous éloignions des boîtes de nuit, les rues devenaient de plus en plus désertes. Il n’était pas prudent pour deux adolescentes de se promener dans le centre de Minneapolis.

— On devrait prendre un taxi, suggérai-je.

D’un mouvement de tête, Jane rejeta mon idée. Nous n’avions pas beaucoup d’argent, alors plus on avancerait, plus le trajet à payer serait court. J’habitais près de Loring Park, et nous ne pouvions pas rejoindre ce quartier à pied, même s’il n’était pas si loin que ça.

Quand un taxi vert et blanc nous dépassa, je le suivis d’un regard envieux.

— De toute manière, un peu d’exercice nous fera le plus grand bien, décréta Jane qui avait remarqué mon expression.

Je me demandais pourquoi j’acceptais toujours d’entrer dans ses combines. Cela l’amusait beaucoup plus que moi. Jouer les faire-valoir d’une fille plus séduisante n’était pas reluisant.

— Mais j’ai mal aux pieds, protestai-je.

— Il faut souffrir…

— … pour être belle, ouais, je sais, l’interrompis-je en râlant.

Elle s’alluma une autre cigarette et nous continuâmes à marcher en silence. Je savais qu’elle faisait la tête car nous n’avions pu entrer dans aucune boîte et qu’elle essayait de manigancer un nouveau plan palpitant dans lequel m’embarquer, mais cette fois, je ne me laisserais pas entraîner.

Lorsque les bruits de la circulation sur Hennepin Avenue se furent estompés, j’entendis des pas résonner derrière nous. Jane semblait n’avoir rien remarqué, mais j’avais l’impression tenace qu’on nous suivait.

Puis les pas commencèrent à s’accélérer et à s’amplifier, auxquels s’ajoutaient des souffles saccadés et des voix masculines étouffées.

Jane me décocha un regard paniqué, m’indiquant qu’elle aussi les entendait. Plus courageuse que moi, elle jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule.

J’allais lui demander ce qu’elle avait vu, quand elle se lança dans une course effrénée. Il ne m’en fallut pas plus. Je tentai de la rattraper, mais elle ne ralentit pas et conserva une longueur d’avance sur moi.

La rue débouchait sur l’entrée d’un parking souterrain. Elle se précipita à l’intérieur du bâtiment, et je l’imitai. Il y avait forcément d’autres endroits fréquentés, mais son choix s’était d’abord porté sur un garage mal éclairé.

Pour la première fois, je me risquai à regarder derrière moi. Dans la pénombre, je distinguai seulement quatre silhouettes imposantes d’hommes. Lorsqu’ils virent que je m’étais retournée, l’un d’eux se mit à me siffler.

Je courus de plus belle et m’aperçus que Jane avait disparu. Incapable de décider si je devais attaquer ou fuir, je me figeai.

— Par ici ! murmura alors mon amie.

À cause de la mauvaise acoustique du lieu, je ne pus déterminer d’où provenait sa voix et restai tétanisée sous la lumière jaune vacillante d’un néon, espérant une mort rapide et sans douleur.

— Salut fillette, susurra l’un des types d’un ton qui était tout sauf amical.

Je me retournai. Comme mes agresseurs avaient cessé de courir en même temps que moi, ils s’approchèrent sans se presser.

— Pourquoi tu cherches à éviter un bon moment ? me demanda un autre.

Pour une raison qui m’échappa, ses copains jugèrent cette réplique hilarante, et leurs rires se propagèrent dans tout le parking.

J’eus soudain la chair de poule. J’ouvris la bouche pour répondre ou pousser un cri, mais aucun son n’en sortit. Je me tenais dans une flaque d’eau froide et d’huile, et le néon au-dessus de ma tête décida de rendre l’âme pour de bon.

Je fermai les yeux pour ne pas voir ce que mes agresseurs s’apprêtaient à me faire subir. Ils parlaient entre eux, riaient et lançaient des blagues tordues, et je fus persuadée que j’allais mourir.

Quelque part dans mon dos s’éleva un crissement de pneus, mais je me contentai de serrer les paupières encore plus fort.

francoise pochon <fr.pochon@yahoo.fr>

Chapitre 2

— Hé ! Qu’est-ce que vous faites ? cria quelqu’un à côté de moi.

Dès que j’entendis cette voix, je compris qu’elle n’appartenait pas à l’un de mes poursuivants et j’ouvris les yeux.

— En quoi ça te regarde ? grogna un grand tatoué, qui recula d’un pas.

Un véhicule venait de se garer sur ma droite, et ses phares projetaient leur lumière aveuglante droit sur moi.

— Je crois que vous devriez dégager, ordonna le nouveau venu.

Je lui jetai un coup d’oeil furtif, sans réussir à distinguer ses traits, parce qu’il se tenait à contre-jour. Il faisait trop sombre, et je ne discernai que son tee-shirt rose.

Il s’avança encore, et mes agresseurs battirent en retraite. Ils ne bougèrent pas assez vite cependant, et la tache fuchsia et floue fondit soudain sur eux.

J’eus l’impression que l’obscurité et la peur m’empêchaient de me fier à ma vue. On aurait dit que le tee-shirt se déplaçait à une vitesse surnaturelle. Les types hurlèrent quand mon sauveur les percuta et ils s’enfuirent hors du parking.

Le temps que je cligne des paupières pour accoutumer mes yeux au noir, tout le monde avait disparu.

Enfin, pas exactement. Le néon au-dessus de ma tête ressuscita, et je découvris que le garçon en rose se tenait près de moi. Sur son torse se détachait l’inscription « LES VRAIS HOMMES PORTENT DU ROSE », en lettres noires majuscules.

Il paraissait plus âgé que moi, probablement la vingtaine, et n’était pas particulièrement grand ou costaud. Il semblait plus maigre que musclé, et j’avais du mal à imaginer ce qui avait fait fuir les autres.

Son visage, ouvert et amical, s’éclaira d’un sourire spontané que je ne pus m’empêcher de lui retourner, même si je venais de frôler la mort.

— Ça va ? demanda-t-il en me jaugeant du regard.

— Oui, répondis-je d’une voix que je ne me connaissais pas. Tu viens de me sauver la vie.

— C’est imprudent de rester seule dans un lieu pareil, répliqua-t-il sans relever mon allusion à son héroïsme.

— Je suis avec ma copine Jane, qui est quelque part par là.

Je me mis alors à la chercher des yeux. D’un côté, je lui en voulais de n’avoir rien tenté pour me secourir, mais il fallait avouer que je ne l’avais pas aidée non plus, et j’estimais que je ne devais pas me montrer plus exigeante envers elle que je ne l’étais envers moi-même.

— Deux filles ?

Il haussa un sourcil interrogateur.

— Je crois que Jane a une bombe lacrymogène sur elle, précisai-je sans conviction.

— Et où est-elle, cette soi-disant amie ?

À son tour, il scruta les environs avant de désigner une camionnette blanche stationnée à l’autre bout du parking.

— Je pense que c’est elle, là-bas, ajouta-t-il.

— Où ?

Je plissai les yeux dans la direction qu’il m’indiquait, mais ne vis rien.

— Là-bas, répéta-t-il en faisant un pas vers la Jetta noire garée près de moi. Viens, on va la récupérer, et ensuite je vous ramènerai chez vous en voiture.

Je fis le tour du véhicule pour m’installer sur le siège passager. L’idée de refuser ne m’effleura même pas. Pour une raison qui m’échappait, j’avais confiance en lui.

L’autoradio diffusait un morceau du groupe Weezer et, à la lueur bleutée qui émanait du tableau de bord, j’examinai mon sauveur pour la première fois. Si sa peau était sans défaut, ses cheveux étaient complètement en bataille.

Il accéléra pour traverser le parking et je détachai mes yeux de son visage pour regarder par la vitre. Jane était recroquevillée derrière la camionnette blanche, et je me demandai si elle avait pris la peine d’appeler la police ou qui que ce soit d’autre. Il s’arrêta à côté d’elle et baissa la vitre pour se pencher à l’extérieur.

— Jane ?

Elle se tourna vers lui. Après ce qui venait de se passer, je m’attendais à ce qu’elle prenne peur et tente même de s’enfuir. Au lieu de cela, elle lui jeta un regard très étrange. Elle semblait presque émerveillée.

— Salut, dit-elle.

Sa voix n’était pas aussi enjôleuse que d’ordinaire, même si j’étais certaine que c’était l’effet escompté.

— Jane, il propose de nous raccompagner. Monte, lui ordonnai-je quand je constatai qu’elle restait plantée là, bouche bée.

— D’accord.

Elle lui adressa un sourire avant de se glisser sur la banquette arrière.

— Comment te sens-tu ? m’enquis-je en me retournant pour la dévisager.

— Très bien, répondit-elle sans détacher les yeux du conducteur. Tu me présentes ton copain ?

— En vérité, on ne se connaît pas, lui avouai-je avant de me tourner vers lui.

— Je m’appelle Jack, enchaîna-t-il. Et tu es Jane. Et toi ? demanda-t-il en me regardant.

— Alice.

— Bon, je ne sais pas ce que vous en pensez les filles, mais moi j’aurais bien besoin d’une dose de caféine maintenant.

Il embraya et démarra en trombe sans attendre notre réponse. De toute façon, il ne s’agissait pas réellement d’une question, et d’ailleurs, aucune de nous n’aurait osé protester.

— Elle est vraiment chouette, ta voiture, commenta Jane.

Sa voix avait retrouvé cette nuance suave qui m’écoeurait. Jack resta muet, jusqu’à ce que le silence devienne gênant.

— Est-ce que c’est Weezer ? demandai-je, histoire de meubler.

— Oui, acquiesça Jack.

— J’adore leur chanson Pork’n Beans.

Il s’empressa alors de sélectionner le titre en question.

— Je les ai vus lors de leur tournée avec le groupe Motion City Soundtrack, dit-il.

— Ah bon ? (Je fis mine de ne pas remarquer le regard furieux et agacé que Jane m’adressait.) J’aime beaucoup leur musique, poursuivis-je.

Qu’est-ce qu’ils donnent sur scène ?

— Ils sont plutôt bons, lâcha-t-il avec un haussement d’épaules, avant de négocier un virage serré pour se garer devant un petit restaurant ouvert toute la nuit.

Nous sortîmes de la voiture et Jane trottina jusqu’à lui, puis lui prit le bras. Il ne sembla pas s’en réjouir, mais ne la repoussa pas pour autant.

Je profitai de la lumière vive des lampadaires pour le dévisager de nouveau. Outre son tee-shirt rose, il portait un bermuda Dickies, des chaussettes de sport et des Converse bleu ciel. Il m’évoquait plus une barbe à papa qu’un partenaire potentiel pour Jane.

— Et merde, m’écriai-je en baissant les yeux vers mes pieds, nus et sales.

Ils étaient couverts d’ampoules et d’huile, et si enflés que je n’envisageais pas un instant de les faire entrer de nouveau dans les chaussures de Jane.

— Qu’y a-t-il ? s’enquit Jack avant de suivre mon regard. Oh, tu n’as qu’à rester pieds nus.

— C’est impossible.

Je ne voyais pas vraiment d’autre solution, mais je ne pouvais pas entrer dans un restaurant sans chaussures.

— Tu n’as qu’à attendre dans la voiture, suggéra Jane avec un sourire victorieux.

Elle se serra un peu plus contre Jack, qui retira son bras et s’écarta d’un pas. Elle eut l’air déçue, mais je savais qu’elle ne s’avouerait pas vaincue si facilement.

— Non, ça va aller, insista-t-il. S’ils viennent t’embêter, je m’en chargerai.

— Ça veut dire quoi ? demandai-je.

Mais il m’avait déjà persuadée. Après tout, j’avais vu la manière dont il avait chassé une bande d’individus louches. L’équipe de nuit d’un pauvre restaurant n’aurait aucune chance contre lui.

Comme prévu, personne ne remarqua mon absence de souliers. Ni même ma présence, à vrai dire, ou celle de Jane. La serveuse n’avait d’yeux que pour Jack.

Il s’assit en premier et Jane s’installa aussitôt à côté de lui, puis il s’éloigna d’elle jusqu’à se plaquer contre la vitre. Je pris place en face d’eux ; Jack posa les avant-bras sur la table et se pencha vers moi.

— Je vous écoute, annonça la serveuse.

— Du café, répondit Jack. Ce sera tout. À moins que vous vouliez autre chose, les filles ?

— Non, c’est parfait, répliquai-je.

J’avais un petit creux, mais je me sentais gênée à l’idée de manger devant Jane et lui.

— Tu es sûr que tu n’as pas faim ? demanda Jane en lui caressant le bras.

Cette fois, il eut un véritable mouvement de recul.

— Certain, soupira-t-il. Mais j’aimerais bien, ajouta-t-il à voix basse.

— Pardon ? s’enquit la serveuse en se penchant vers lui pour l’entendre.

— Non, rien, lui assura Jack avec un sourire. Juste du café.

Comme la serveuse s’attardait à notre table, je la remerciai, et elle partit chercher notre commande.

— Merci encore de nous avoir sauvées, dit Jane en se pressant de nouveau contre lui. Si je peux faire quoi que ce soit pour te rendre la pareille, n’hésite pas.

Aucun doute, il se passait quelque chose de bizarre, sans que je puisse mettre le doigt dessus.

Jack avait le teint hâlé, ce qui était rare pour un habitant du Minnesota au mois de mars. Il se dégageait quelque chose de très enfantin de ses yeux, d’une étrange couleur bleu-gris, ainsi que du reste de sa personne d’ailleurs, mais excepté cela, à première vue, il n’était pas particulièrement séduisant.

— Est-ce que tu es connu ? lâchai-je.

Jane eut l’air suffisamment embarrassée pour nous deux, si bien que je ne pris pas la peine de rougir.

— Que veux-tu dire ? demanda-t-il, visiblement troublé.

— Tout le monde nous dévisage. Te dévisage, rectifiai-je.

Il se contenta de hausser les épaules et baissa les yeux vers la table, sans faire l’effort de vérifier mon affirmation.

— Je ne suis pas célèbre.

Il paraissait sur le point de développer, mais la serveuse revint avec trois tasses et un pichet de café.

— Désirez-vous autre chose ? demanda-t-elle.

— Non, merci, répondit sèchement Jane en plaquant sa main d’un geste possessif sur la cuisse de Jack jusqu’au départ de la serveuse.

Je posai les avant-bras sur la table et me penchai vers lui, puis chuchotai :

— Arrête ton char. Que se passe-t-il ?

— Je n’ai pas d’explication.

Il souleva la carafe et nous servit, avant de remplir la tasse de Jane.

— Tu le bois avec de la crème ou du sucre ? me demanda-t-il.

— Les deux.

J’étais tout à fait capable de m’en charger moi-même, mais il avait manifestement envie de s’occuper pour que je ne remarque pas qu’il esquivait ma question. Il ajouta de la crème en poudre et deux sachets de sucre à mon café puis remua la crème dans le sien avant de se caler contre le dossier de la banquette.

— Pareil pour moi, crème et sucre, intervint Jane.

Jack fit glisser les sachets vers elle.

— Donc, tu n’es pas célèbre ?

Je refusais de le laisser s’en tirer sans me répondre franchement.

— Je t’assure que non.

Il me décocha un sourire. J’en avais rarement vu d’aussi éblouissant, je dois l’avouer.

— C’est juste que ton visage m’est vraiment familier.

— Je sais, c’est dingue !

Il m’adressa un regard perplexe qui reflétait le mien.

— Alors, on s’est déjà vus quelque part ?

Dès que je prononçai ces mots, je compris que ce n’était pas cela non plus. J’étais presque certaine de ne jamais l’avoir rencontré, mais incontestablement, son visage me disait quelque chose.

— Ce n’est pas possible, expliqua-t-il en secouant la tête.

— Pourquoi ? demandai-je. Parce que tu viens d’emménager dans le coin ?

— C’est compliqué.

Il prit sa tasse comme s’il allait boire son café, mais ne la souleva pas.

Jane se résolut à avaler le sien en nous observant bavarder. Elle termina sa tasse et se resservit.

— En quoi ?

— Ça l’est, c’est tout, répliqua-t-il avec un nouveau sourire magnifique.

Il avait l’air d’un adolescent de quinze ans et, en même temps, semblait plus âgé que moi. Son regard paraissait à la fois très jeune et très vieux.—

Quel âge as-tu ? demandai-je sèchement.

À mon grand étonnement, il éclata de rire et je me surpris à trouver ce son encore plus incroyable que son sourire. Il avait le plus beau rire du monde : cristallin et parfait.

— Quel âge as-tu, toi ? rétorqua-t-il.

— Je t’ai posé la question en premier.

Je me renfonçai dans mon siège et croisai les bras. Il s’esclaffa de nouveau.

— Quelle importance ? Tu brûles de connaître ma réponse.

— J’ai dix-sept ans, soupirai-je.

— Et moi, vingt-quatre, avoua Jack avec un petit sourire narquois.

— Tu ne te sens pas un peu ridicule de sortir avec deux filles de notre âge ?

Dans un coin de mon esprit, l’aspect répréhensible de la situation ne m’échappait pas. Un garçon de cet âge n’avait pas à draguer deux adolescentes rencontrées par hasard. Pourtant, je me sentais à ma place et tout à fait en sécurité en sa compagnie dans ce restaurant.

— Je suis mature pour mon âge, lança Jane.

— Je crois me souvenir que sans mon intervention, vous seriez mortes.

Il posa de nouveau les avant-bras sur la table et se pencha davantage vers moi.

— D’ailleurs, que fichiez-vous là-bas ?

— On essayait d’entrer en boîte, mais j’avais les pieds en compote et j’ai voulu retourner à la maison, expliquai-je.

Il m’observa longuement avec une expression sérieuse qui détonnait sur son visage, puis secoua la tête et me resservit du café.

— Dans quelle discothèque avez-vous tenté votre chance ? s’enquit-il.

Il ajouta de la crème et du sucre à ma boisson. Il n’avait pas encore touché à la sienne, mais je décidai de ne pas en faire la remarque.

— Aucune idée, répondis-je en haussant les épaules.

D’ordinaire, je laissais Jane me traîner où bon lui semblait en espérant revenir chez moi en un seul morceau au petit matin.

— Et toi, que faisais-tu en ville ? Tu écumais les boîtes ? l’interrogeai-je.

— Certainement pas ! Je… je cherchais de quoi manger.

— À minuit ? m’étonnai-je.

— Je suis un couche-tard.

Il parut soudain se souvenir de l’heure, car il consulta une pendule accrochée au mur.

— Il se fait vraiment tard. Je devrais vous raccompagner chez vous.

— Je n’ai pas du tout sommeil, pépia joyeusement Jane.

Pas de chance pour elle, ce n’était pas mon cas.

Malgré le café et l’afflux d’adrénaline, plus tôt dans la soirée, je me sentais épuisée. J’avais envie de rester avec Jack, mais mon corps tout entier me faisait mal, surtout au niveau des jambes et des chevilles.

— Je commence à fatiguer.

Pour illustrer mon propos, je bâillai bruyamment.

Jack régla l’addition, même si je tentai d’abord de la payer. Elle ne s’élevait qu’à quelques dollars et étant donné mon état de fatigue, je n’insistai pas trop.

Lorsque je me levai, je chancelai, mais je parvins à rester debout. Pourtant, l’espace d’une seconde, je crus que Jack allait me soulever et me porter jusqu’à sa voiture. Jane avait dû avoir la même impression, parce qu’elle se glissa entre nous.

Une fois à l’intérieur du véhicule, je m’endormis presque instantanément. Je ne me souviens que d’une brève discussion à propos de celle qu’il déposerait en premier. J’ouvris les yeux quand Jack s’arrêta devant mon immeuble. Jane n’était plus là, et j’en déduisis qu’il l’avait reconduite chez elle. J’ignore comment il avait obtenu mon adresse, mais ça n’avait aucune importance.

Je laissai Jack devant le bâtiment de grès brun et montai chez moi. Par bonheur, ma mère ne rentrerait pas de son travail avant 7 heures, et mon petit frère Milo dormait déjà dans sa chambre.

J’ôtai péniblement l’accoutrement ridicule choisi par Jane et enfilai un tee-shirt large. Je pris mon portable avec la ferme intention de le recharger, mais m’écroulai sur mon lit en le gardant à la main avant de le brancher.

Au moment où j’allais sombrer, je le sentis vibrer sur ma paume et m’éveillai en sursaut.

Fais de beaux rêves :-) Jack

Mon coeur s’emballa à la lecture de ce texto. Il avait réussi, pendant que j’étais assoupie, à récupérer mon numéro et à enregistrer le sien dans mes contacts.

Dans d’autres circonstances, j’aurais jugé ça un peu flippant, mais je n’éprouvai sur le moment que de la satisfaction et du soulagement. Je refermai mon téléphone, le posai sur ma table de chevet et m’endormis rapidement nouvel extrait

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Extrait ajouté par isane3 2012-08-14T17:11:15+02:00

(Alice & Peter)

[...]

- Comment va ta gorge ? s'enquit-il d'une voix triste en admirant mon cou.

- Ça va, mentis-je.

J'avais l'impression d'avoir subi un sévère traumatisme cervical, mais je ne voulais pas qu'il culpabilise de m'avoir blessée. Je m'assis sur le canapé, par conséquent, il s'installa délibérément dans le fauteuil le plus éloigné de moi.

- Je suis désolé, s'excusa-t-il. (Il me considéra d'un regard triste, puis baissa les yeux.) Je n'aurais pas dû faire ça. Mais tu doit savoir que je suis ainsi. Je ne suis pas très gentil, ajouta-t-il d'une voix à peine audible.

- Je ne te crois pas.

- Tu devrais, répondit-il en croisant posément mon regard. Tu serais beaucoup mieux avec Jack. Je suis...

Il secoua la tête, incapable ou peu désireux de compléter sa phrase.

Il était conscient de mes sentiments et du fait que je ne les maîtrisais pas, pourtant il essayait de me persuader qu'il était mauvais. Le choix s'était déjà opéré, et peu m'importait que Peter soit néfaste pour moi.

- Mais je veux être avec toi, insistai-je.

Quelque chose dans ma voix le surprit assez pour qu'il s'adoucisse un peu. Mais il se reprit très rapidement et ses traits se durcirent de nouveau.

- Tu ignores ma nature. Je ne suis pas comme eux. Je suis dangereux.

- En quoi es-tu différent ?

Je détestais qu'il se tienne aussi loin de moi et je finis par ne plus supporter cette distance. Je me levai et m'approchai de lui, puis m'agenouillai à ses pieds.

Il m'adressa un sourire plutôt doux et sincère, puis tendit la main, me frôla la joue et me caressa les cheveux vers l'arrière. Un frisson de plaisir me parcourut, et je m'efforçai de ne pas fermer les yeux pour les garder rivés sur les siens.

- Tu devrais avoir très peur de moi, mais ce n'est pas le cas, murmura-t-il, perplexe.

Il scruta mon visage, tandis que sa main s'attardait délicieusement sur ma joue.

- Si tu n'étais pas... (il se passa la langue sur la lèvre et soupira) si je ne ressentais pas cela pour toi, je n'hésiterais pas à te tuer. Est-ce que tu comprends bien ?

J'ignore ce que je lui aurais répondu, mais je m'étais mise à trembler si fort que je ne pouvais plus parler. Il se pencha plus près de moi et déplaça ses doigts pour les enfoncer dans la masse de mes cheveux.

- Je suis un véritable vampire. J'ai tué des gens.

- Tu... c'est vrai ? chuchotai-je.

Mon coeur, qui battait désespérément de désir pour lui, se serra de peur et de dégoût.

Il poussa un soupir plus résigné que le précédent.

- Ils ne t'ont pas raconté. Ça m'étonne de la part de Jack, mais Ezra cherche toujours à me protéger. Après... la mort d'Elise, commença-t-il, une lueur de vive douleur dans le regard, je me suis livré à des actes de violences de toutes sortes. J'ai fini par maîtriser cette fureur en moi, mais cette soif demeure toujours.

- Mais c'était il y a longtemps, dis-je doucement.

- Je ne veux pas te faire de mal.

- Ça n'arrivera pas, lui promis-je.

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Extrait ajouté par dolores17 2012-10-02T17:52:30+02:00

Soudain, Jack se jeta sur Peter et l’envoya voler à l’autre bout de la pièce. Mes poumons me brûlèrent lorsque j’inspirai de nouveau et je m’affalai légèrement contre le mur, le souffle coupé.

Peter percuta le frigo, mais il se remit rapidement debout et fondit sur Jack. Ce dernier s’y attendait, et bondit de nouveau sur son frère, l’éloignant de moi une fois encore.

— Jack ! gémit Mae, complètement paniquée.

Ezra s’avança pour intervenir et Peter recula un peu. Jack se tenait entre Peter et moi, et son corps me protégeait de mon âme sœur d’une façon qui m’était insupportable.

Une fureur à peine contrôlée se peignait sur le visage de Peter et déformait ses superbes traits. Les poings serrés, il me fusillait du regard.

— Il ne lui fera pas de mal ! affirma Ezra à Jack, puis tous les deux se mirent en retrait, mais aucun n’avait envie d’abandonner complètement sa position.

— Il avait la main sur sa gorge ! Elle étouffait ! cria Jack.

— Je ne la laisserai jamais mourir ! s’exclama Peter. Je sentais son pouls, et il n’a pas faibli à un seul moment. (Quelque chose lui vint à l’esprit, et il fit un pas vers Jack.) En quoi cela te préoccupe-t-il d’ailleurs ? Comment as-tu su qu’elle ne respirait plus ? Qu’est-ce que tu as fait ?

— Arrêtez ! les supplia Mae. (Elle courut s’interposer entre eux, en posant la main sur leur torse, tandis qu’Ezra restait sur le côté.) Il n’est rien arrivé, d’accord ? Rien du tout !

— Que se passe-t-il, à la fin ? demanda Peter en regardant Ezra. Pourquoi se préoccupe-t-il d’elle ?

— Nous ne savons pas exactement ce qui se passe, admit Ezra d’une voix calme en me jetant un coup d’œil. Je n’ai jamais rencontré ce cas de figure.

Peter me scruta avec curiosité, et mon cœur s’emballa. Je vis dans ses yeux qu’il l’avait perçu, puis j’entendis Jack gémir. Peter se tourna aussitôt vers lui.

— Tu réagis à elle !

Son intonation trahissait davantage de la perplexité que de la colère. Il se pencha vers Jack et le dévisagea.

— Tu ne l’as pas mordue ?

— Non ! grogna Jack, exaspéré.

— Comment est-ce possible ? demanda Peter, absolument stupéfait.

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Extrait ajouté par lyoz 2012-06-17T12:45:09+02:00

-Pourquoi passes-tu ton temps à me sauver la vie?

Ma voix tremblait, et des larmes brûlantes se mirent à couler sur mes joues. Jack me scruta comme s'il ne saisissait pas pas ce que j'entendais par là, mais je poursuivis, pleurant de plus belle :

- Je ne comprends pas! Pourquoi me secours-tu sans cesse si tu as l'intention de me tuer? Pourquoi ne pas te dépêcher d'en finir avec moi? Est-ce un jeu malsain qui t'amuse? Tu es toujours obligé de jouer avec ta proie avant de la manger?

Mes propos le laissèrent bouche bée et ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet du choc et de la peine.

-Est-ce que tu sais..., commença-t-il avant de s'interrompre pour tenter d'assimiler ce que je voulais dire. Nous n'allons pas te tuer.

-Alors que ce passe-t-il? (Je hurlais presque désormais.) Bon sang, qui êtes-vous et qu'attendez vous de moi?

-Alice, nous somme des vampires.

Jack me regarda sans sourciller, et je faillis éclater de rire avant de m'apercevoir qu'il était tout à fait sérieux. Je sombrais dans un silence stupéfait, ce qui n'était pas plus mal, car soudain, des sirènes stridentes s'élevèrent, accompagnées de lumières clignotantes des véhicules de police et d'ambulances.

Amanda Hocking, De mon sang.

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Extrait ajouté par anonyme 2012-10-10T16:39:18+02:00

Alice et jack

-[...]Montre moi ton téléphone.

-Pourquoi? demandai-je, mais je l'avais déjà extirpé de ma poche pour le lui tendre.

-Deux secondes.

Il prit l'appareil et fit défiler le menu sur l' écran, puis tapa quelque chose, mais je ne pouvais rien voir de là où je me trouvais. Au bout d'une minute, il me le rendit, une expression malicieuse sur le visage.

-Qu'est-ce que tu as trafiqué ?

J' ouvris le clapet et cherchai ce qu'il avait bien pu modifier.

-Tu verras, m'assura-t-il, le sourire aux lèvres.

-Oh, tu es méchant !

Je rangeai le mobile dans ma poche en secouant la tête et il éclata de rire.

-Tu n'imagines même pas à quel point.

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