Extraits

Son visage se radoucit, et il se tourna vers moi. Son regard m'embrasa, et je sentis mon cœur marteler ma poitrine. Avec douceur, il posa la main sur la mienne, et je perçus la même décharge électrique que la veille, encore plus intense. Une vague de plaisir me submergea, et je fermai les yeux.

Puis, soudain, il retira sa main et je les rouvris brusquement. Son visage n'était qu'à quelques centimètres du mien, et arborait une expression affamée. Il ne vacilla pas ni ne bougea, mais lorsqu'il parla, sa voix s'était transformée en un grondement guttural :

- Pars, avant que je te fasse du mal !

- Tu peux faire tout ce que tu veux de moi, murmurai-je.

Malgré la force de son désir, son baiser n'avait rien de violent ou de sauvage. Le contrôle de soi qu'il s'imposait faisait trembler ses muscles. Je savais ce qu'il souhaitait me faire, et j'y étais complètement disposée, mais je percevais à quel point il devait lutter pour ne pas succomber.

Il me poussa sur le lit avec précaution, sans jamais interrompre son baiser, puis me plaqua sur le matelas moelleux. Il étais allongé sur moi, et je sentais son coeur battre contre le mien.

Je plongeais la main dans ses cheveux pour tenter de l'attirer à moi. Même s'il était tout près, il ne le serait jamais assez pour moi...

«—Peter! cria Jack dans l'escalier.

—Je lis! grogna son frère.

—Peter! répéta Jack, de plus en plus agacé.

—Je suis occupé à bouquiner, Jack!

La colère contenue dans cette réponse me fit grimacer.»

— Donc, tu n’es pas célèbre ?

Je refusais de le laisser s’en tirer sans me répondre franchement.

— Je t’assure que non.

Il me décocha un sourire. J’en avais rarement vu d’aussi éblouissant, je dois l’avouer.

— C’est juste que ton visage m’est vraiment familier.

— Je sais, c’est dingue !

Il m’adressa un regard perplexe qui reflétait le mien.

— Alors, on s’est déjà vus quelque part ?

Dès que je prononçai ces mots, je compris que ce n’était pas cela non plus. J’étais presque certaine de ne jamais l’avoir rencontré, mais incontestablement, son visage me disait quelque chose.

— Ce n’est pas possible, expliqua-t-il en secouant la tête.

— Pourquoi ? demandai-je. Parce que tu viens d’emménager dans le coin ?

— C’est compliqué.

Il prit sa tasse comme s’il allait boire son café, mais ne la souleva pas.

Jane se résolut à avaler le sien en nous observant bavarder. Elle termina sa tasse et se resservit.

— En quoi ?

— Ça l’est, c’est tout, répliqua-t-il avec un nouveau sourire magnifique.

Il avait l’air d’un adolescent de quinze ans et, en même temps, semblait plus âgé que moi. Son regard paraissait à la fois très jeune et très vieux.

— Quel âge as-tu ? demandai-je sèchement.

À mon grand étonnement, il éclata de rire et je me surpris à trouver ce son encore plus incroyable que son sourire. Il avait le plus beau rire du monde : cristallin et parfait.

— Quel âge as-tu, toi ? rétorqua-t-il.

— Je t’ai posé la question en premier.

Je me renfonçai dans mon siège et croisai les bras. Il s’esclaffa de nouveau.

— Quelle importance ? Tu brûles de connaître ma réponse.

— J’ai dix-sept ans, soupirai-je.

— Et moi, vingt-quatre, avoua Jack avec un petit sourire narquois.

— Tu ne te sens pas un peu ridicule de sortir avec deux filles de notre âge ?

- Est-ce que tu sais..., commença-t-il avant de s'interrompre et ses yeux s'écarquillèrent sous l'effet du choc et de la peine.

- Alors que se passe-t-il ? *Je hurlais presque désormais.* Bon sang, qui êtes-vous et qu'attentez-vous de moi ?

- Alice, nous sommes des vampires.

Jack me regarda sans sourciller, et je faillis éclater de rire avant de m'apercevoir qu'il était tout à fait sérieux. Je sombrai dans un silence stupéfait, ce qui n'était pas plus mal, car soudain, des sirènes stridentes s'élevèrent, accompagnées des lumières clignotantes des véhicules de police et des ambulances.

Quand je l'avais quitté des yeux, il se tenait dans l'embrasure de la porte, mais sans que je ne remarque rien, il avait pris place dans le fauteuil le plus proche de moi.

Mae passait ses doigts dans mes longs cheveux, et ce geste m'apparut soudain très étrange. Si une autre personne avait fait cela, je l'aurais repoussée en pensant qu'elle était dérangée.

Mais de sa part, cela semblait parfaitement naturel et me rassurait.

(Alice & Jack)

Jack secoua sa tête et marcha pour inspecter sa collection de films.

-Les livres sont sophistiqués. C'est ce que avec quoi je dois composer en vivant avec des gens qui sont nés avant l'invention de la télévision. Ils ne comprennent tout simplement pas notre époque moderne.

-Ouais, tu as une vie difficile, dis-je d'un ton moqueur.

-Hé, ma paire de shorts préférée vient d'être jetée!

Il tourna son regard vers moi, feignant d'avoir le cœur brisé.

"Il ne te déteste pas, au contraire. Il préférerais te détester."

Chapitre 15

Soit Ezra conduisait moins vite que Jack, soit il avait pensé qu'il était plus poli de me laisser véritablement le temps de me préparer. En tout cas, je fus dehors avant lui.

Je m'assis sur le trottoir,frissonnant dans le froid et m'évertuant à ne pas envisager le pire, quand il arriva dans sa Lexus.J e n'était jamais montée à bord, mais je la reconnus sans peine pour l'avoir déjà aperçue dans le garage.

-J'espère que je ne t'ai pas trop fait attendre, s'excusa-t-il avec un sourire chaleureux lorsque je m'installai, puis, me voyant grelotter, il augmenta le chauffage. Préviens-moi quand tu seras suffisamment réchauffée.Nous ne ressentons pas le froid de la même façon que vous.

-D'accord.

Le siège était moelleux et me paraissait tiède, surtout après le temps que j'avais passé à me geler sur le trottoir,et je m'y enfonçai davantage pour mieux profiter de son confort.

-Comment vas-tu ? me demanda-t-il, sincère.

Je tentai de lui fournir une réponse aussi franche que possible.

-J'ai...beaucoup d'informations à assimiler.Est-ce que Jack va bien ?