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— Tu es prête ?

Chuck était assis derrière son bureau, infiniment plus à l’aise dans sa veste en velours côtelé et sa chemise à carreaux qu’il ne l’était huit mois plus tôt. Le soleil, qui entrait à flots par une fenêtre latérale, faisait briller le sommet de sa tête, et il avait le regard doux d’un homme qui a passé sa vie au service des autres. Sa chaise à roulettes grinça comme il s’y adossait.

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Huit mois plus tard

Mona était cramponnée au volant de sa voiture, pied au plancher pour grimper la côte. Elle faillit décoller en haut de la montée qui surplombait Deep Haven, mais la jeune femme n’avait cure des éventuels radars. Elle regarda avec délices la petite ville qui s’étalait sous ses yeux comme un tapis rouge : c’était l’endroit où toutes ses années de préparation et de rêve éveillé allaient se concrétiser. Elle était de retour après dix ans et elle trouverait enfin la paix.

Mona ralentit considérablement en atteignant la zone limitée à soixante kilomètres-heure et évita de peu une vieille femme qui faisait sa marche matinale. Cette dernière lui jeta un regard noir auquel Mona répondit par un sourire contrit.

Comme elle remontait la rue principale, elle décida que Deep Haven avait peu changé. Certes, le phare situé sur l’escarpement rocheux avait besoin d’un coup de peinture, et de nouveaux magasins de souvenirs avaient surgi, mais la population était toujours composée de touristes et de retraités. Mona quitta l’artère principale et prit la direction de la boulangerie en suivant la route côtière. Elle voulait célébrer son retour dans ce coin de paradis en mangeant un immense palmier, assise sur un rocher face à la mer, un café en équilibre entre ses genoux. C’était un souvenir d’adolescente, et Mona ne voulait pas y renoncer.

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Reese, qui tentait toujours de refréner son sourire en coin, mit les mains dans ses poches et s’adossa au mur de ciment, intrigué par cette femme élégante qui agitait des câbles, vérifiait le niveau d’huile et bricolait la batterie. D’une manière tout à fait remarquable, quand elle finit par se tourner vers lui, seules ses mains étaient graisseuses.

Elle se mordilla délicatement la lèvre un instant. Son regard malheureux le dépassa, comme si la réponse à son problème gisait dans les collines dorées. Puis, sans prévenir, elle le cloua sur place avec un regard suppliant.

— Vous vous y connaissez en voiture ?

Reese se caressa le menton. Il n’avait aucune envie de se salir, d’autant qu’il était censé retourner affronter une foule de femmes enthousiastes…

— Oui, je m’y connais un peu.

Il s’avança et se pencha sur le moteur. Elle regarda par-dessus son épaule.

— Qu’est-ce que vous voyez ?

Ses cheveux tombèrent devant son visage, et elle les ramena en arrière.

Reese lui jeta un regard en coin et étouffa un petit rire : elle avait laissé une trace d’huile de moteur sur sa joue, comme un Indien sur le sentier de la guerre. Ce n’était vraiment pas son jour.

Les lèvres pincées, Reese examina le moteur. Des câbles rouillés et effilochés cohabitaient, et la batterie disparaissait sous une épaisse couche de crasse. Après un rapide examen, durant lequel l’odeur de l’huile l’assaillit de toutes parts, il saisit les fils de la bougie d’allumage et les ajusta.

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Il tenta de se calmer. Une semaine. Il serait ensuite tranquille pendant neuf mois, avant la parution de son prochain livre. Neuf mois au sommet d’une montagne, enfin débarrassé de la civilisation. Non pas qu’il meure d’envie de retrouver son sac à dos et son duvet en polaire, mais un ciel orageux, la menace d’une tempête, voire des moustiques géants, lui paraissaient sur le moment moins menaçants que la foule de la librairie du centre commercial. Entre un ours et une fan énamourée, il choisissait l’ours sans hésiter une seconde. Il avait côtoyé suffisamment de femmes hystériques dans sa vie personnelle pour ne plus les supporter.

La tournée de dédicace avait un but cependant, puisqu’elle allait lui fournir des fonds pour continuer à explorer le monde. Ses romans se vendaient à des millions d’exemplaires. Il ne comprenait toujours pas les raisons d’un tel succès : il écrivait parce qu’il ne pouvait pas faire autrement, mais les femmes l’adoraient, allant jusqu’à acheter chaque roman dès sa parution, sans attendre la sortie en poche. Jacqueline pensait que c’était parce que son héros était un éternel célibataire dont chaque lectrice rêvait de faire la conquête.

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Elles lui avaient quasiment arraché sa chemise.

— Je ne dédicacerai plus un seul livre de ma vie.

La phrase de Reese Clark résonna comme un coup de feu dans le gigantesque parking du Mail of America, le plus grand centre commercial du monde. Il ôta son Stetson, passa la main dans les cheveux châtains indisciplinés qui lui arrivaient à l’épaule et grimaça à la vue de la sueur qui la maculait.

Comme il l’avait prédit, la séance de dédicace avait tourné au chaos. Les files ordonnées de fans énamourées qui s’éventaient trop près de lui comme s’il était une star de cinéma n’avaient tenu que deux heures, au bout desquelles des femmes convenables et respectueuses de la loi s’étaient mises à se bousculer et à se disputer.

Il était alors monté sur sa chaise et avait assuré qu’il ne partirait pas sans avoir dédicacé tous les exemplaires de Fugue sibérienne. Elles avaient continué à s’étriper dans la file qui passait devant Macy’s et serpentait le long de l’aile ouest jusqu’à Nordstrom, plusieurs centaines de mètres plus loin. Malgré l’impressionnant service d’ordre mis en place par la librairie et la présence de deux imposants vigiles fournis par le centre commercial, la foule avait fini par imploser. Le bruit et le désordre avaient fait resurgir suffisamment de mauvais souvenirs pour qu’il se réfugie dans le labyrinthe de béton du parking.

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— Mes erreurs ne sont pas aussi graves que les siennes. Il ne mérite pas le pardon.

— Qui le mérite ? Ce n’est pas à nous de juger. Dieu lui a pardonné, mais vous ne pouvez pas le faire ?

— Vous ne vous rendez pas compte de ce que vous me demandez, rétorqua Joe, les yeux brûlants.

— Je sais que vous avez du mal à croire ça maintenant, Joe, mais Dieu n’attend pas de vous que vous fassiez le chemin tout seul.

Joe fronça les sourcils, perplexe.

— Dieu sait à quel point il est difficile de pardonner à quelqu’un qui vous a fait beaucoup souffrir, mais Il veut que vous le fassiez quand même. Il faut juste que vous soyez patient et que vous Lui fassiez confiance. Le psaume 37 est un de mes préférés, et j’y pense toujours quand je sais que Dieu me demande quelque chose d’impossible. (Ruby tourna les yeux vers le soleil couchant.) « Reste calme près du Seigneur, espère en lui ; ne t’enflamme pas contre celui qui réussit, contre l’homme qui agit avec ruse. »

— Mais Dieu n’a pas puni mon père, Il lui a pardonné, au contraire, s’emporta Joe.

— L’histoire de l’Enfant prodigue est difficile pour le fils aîné, répondit Ruby. (Sa voix s’adoucit.) La vérité, c’est que vous ne voulez pas pardonner à votre père, même si Dieu l’a déjà fait. Vous pensez que votre souffrance vous donne le droit de désobéir à la volonté divine. Mais vous devez faire confiance au Seigneur : votre père a bel et bien été puni puisqu’il vous a perdu. Il est temps d’avancer.

Joe se passa la main sur le front.

— Je ne sais pas. Je dois bien admettre que je n’avais pas compris à quel point Gabriel m’avait manqué. Mais je ne suis pas sûr que Dieu veuille réunir notre famille. Il est peut-être trop tard.

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Elles lui avaient quasiment arraché sa chemise.

— Je ne dédicacerai plus un seul livre de ma vie.

La phrase de Reese Clark résonna comme un coup de feu dans le gigantesque parking du Mail of America, le plus grand centre commercial du monde. Il ôta son Stetson, passa la main dans les cheveux châtains indisciplinés qui lui arrivaient à l’épaule et grimaça à la vue de la sueur qui la maculait.

Comme il l’avait prédit, la séance de dédicace avait tourné au chaos. Les files ordonnées de fans énamourées qui s’éventaient trop près de lui comme s’il était une star de cinéma n’avaient tenu que deux heures, au bout desquelles des femmes convenables et respectueuses de la loi s’étaient mises à se bousculer et à se disputer.

Il était alors monté sur sa chaise et avait assuré qu’il ne partirait pas sans avoir dédicacé tous les exemplaires de Fugue sibérienne. Elles avaient continué à s’étriper dans la file qui passait devant Macy’s et serpentait le long de l’aile ouest jusqu’à Nordstrom, plusieurs centaines de mètres plus loin. Malgré l’impressionnant service d’ordre mis en place par la librairie et la présence de deux imposants vigiles fournis par le centre commercial, la foule avait fini par imploser. Le bruit et le désordre avaient fait resurgir suffisamment de mauvais souvenirs pour qu’il se réfugie dans le labyrinthe de béton du parking.

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Le jour de l’ouverture, Mona se leva tôt et admira l’aurore aux doigts de rose depuis son perchoir favori sous sa fenêtre. La brise faisait bruire les pages de sa bible. Elle la parcourut sans même réfléchir jusqu’à son verset favori, le onzième du chapitre 29 du Livre de Jérémie. Et comme les mots pénétraient son cœur, elle comprit pourquoi il les répétait si souvent. « Moi, je sais les projets que j’ai formés à votre sujet – oracle du Seigneur –, projets de prospérité et non de malheur : je vais vous donner un avenir et une espérance. » Mona inclina la tête. Seigneur, je sais que tu formes des projets pour moi depuis longtemps. Je commence à comprendre que cela ne veut pas forcément dire que tout est facile. Tu as utilisé les cafards et les inondations pour que je comprenne enfin que je ne peux pas tout faire toute seule. Je dois Te faire confiance. Merci de me pardonner, de me donner la grâce et de me permettre de réaliser mon rêve. Mais j’ai compris à présent que même si mon rêve ne se réalise pas, cela ne veut pas dire que j’ai échoué. Tu es amour, Tu es mon berger. Je sais que Tu me réserves un bel avenir, quel qu’il soit.

Elle regarda le ciel radieux. Fais de ce jour ce que Tu dois. Elle soupira, envahie par l’espoir.

Elle décida de garder le verset du Livre de Jérémie en mémoire toute la journée.

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