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Soudain, je l'entends. Par-dessus les piétinements, les meuglements et les hurlements, un rire s'élève, discret et mélodieux, telles quelques notes de piano.
L'observatoire : un garçon se tient là-haut et contemple le chaos à ses pieds. En riant.
J'ai à peine levé les yeux vers lui qu'il accroche mon regard. J'en ai le souffle coupé, et la scène se fige une seconde, comme si je l'observais à travers l'objectif de mon appareil photo, zoomé au maximum, et que le monde entier se suspendait le temps que l'obturateur s'ouvre et se referme.
Il a les cheveux châtain doré, de la couleur des feuilles au début de l'automne, et les yeux ambre clair. A l'instant où je l'aperçois, je saisis qu'il a joué un rôle dans la scène à laquelle je viens d'assister. J'en déduis qu'il doit vivre dans la Nature, qu'il doit s'agir d'un Invalide. La peur me tord le ventre, et j'ouvre la bouche pour crier quelque chose - j'ignore quoi, exactement -, mais, au même moment, il secoue très légèrement la tête et je me retrouve frappée de mutisme. Puis il fait quelque chose d'absolument, de positivement inconcevable. Il m'adresse un clin d’œil.
(Alex & Lena.)
Afficher en entierQu'est la beauté ? La beauté n'est qu'un tour de passe-passe, une illusion, un effet provoqué par des particules et des électrons agités sous vos yeux, se bousculant dans votre cervelle à la façon d'une bande d'écoliers surexcités attendant de pouvoir s'égailler dans la cour de récréation. Vous laisserez-vous berner ?
Vous laisserez-vous tromper ?
« De la beauté comme tromperie », La Nouvelle Philosophie,
Ellen Dorpshire
Afficher en entierPlus rien n'était familier. Chaque chose ressemblait à une copie d'elle même, fugace et déformée, j'avais l'impression d'être enfermée dans un palais des glaces.
Afficher en entierL'un des aspects les plus étranges de la vie est qu'elle continue à tracer sa route, sans se soucier de ce qui peut vous arriver, sans se soucier que votre monde à vous - votre petite sphère taillée dans la grande - subisse des transformations, des déformations, voire qu'il soit en train d'exploser. Un jour, vous avez des parents, et le lendemain, vous êtes orphelin. Un jour, vous avez des repères, une voie. Le lendemain, vous êtes perdu.
Et malgré tout, le soleil continue à se lever, les nuages à s'amonceler et à passer dans le ciel, les gens à faire leurs courses, les chasses d'eau à se vider et se remplir, et les stores à monter et descendre. Ainsi, vous comprenez que, pour l'essentiel, la vie, la mécanique implacable de l'existence, ne vous concerne pas. Elle ne concerne pas une seule seconde. Elle poursuivra sur sa lancée, bien après que vous aurez sauté dans le vide. Bien après que vous serez mort.
Afficher en entierPendant ce temps-là, la marche du monde suit son cours inexorable, le jour faisant suite à la nuit, puis la nuit au jour, selon un cycle infini ; les saisons passent et reviennent, à la façon d'un monstre qui se débarrasserait de son ancienne peau pour en laisser une nouvelle pousser.
Afficher en entierJe vais vous confier un autre secret, pour votre bien, cette fois. Vous croyez peut être que le passé à quelque chose à vous apprendre. Vous croyez peut être que vous devriez l'écouter, tendre l'oreille pour distinguer ses murmures, vous pencher vers lui, vous mettre à quatre pattes pour accueillir le souffle de sa voix en provenance de la terre, de lieux disparus. Vous croyez peut être qu'il contient un message pour vous, qu'il y a une leçon à en tirer.
Mais je connais la vérité : je la connais à cause des nuits de Froideur. Je sais que le passé vous tirera vers l'arrière et vers le bas, je sais qu'à cause de lui vous traquerez le chuchotis du vent et le charabia des arbres, que vous essaierez de déchiffrer un code, de réunir les pièces de ce qui a été brisé. C'est sans espoir. Le passé n'est rien d'autre qu'un poids mort. Il vous lestera comme une pierre.
Laissez-moi vous donner un conseil : si vous entendez le passé vous parler, si vous le sentez planer dans votre dos ou faire courir ses doigts sur votre colonne vertébrale, la meilleure réaction à adopter, la seule, est de prendre vos jambes à votre cou.
Afficher en entierLe passé n'est rien d'autre qu'un poids mort. Il vous lestera comme une pierre. Laissez moi vous donner un conseil : si vous entendez le passé vous parler, si vous le sentez planer dans votre dos ou faire courir ses doigts sur votre colonne vertebrale, la meilleure réaction à adopter, la seule, est de prendre vos jambes à votre cou.
Afficher en entierMy heart is drumming in my chest so hard it aches, but it's the good kind of ache, like the feeling you get on the first day of real autumn, when the air is crisp and the leaves are all flaring at the edges and the wind smells just vaguely of smoke - like the end and the beginning of something all at once.
Afficher en entierSometimes I feel like if you just watch things, just sit still and let the world exist in front of you - sometimes I swear that just for a second times freezes and the world pauses in its tilt. Just for a second. And if you somehow found a way to live in that second, they you would live forever.
Afficher en entierMost things, even the greatest movements on earth, have their beginnings in something small.
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