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« Elle a été mienne avant d'être à toi.»
Afficher en entier« J’ai retrouvé Lena, mais elle a changé, et chaque jour elle paraît un peu plus différente, un peu plus distante que le précédent, il me semble la voir s’éloigner dans un long couloir étroit. Même lorsque nous sommes seules toutes les deux – ce qui est rare, à présent –, elle a quelque chose d’insaisissable, me donnant l’impression de traverser sa vie comme s’il s’agissait d’un rêve. Et dès qu’Alex est de la partie, je pourrais aussi bien ne pas exister. Ils partagent un langage fait de murmures, de rires et de secrets, un langage qui se dresse entre nous, telle une barrière d’épines.
Je suis heureuse pour elle. Vraiment.
Et parfois, juste avant de m’endormir, au moment où je suis le plus vulnérable, je suis jalouse. »
Afficher en entierJ'ai la gorge sèche, et il fait très chaud ici. J'en viens presque à regretter d'être sortie, tant je ne me sens pas à ma place. Il n'y a personne à qui parler. Angie est déjà en train de se servir un verre; elle ne tardera pas à disparaître dans un recoin avec un garçon. Elle n'éprouve pas la moindre once de nervosité, et subitement, j'ai peur pour elle.
- Il n'y a pas d'eau ici, me dit-elle en me tendant un verre.
J'avale une gorgée avec une grimace. C'est sucré, mais avec un arrière-goût piquant d'essence.
- C'est quoi ?
- Qui sait ? répond-elle en gloussant avant de boire à nouveau.
Peut-être n'est-elle pas non plus très à l'aise, après tout...
- Ça t'aidera à te détendre, ajoute t-elle.
- Je n'ai pas besoin de...
Je m'interromps aussitôt, sentant des mains sur ma taille. Le vide se fait dans mon esprit et je me retourne sans l'avoir décidé.
- Salut, me dit Steve
Le temps que j'intègre sa présence, en chair et en os, il se penche déjà et pose ses lèvres sur les miennes. Ce n'est que mon second baiser et je connais un moment de panique, de peur d'avoir oublié comment faire. Il introduit sa langue dans ma bouche et je sursaute, surprise, renversant un peu de ma boisson. Il s'écarte, hilare.
- Heureuse de me voir ? demande -t-il.
- Euh...salut !
source site "dans notre petite bulle"
Afficher en entier"La danse que j'ai toujours connue est régie par des règles : des enchaînements de pas, des manoeuvres complexes. Steve, lui, m'attire vers la foule, et je ne vois plus qu'une masse frénétique d'êtres en effervescence, comme un gigantesque serpent de mer à plusieurs têtes, qui ondoient, agitent les bras, martèlent le sol, sautent. Aucune règle, seule l'énergie compte. Une électricité telle que, si on pouvait la récupérer, on aurait de quoi alimenter Portland pendant dix ans. C'est plus qu'une vague, c'est une lame de fond, un océan."
(page 44)
Afficher en entier"Et à son contact, je me désagrège. J'oublie Léna, Fred Hargrove et les affichettes placardées dans tout Portland. Je laisse la musique me transpercer les dents pour ressortir en dégoulinant de mes cheveux ou palpiter derrière mes yeux. Elle a un parfum de sueur et de poussière."
(page 44)
Afficher en entierEn entrant dans la maison, je surprends des murmures en provenance de la cuisine -des domestiques sans doute. Je poursuis ma route sans ralentir quand j'entends Mme Hargrove prononcer très distinctement le nom de Tiddle. Mon coeur se serre. Ils parlent de la famille de Lena. Je m'approche de la porte entrouverte de la cuisine, convaincue que mon imagination me joue des tours. Ma mère dit alors:
-Eh bien, nous n'avons jamais voulu que la petite Lena éprouve de la honte à cause du reste de sa famille.Ce n'est pas parce que le ver était dans un ou deux fruits que...
-Tout l'arbre pourrait bien être pourri, l'interrompt Mme Hargrove.
Un mélange de colère et de panique me monte aussitôt à la tête: elles sont bien en train de parler de Lena. L'espace d'une seconde, je me vois ouvrir la porte de la cuisine à la volée et l'envoyer en plein dans le visage de Mme Hargrove, pour qu'elle arrête ses minauderies.
-C'est une fille charmante, vraiment, insiste ma mère. Hana et elle sont inséparables depuis qu'elles sont petites.
-Vous êtes beaucoup plus tolérante que moi, dit Mme Hargrove.
A sa façon de prononcer le mot tolérante, on dirait qu'elle pense en réalité: "crétine".
-Je n'aurais jamais autorisé Fred à fréquenter quelqu'un d'une famille à la réputation aussi... entaché. Bon sang ne peut mentir, c'est bien ce qu'on dit, non?
-La maladie n'est pas héréditaire, réplique ma mère. C'est un vieux préjugé.
J'éprouve l'envie subite d'ouvrir cette porte qui me sépare d'elle pour la serrer dans mes bras.
-Les préjugés sont souvent fondés sur des réalités, répond sèchement Mme Hargrove. Quoi qu'il en soit, on ne connait pas encore tous les éléments déclencheurs, si? A l'évidence, une exposition dès le plus jeune âge...
-Bien sûr, bien sûr, la coupe ma mère.
Je devine à son ton qu'elle est soucieuse d'apaiser Mme Hargrove.
-C'est très compliqué, reprend-elle, je le reconnais. Avec Harold, nous avons été d'avis de laisser les choses se dérouler naturellement. Nous avons toujours pensé que les filles finiraient par s'éloigner l'une de l'autre. Elles sont trop différentes... et mal assorties en réalité.
Ma mère s'interrompt. Mes poumons peinent autant à se remplir d'air que si c'était de l'eau glacée.
-D'ailleurs, les événements semblent nous donner raison, poursuit-elle. Les filles se sont à peine adressé la parole de tout l'été. Vous voyez, tout s'est arrangé au final.
-Eh bien, j'avoue que c'est un soulagement.
Avant que j'aie eu le temps de réagir, la porte de la cuisine s'ouvre et je me retrouve clouée sur place, juste devant elles deux. Ma mère laisse échapper un petit cri, mais Mme Hargrove ne paraît ni surprise ni gênée de me voir.
-Hana! s'exclame-t-elle en souriant. C'est parfait que tu sois là! Nous allions justement prendre le dessert.
Afficher en entier- Maligne, jolie et simple, reprend Fred avec un sourire. Parfait.
Encore ce mot. Telle une porte fermée à double tour, un mot étouffant qui m'étrangle.
Afficher en entierJ'ai la gorge sèche, et il fait très chaud ici. J'en viens presque à regretter d'être sortie, tant je ne me sens pas à ma place. Il n'y a personne à qui parler. Angie est déjà en train de se servir un verre; elle ne tardera pas à disparaître dans un recoin avec un garçon. Elle n'éprouve pas la moindre once de nervosité, et subitement, j'ai peur pour elle.
- Il n'y a pas d'eau ici, me dit-elle en me tendant un verre.
J'avale une gorgée avec une grimace. C'est sucré, mais avec un arrière-goût piquant d'essence.
- C'est quoi ?
- Qui sait ? répond-elle en gloussant avant de boire à nouveau.
Peut-être n'est-elle pas non plus très à l'aise, après tout...
- Ça t'aidera à te détendre, ajoute t-elle.
- Je n'ai pas besoin de...
Je m'interromps aussitôt, sentant des mains sur ma taille. Le vide se fait dans mon esprit et je me retourne sans l'avoir décidé.
- Salut, me dit Steve
Le temps que j'intègre sa présence, en chair et en os, il se penche déjà et pose ses lèvres sur les miennes. Ce n'est que mon second baiser et je connais un moment de panique, de peur d'avoir oublié comment faire. Il introduit sa langue dans ma bouche et je sursaute, surprise, renversant un peu de ma boisson. Il s'écarte, hilare.
- Heureuse de me voir ? demande -t-il.
- Euh...salut !
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