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[...]Il s'arrêta pour reprendre son souffle.
Cette fois, personne n'applaudit. Ils venaient de réaliser que l'excellence pouvait prendre bien des visages.
Afficher en entier"Il ne faut pas vous formaliser, chef, alors. Rose est comme du sable sur le dos d'un chameau. Parfois ça gratte et parfois non. Ca dépend si on a la peau dure ou pas."
Afficher en entierLa plupart du temps, ce n'étaient pas les questions que les gens posaient mais celles qu'ils ne posaient pas, qui les trahissaient.
Afficher en entierPas seulement parce que le lit d’hôpital modulable occupait le quart de la surface du salon et occultait partiellement la vue sur le jardin, ni parce que Carl était incommodé par la vue du pied à perfusion ou par les poches remplies d’urine, ni même parce que le corps totalement paralysé d’Hardy produisait un flux constant de gaz nauséabonds. Ce qui changeait tout, c’était le sentiment de culpabilité que sa présence provoquait chez Carl. Une culpabilité due au fait que lui, il avait encore l’usage de ses deux jambes et la possibilité d’aller où il voulait quand il voulait. Et le sentiment de devoir constamment compenser cet avantage. Être là pour Hardy. Faire tout ce qui était en son pouvoir pour son ami tétraplégique.
« Ne t’inquiète pas », lui avait dit Hardy, comme s’il avait pu lire dans sa tête, quand ils avaient pesé les avantages et les inconvénients de le sortir de la clinique du dos à Hornbæk. « Ici, il se passe parfois des semaines sans que je voie ta gueule. Tu ne crois pas que je vais être capable de me passer de toi quelques heures si je viens habiter chez toi ? »
Afficher en entierIl avait mis de années à apprendre que le rire pouvait être autre chose que le plaisir de voir souffrir son prochain.
Afficher en entierQui pisse contre le vent se rince les dents.
Afficher en entier"Vous savez , Chef, peu importe comment on s'assied sur le poteau de la clôture, on a mal au cul pareil en se relevant."
Afficher en entierLes sourcils du médecin de garde penché au-dessus de son lit, où on l’avait apparemment recouché, exprimaient clairement qu’on lui avait fait perdre son temps. Le diagnostic tenait en un seul mot : surmenage.
Surmenage ! un concept intéressant que le généraliste étaya en lui servant quelques lieux communs sur le stress et en lui administrant une série de médicaments qui envoyèrent Carl au pays des rêves jusqu’à une heure avancée qui lui fit rater la messe.
Afficher en entierCarl vit soudain où il voulait en venir. Entre tous, il avait fallu que ce soit lui qui voie le problème en premier. Lui qui ne vivait dans ce pays que depuis quelques années. Incroyable.
Les trois mots qu’Assad venait tout juste de comprendre étaient écrits de manière quasiment phonétique : févrié, pré, arré…
Celui qui avait envoyé ce message n’avait pas d’orthographe.
Afficher en entierLes kilomètres qui le séparaient de son domicile lui apportèrent un certain apaisement. Qu’est-ce qui l’avait rendu tellement suspicieux envers son épouse ? Le problème ne venait-il pas de lui ? Ces soupçons probablement injustifiés et toutes ces mauvaises pensées ne trouvaient-ils pas leur source dans le climat de mensonge et de dissimulation sur lequel reposaient sa propre vie et les moyens qu’il avait trouvés pour la gagner ? Était-ce une simple résultante de la double vie qui était la sienne ?
Parce que tout de même, je suis heureux avec elle ! Ce fut la dernière pensée qui lui traversa l’esprit avant qu’il constate la présence d’un vélo d’homme, appuyé au tronc du saule pleureur de l’allée.
Et ce vélo n’était pas le sien.
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