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Description ajoutée par Jdlagarde 2018-09-22T00:22:14+02:00

Résumé

L’atmosphère est lourde. Les phrases, les situations qui semblaient autrefois anodines deviennent des crimes. Nous sommes tous coupables, et les inquisiteurs nous guettent.

Coupables d’avoir bu un verre, d’avoir blagué sur les femmes, de manger de la viande, d’avoir offensé une minorité quelconque. Coupables d’avoir été du côté des « dominants ». Chaque jour, un citoyen qui se croyait, non pas un héros, mais un type à peu près bien, se retrouve cloué au pilori, sommé d’expier ses crimes et de faire repentance.

Derrière cette traque aux dérapages et ces entreprises de rééducation, un mécanisme : la tyrannie de minorités qui instrumentalisent des combats essentiels, pour les transformer en croisade contre une supposée majorité, contre les « dominants ». Au nom du Bien, on modifie le vocabulaire, on nie le plaisir, on criminalise le désir, on réécrit l’histoire. Ces nouveaux bigots, qui détestent l’Homme tel qu’il est et le rêvent selon leurs diktats, sont les idiots utiles d’un néolibéralisme qui atomise les sociétés et fragilise les structures traditionnelles pour mieux imposer sa vision manichéenne du monde.

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Classement en biblio - 8 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par Spika 2018-12-27T14:52:01+01:00

Molière, en son temps, se moquait des précieuses ridicules, mais nos précieux ont interdit le rire. Du moins, s'il ne s'attaque pas aux représentants du Mal qui, eux, méritent d'être moqués. Par exemple, les "dominants", les "mâles blancs hétérosexuels", les "fascistes", cette dernière catégorie finissant par recouper les précédentes. Or, le rire n'a de pouvoir subversif que s'il s'exerce contre l'intouchable, le sacré. Le bouffon n'a de fonction que de moquer le roi, parce qu'il est le seul autorisé à le faire. En société démocratique, ce droit est offert à chaque citoyen. Tout du moins, il devrait l'être, car désormais, la susceptibilité de chacun veut s'imposer à tous, en instaurant un délit de blasphème généralisé. Les dessinateurs et journalistes de Charlie Hebdo l'ont expérimenté dans leur chair. Ils ont payé de leur vie le fait d'être les seuls à affirmer, envers et contre tous, le droit de rire du sacré. Le fait que le rire ne vaut que s'il porte sur le sacré. Et le fait que le véritable respect envers les musulmans consiste à les traiter comme tous les autres citoyens et à les supposer capables de rire.

Mais les précieuses ridicules et les tartuffes ont envahi l'espace public. Ils ont expliqué aux journalistes martyrs de Charlie Hebdo qu'il ne fallait pas "jeter de l'huile sur le feu". Ils s'indignent d'ailleurs à chaque une, sur quelque sujet que ce soit, d'un journal qu'ils n'ouvraient pas avant qu'il ne paie le prix de sa liberté. Ils guettent les "dérapages" des uns et des autres. Ils redressent les âmes à coups de pétitions en ligne, de cabales sur les réseaux sociaux et de tribunes indignées dans les journaux autorisés. Le lien entre les croisés de l'antiracisme, les militants de "MeToo" et les obsédés de l'antialcoolisme répressif n'est pas seulement dans la virulence de leurs attaques contre quiconque enfreint le dogme. Ou même quiconque a le mauvais goût de prendre le sujet un peu trop à la légère. Ce qui réunit ces mouvements est leur caractère, non pas politique, mais religieux. Les militants de ces différents mouvements luttent pour le Bien. Ils ne proposent pas, à travers une argumentation étayée, une organisation différente de la société selon des valeurs qui leur semblent préférables à celles mises en avant, ce qui est la définition même du débat démocratique. Ils éradiquent le Mal. L’autre, celui qui n’adhère pas, ne saurait être racheté. C’est un salaud. Et l’on ne traite pas avec les salauds. On ne trouve pas de compromis avec les salauds.

Cette vision binaire du monde est tellement rassurante. Tellement confortable. Quand le monde se partage entre le noir et le blanc, entre les boureaux et les victimes, la pensée se transforme en réflexe. En France, où les bigots catholiques ont été combattus et moqués violemment, où nul ne songerait à leur concéder de nouveau le droit de régir les vies, les nouveaux bigots pullulent. Ce sont ces bigots musulmans qui peuvent, au nom de la « pudeur », voiler les femmes et les petites filles sans qu’on y puisse rien redire, sous peine d’être accusé d’islamophobie. Ce sont ces bigots hystéroféministes qui ont confisqué la conquête des droits, au profit d’une criminalisation des hommes, et qui censurent le rire comme le ferait un clergé. Ce sont enfin ces bigots de l’antiracisme, montant au créneau quand une marque de prêt-à-porter présenter une collection d’inspiration africaine, avec un mannequin femme blanche qui, pour aggraver son cas, porte des nattes. (1)

Il se trouve pourtant que ce qui fait l’Homme n’est jamais dans le noir et le blanc. L’Homme est dans la zone grise. Celle où l’individu est parfois étranger à lui-même, jamais tout à fait conforme à ce qu’il croit être. Le rôle du politique est de permettre la concorde civile, en acceptant cette complexité du gris qu’on ne saurait éradiquer, mais que la justice rencontre dans chaque procès. Face à elle, les militantes de l’hystéroféminisme rêvent d’imposer leur monde en noir et blanc, dans lequel chacun serait parfaitement transparent à lui-même, sûr de ses désirs. Pour des êtres de fiction, comme les conçoivent ces militantes, il est parfaitement légitime de signer, avant une relation, un contrat sur les gestes qui seront acceptés, puisque chacun sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas. Le désir est cadré.

Le mot est lâché : désir. Ce qui est inacceptable, ce qui constitue l’objet du scandale, c’est ce désir qu’on ne saurait contrôler, qu’on ne saurait faire entrer dans les cases rassurantes d’un tableau féministe, où le consentement de l’un correspondrait aux demandes de l’autre, où le consentement d’un jour correspondrait à celui du lendemain. (2) Ce désir, cette part d’ombre, cette impossible conformité à soi-même, c’est tout l’objet de la littérature. C’est bien la raison pour laquelle ces mouvements n’ont de cesse de vouloir réécrire ou expurger les œuvres. Le tort des œuvres d’art est de parler de l’Homme tel qu’il est et non de l’Homme tel qu’il devrait être.

C’est le propre du religieux que de vouloir réformer l’Homme, extirper le Mal qui se niche au fond de son âme. Dans l’ordre du politique, on essaie de tendre vers un progrès, mais on fait quoi qu’il en coûte avec l’être humain, ses turpitudes, ses faiblesses et ses noirceurs. On compose pour bâtir une société vivable, une société où chaque homme puisse espérer atteindre, non pas le bonheur, mais son bonheur, ou du moins une petite part de son bonheur. Mais nos militants du Bien, nos nouveaux inquisiteurs, traquant dans chaque phrase, entre chaque ligne, la pensée coupable, ne supportent pas l’Homme tel qu’il est. Ils ne supportent pas cet être de chair, produit d’une civilisation et d’un passé, qu’il ne s’agit pas de révérer, mais dont on ne saurait couper brutalement les racines, même pour la meilleure des causes.

Comme tous les bigots, ces combattants des justes causes ont un problème avec le plaisir, comme si le plaisir était volé à la morale. Comme si le plaisir empêchait cette mortification qui permet d’identifier le Bien. Se régaler, déguster, marivauder, rire de bon cœur… plaisirs coupables de dominants, au mieux inconscient de l’oppression qu’ils imposent. C’est bien pourquoi la méthode pour combattre un mal est toujours d’ordre punitif. Il ne s’agit pas tant de lutter contre ce mal que de lutter contre la nature humaine si prompte à basculer.

Jamais il n’est fait appel à l’intelligence humaine, à l’élévation par le savoir, qui pemettent à chacun de choisir en conscience. On est aux antipodes de cette philosophie humaniste héritée de la Renaissance, qui veut que le savoir émancipe et nous rende plus humains. On est aux antipodes des Lumières et de cette idée que l’Homme libéré de l’obscurantisme saura trancher dans le sens du bien commun. Bref, on est aux antipodes de ce qui fonde notre démocratie. Et les combats les plus légitimes, les plus essentiels, comme le féminisme, l’antiracisme, le refuse de la souffrance animale, la lutte contre les violences faites aux enfants… deviennent l’objet d’une confiscation par des groupuscules sectaires. Ils en tordent le message pour imposer leur vision minoristariste et antiuniversaliste des rapports sociaux.

Le plus étonnant est sans doute la rapidité avec laquelle ces groupes ont conquis l’espace public et assuré leur hégémonie. Aujourd’hui, il n’est plus de militantisme que selon leurs critères et leurs méthodes. Plus de mouvement social sans ses réunions « en non-mixité ». Plus de tract sans son exercice d’écriture inclusive, jusqu’au ridicule. On citera avec délectation le tweet de Clémentine Autain du 29 mai 2018 : « Nous refusons que les droits de nos enfants, étudiant.e.s, élèves, soient à ce point bafoué.e.s [sic]. » Mais cette fulgurance s’explique. La dimension intrinsèquement religieuse de ce mouvement minoritariste détruit les fondements politiques des organisations humaines. Il n’est plus question de délibérer, d’arbitrer, en faisant émerger le bien commun à travers la participation de l’ensemble des citoyens. Il s’agit de régir les sociétés à partir de principes moraux appuyés sur la prééminence de la susceptibilité des individus et leur capacité à imposer cette susceptibilité à chacun, par l’éclatement de toute règle majoritaire. Le fractionnement de la communauté politique la rend beaucoup plus poreuse aux logiques de marché : il ne s’y trouve plus que des individus et des communautés, jaloux de leur identité, et désireux de l’afficher par différents signes de reconnaissance. Donc des consommateurs.

(1) : La marque Pull and Bear a ainsi été épinglée sur Twitter en juin 2018, alors même que certains mannequins présentant le reste de la collection étaient noirs, parce qu’il semblait évident aux inquisiteurs de la Toile que les chemisiers africains devaient être portés par une Noire, sous peine de tomber sous l’accusation d’appropriation culturelle.

(2) : Il faut lire sur ce sujet l’excellent texte publié dans Le Monde le 26 janvier 2018 et signé par la journaliste Blandine Grosjean : « De la résignation au consentement, le problème de la zone grise entourant les rapports sexuels ».

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Commentaires récents

Commentaire ajouté par Spika 2018-11-25T08:36:02+01:00
Or

Dans ce livre, en prennent pour leur grade (dans le désordre ici) : les féministes, les racisés, les religieux, les LGBT, les médias, les politiques, et j'en oublie très certainement. Pourquoi je dis qu'ils en prennent pour leur grade ? Parce que certains de ces mouvements, appelés minorités, vont trop loin. Pourtant, je fais parties de certaine(s) des catégories ci-dessus, et je ne me sens pas insultée, parce que je vois bien que ces mouvements dérivent aujourd'hui. C'est ça la grande force de ce livre : dénoncer de façon factuelle et chiffrée ce problème d'extrémisme et de revanchardisme de ces populations, qui, sous couvert de faire le bien et de reprendre une place au sein de la société (ce qui serait pourtant très bien pour qu'on puisse vivre tous ensemble, je ne dis pas), écrasent les droits d'autres personnes.

On verra souvent d'ailleurs comment "l'homme blanc de 40/50 ans, cis, hétéro" et autres adjectifs souvent utilisés de manière péjorative pour désigner cet archétype, est le mal absolu selon eux, car il est un oppresseur né, de part son privilège de mâle blanc. Que ça soit parce que tous les hommes blancs sont visiblement nés avec une petite cuillère en argent dans la bouche, qu'ils aient un papa ou un tonton prêt à les faire entrer grâce à leur réseau dans une société du cac 40 dès la fin de leurs masters où ils auront fêter sans se soucier de rien car leur diplôme leur a été acquis grâce à l'argent et à la blancheur de leur peau, qu'ils soient racistes de naissance vu que tous les blancs le sont (et qu'une minorité ethnique ne peut pas l'être vu que ce sont eux les victimes du racisme), ou encore parce qu'ils sont incapables de remettre leur virilité en question et se transforment donc tous en violeurs potentiels en puissance, les hommes blancs sont définitivement une aberration de la nature. Où va-t-on ? Je n'ai décrit ici que la vision féministe / LGBT / Racisé qu'on peut trouver partout, imaginez si on cumule le reste des minorités, on n’est pas loin du lynchage en cours dans nos médias contre certaines catégories sociales.

Attention cependant, cette description et ce mode de pensée ne sont portés que par les extrémistes de ces mouvements (la preuve, je n'y adhère pas), mais elle gagne peu à peu beaucoup de monde, et il n'y a pas besoin de lire ce livre pour le voir au quotidien. Si on a un peu de discernement, on se rend bien compte de ce qui cloche avec ce type de pensée qui mettent tout le monde dans le même sac à grands coups de généralités.

C'est là que Polony et Quatrepoint tiennent du génie, car déjà leur façon d'écrire est vive et attrayante, mais en plus ils arrivent de manière concise, par des exemples précis et synthétiques, à nous faire une liste (non-exhaustive malheureusement, vu le nombre d'affaires de ce genre qui arrivent en France et ailleurs au quotidien) des dérives de ces minorités, pour ainsi nous expliquer comment elles prennent le pas sur le reste de la population, d'où viennent leurs origines historiques, politiques, sociales ou géographiques même.

Ces modes de pensées font également le jeu providentiel de politiques mal intentionnés, car en cherchant à lisser le caractère des populations et en cherchant par exemple à culpabiliser un pauvre hère qui ne cherchait qu'à faire une blague peut-être un peu maladroite pour certains, carrément offensante pour d'autres, ou en diabolisant les libres penseurs qui essaient de dénoncer ces méthodes, on arrive quand même sacrément mieux à contrôler un monde aussi unis et plat, où toutes les disparités sont gommées, non ? C'est vrai, c'est tellement plus facile de traiter Catherine Deneuve (et les 100 autres femmes) de "complice de violeurs" quand elle signe sa tribune contre le mouvement MeToo qui va trop loin dans sa vision de la drague / importunisme masculine, que d'essayer de prendre en compte ses arguments pour avoir un débat constructif. Remplacez son nom par un autre, violeurs par racistes, antisémites, ou homophobes, et vous avez la situation actuelle que ces deux auteurs dénoncent très bien.

Le constat est édifiant. Le rire de tout avec tout le monde est banni, une violence incroyable se déchaînant sur les réseaux sociaux à l'encontre de présumés violeurs ou appel à la délation, des mouvements de masse polissant les aspérités de notre fonctionnement, et j'en passe. Ce livre est un bon moyen d'ouvrir les yeux sur notre actualité à ce sujet, car les extrêmes dans ces minorités nous pousserons un jour à vivre face à face plutôt qu'ensemble.

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Commentaire ajouté par Jdlagarde 2018-09-22T00:17:58+02:00
Or

Un livre à lire. Les auteurs, dans un style concis, décodent l'histoire des idées et des lobbies qui imposent actuellement leurs opinions dans les médias et la politique en France. Documenté et instructif.

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