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Les trois amis se réunirent peu après.
— Encore un jour comme les autres, commenta sèchement Pony.
Le rôdeur ne put que hocher la tête. Mais il constata une vague pointe d’abattement dans le ton de la jeune femme, comme si la bataille, si fluide qu’ait été son déroulement, s’était révélée quelque peu décevante.
Afficher en entierElbryan Wyndon ramassa sa chaise en bois et son précieux miroir, puis se dirigea vers l’entrée de la petite grotte. En tirant la couverture qui l’obstruait, il plissa les yeux, surpris de voir que l’aube était depuis longtemps passée. S’extirper de ce trou ne semblait pas chose facile pour un homme ayant, comme Elbryan, une silhouette musculeuse d’un mètre quatre-vingt-dix. Mais la souplesse acquise au cours de ses années d’entraînement avec les elfes agiles de Caer’alfar lui permit toutefois de se frayer un chemin sans grande difficulté.
Il trouva sa compagne, Jilseponie, Pony, occupée à rassembler leurs couchages et divers ustensiles. Non loin, l’imposant coursier, Symphonie, hennit et frappa le sol en apercevant le rôdeur. La plupart des hommes se seraient figés devant le spectacle qu’offrait l’étalon. Symphonie était grand, mais nullement efflanqué. Il avait un poitrail puissant, musclé, et une robe si noire, si lisse sur ses muscles dessinés, qu’elle brillait à la plus faible lueur. Une tache claire en forme de diamant apparaissait sur le front de l’animal, juste au-dessus de ses yeux pleins de sagacité, mais à part cela et une touche de blanc sur les pattes, la seule chose qui tranchait encore avec le noir de sa robe parfaite était une turquoise, le lien entre Symphonie et Elbryan, fichée par magie au centre de son poitrail.
Afficher en entierLe père abbé contempla la poignée de Pierres comme s’il s’agissait de ses enfants, et se redressa soudain sur son siège en clignant des yeux d’un air intrigué. En effet, il voyait à présent ces Gemmes plus clairement que jamais, comme si une grande vérité lui avait été révélée. Il perçut le pouvoir niché au cœur de chaque Pierre, et sut qu’il pourrait l’atteindre d’une simple pensée, sans même un effort. Certaines d’entre elles semblaient même se fondre ensemble sous les yeux du vieil homme, qui découvrait de nouvelles associations plus puissantes encore.
Markwart retomba contre le dossier de son fauteuil en pleurant de joie. Soudain, il fut convaincu d’être libéré de la sombre emprise d’Avelyn, car il avait compris maintenant, cela ne faisait aucun doute. Et, avec cette révélation étaient venus un savoir plus grand et une compréhension plus intime. Le fait qu’Avelyn, cet hérétique, ait été le plus puissant utilisateur de Pierres de toute l’histoire de l’Église avait toujours représenté une épine dans le flanc de Markwart. En effet, si les Pierres venaient de Dieu, leur pouvoir était naturellement une bénédiction ; alors comment était-il possible que ce voleur d’Avelyn ait pu être si compétent ?
Parce que le démon dactyl lui avait donné le pouvoir ! Le démon avait perverti les Pierres entre les mains d’Avelyn, et lui avait soufflé l’intelligence de leur usage !
Serrant les Pierres dans son poing, Markwart retourna se coucher en songeant que Dieu venait de répondre au dactyl en lui montrant à son tour un savoir égal – non, plus grand ! Cette fois, il ne parvint pas à trouver le sommeil. Trop grandes étaient sa fièvre et sa hâte du combat du lendemain.
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