Extraits

Le jeu en valait-il la chandelle… ?

Le seul fait de poser cette question à voix haute me remplit de tristesse. Elle semble, qui plus est, trahir un certain égoïsme et un manque total de respect vis-à-vis de la mémoire de ceux qui ont donné leur vie dans ce combat contre l’obscurité. Souhaiter qu’Elbryan, Avelyn et tant d’autres soient encore en vie ne revient-il pas à déprécier leur sacrifice ? J’étais là, près de mon époux, mon âme liée, unie à la sienne dans le combat qui nous opposait au père abbé Markwart, au démon dactyl qui le possédait. J’ai senti l’esprit d’Elbryan perdre de sa force et se fondre dans le néant alors même que j’assistais à l’explosion des ténèbres, à la destruction de Bestesbulzibar.

J’ai également perçu son dévouement sincère, son envie de voir cet affrontement s’achever de la seule façon tolérable, même s’il savait que cette victoire lui coûterait la vie. C’était un rôdeur, formé par les Touel’alfar ; un serviteur et un protecteur de l’humanité. Ces valeurs exigeaient de lui un sens aigu des responsabilités, et le plus grand altruisme.

Ainsi, il est mort satisfait, en sachant qu’il avait levé l’obscurité qui flottait sur l’Église et sur Corona.