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Savoir soudain ce que sont des sables mouvants, ce qu’est la peur, ce qu’est la menace d’un orage. Demain n’est plus jamais un autre jour.
Afficher en entier"On jase. On maudit. Et puis on tue. Logique sanglante.
Quelle est l'exacte définition d'un gouffre, de la tragédie, de l'enfer? écrit dans son journal Anne de Créon."
Afficher en entier"Dieu! que c'est banal d'avoir des ennemis, et banals la naïveté, et la haine, et la petitesse d'esprit, et la lâcheté, et la jalousie, et la sournoiserie, et la trahison, et la mort, elle aussi, bien sûr, la mort qui va et qui vient, une grande marcheuse, et la folie, et la peur, et l'engouement. L'amour, lui, est beaucoup moins banal, moins que la mort en tout cas, mais la mort va et vient, elle est là, mais surgira, un événement clair, net et précis, sans fioriture, la mort n'est pas un roman."
Afficher en entier"Balthazar avait écrit à sa mère: Je serai accompagné. Je parie qu'à l'instant où vous le rencontrerez vous serez sous le charme de Sébastien Faure, mon ami. De toute façon, je vous ordonne de l'aimer.
Curieuse, sceptique, épouvantée, elle toise et scrute l'étranger.
C'est cela la merveille dont il m'avait parlé? se dit-elle.
Elle se dit encore: Ils ne sont pas amants, j'en mettrais ma main au feu. Mais ils s'aiment.
Anne de Créon entre en défaite.
Soyez le bienvenu à Créon, lance t-elle à Sébastien."
Afficher en entier"Créon n'oubliera rien de ce voyage. Le seul qui comptera vraiment pour lui. Parmi les rouges et l'argent des coussins et leur soie à odeur de craie, et contre les damas voilant la portière, un garçon de quinze ans, maigre, frêle, très frêle, mais sa chair est chaude sous le rêche des hardes. Un jeune paysan, un gosse exceptionnellement doué pour éprouver l'amour. Créon se le dira souvent."
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