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N'ayant pas pour habitude de lire des romans policiers, j'ai été agréablement surprise. Contrairement aux nombreux romans de ce même genre où je trouve l'enquête beaucoup trop omniprésente sur l'histoire, ici ce n'est pas le cas. On se sent beaucoup plus happé grâce aux deux personnages qui ne font pas parti du milieu de la police et qui donne un aspect plus léger au niveau de l'enquête. De plus le crime dont il est question mène le lecteur à la réflexion ce qui permet donc à celui-ci de s'investir complètement dans sa lecture. L'organisation des meurtres est originale et nous permet de nous rapprocher de l'identité du meurtrier. Un très bon livre durant lequel je me suis surprise à réfléchir sur le potentiel coupable et qui contre toute attente m'a donné d'autant plus envie de lire des oeuvres de ce genre.

Étant francophone, j'ai eu énormément de mal avec le style d'écriture japonais, très strict et directe, peu démonstrative, contrastant complètement avec la manière foisonnante des descriptions possibles en français, avec les 14 synonymes imaginables pour un seul mot et toutes les nuances qui vont avec ! Certains arriveront à passer dessus, moi j'ai eu du mal, mais l'histoire ayant ses attraits, j'ai pu continuer ma lecture.

Difficile de s'attacher à des personnages quand on a si peu d'émotions de leur part, mais les énigmes ont largement relevé le piquant de l'intrigue, on se retrouve avec quasi trois huit clos sur deux meurtres différents, des imbrications dans des histoires quasi mafieuses du monde de l'Ikebana, et pour couronner le tout on voyage dans tout le Kyoto traditionnel au fil des évènements.

Je ne suis pas déçue, même de la fin alors que j'avais (une fois de plus, fichu cerveau qui tente toujours toutes les combinaisons !) trouvé le meurtrier, car impossible de savoir comment il s'y était pris avant l'explication de nos détectives en herbe. Bref, un très bon polar japonais, un style que je n'avais encore jamais lu, et un petit voyage chez nos amis Nippons sans même bouger de chez moi !

Polar japonais tout en lenteur et en distinction, dans le milieu de l’ikebana (art floral ancestral, comme tout le monde le sait).

Ceux qui ne s’endormiront pas avant le dénouement pourront savourer cette phrase qui résume parfaitement l’ambiance de ce polar haletant : « Les maîtres d’ikebana étaient tous de fervents connaisseurs de l’art du thé et la cérémonie se déroulait avec la grâce des gestes lents de la plus pure tradition. »