Extraits

! Passage ne convenant pas au moins de 18 ans

Spoiler(cliquez pour révéler) Une fois qu’il l’avait allumé, le jouet se déclenchait à intervalles irréguliers. Ça pouvait être dix secondes, ou ça pouvait être trente bonnes minutes. Lincoln ne savait pas, et Noel ? Mince alors, c’était amusant.

Il se tenait à la table d’un couple âgé, qui était venu pour le petit déjeuner trois ou quatre jours par semaine, la première fois que le téléphone de Lincoln sonna et que le jouet vibra. Tout le corps de Noel tressauta alors qu’il serrait les fesses et lançait un regard paniqué dans la direction de Lincoln. Celui-ci répondit avec un clin d’œil et un sourire. Noel le fusilla du regard.

La fois suivante, il proposait de remplir de nouveau la tasse d’une jeune femme venant de l’université. Il avait tout juste commencé à verser quand le jouet pulsa, ce qui amena Noel à renverser du café sur la table. Il s’excusa et s’éloigna en se dandinant pour aller chercher une serviette afin de nettoyer le désordre.

Tout changea quand Noel descendit les escaliers, frottant ses yeux troubles. Il lui fit penser à un chérubin chiffonné de sommeil.

— C’est quoi tout ce bruit ?

Noel poussa un cri de surprise quand il vit la foule. Il se dépêcha de remonter les escaliers, redescendit moins de deux minutes plus tard, se précipita vers l’évier, se lava rapidement et bondit pour aider.

Des couverts pour Katy, laver la vaisselle pour maintenir le stock de Lincoln, verser du café, remplir des verres d’eau, accueillir des clients. Et la chose la plus étrange de toutes ? Un sourire perpétuel.

Quand Noel revint prendre des verres pour Katy, Lincoln fut obligé de demander.

— Dis-moi que tu n’apprécies pas tout ça, chiot ?

Noel se tourna, et le sourire qu’obtint Lincoln le fit frissonner de la tête aux pieds.

— Si ! Regardez toutes ces personnes. C’est génial.

Il fit demi-tour et s’empressa de repartir s’occuper de la masse de clients.

Lincoln se pencha en avant, les paumes à plat sur le comptoir.

— Tu es qui tu décides d’être. Quoi qu’il arrive, tu vas toujours te comporter comme Noel. Je n’aime pas les étiquettes. Se comporter comme un hétéro, une lesbienne, une fille, un mec… Ce sont tous des mots qui rabaissent les gens. Je déteste ça. Tu te comportes comme Noel. Je me comporte comme Lincoln. Qui nous sommes est défini par comment nous nous comportons envers les autres personnes, pas par le fait que nos hanches se balancent ou non quand nous marchons, ou si nos voix sont plus douces que d’autres. Il n’y a personne comme Noel. Il est spécial et il a besoin de le croire.