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"Le vieil homme était assis au milieu des interlocuteurs, tout à fait étranger à leur présence ; on aurait pu croire qu'il dormait.(...) Mais personne ne faisait plus attention à lui ; par-dessus son silence roulait la vague sonore de la conversation.
Afficher en entierEt peu à peu commença la destruction de son coeur.
Afficher en entier"Ce que je sens avec mes doigts, mon corps, la combustion intérieure qu'il y a en lui et qui me fait souffrir, cela seul est pour moi la réalité... Tout le reste est folie, n'a plus de sens... Car ce qui me fait mal ne fait mal qu'à moi seul... Ce qui m'inquiète n'inquiète que moi seul... On ne me comprend plus et je ne comprends plus les autres...
On est tout seul avec soi-même, jamais je ne m'en suis rendu si bien compte".
Afficher en entier"Pour ébranler irrémédiablement un cœur, le Destin n'a pas toujours besoin de prendre un grand élan et de déployer une force brutale et brusque ; il semble que précisément son indomptable volonté formatrice éprouve un plaisir spécial à faire naître d'un motif futile la destruction".
Afficher en entier"Lorsque le vieillard se réveilla une dernière fois de l'état de narcose où il était plongé, les médecins, voyant la gravité de la situation, firent venir sa femme et sa fille qui, entre-temps, avaient été mises au courant. L'oeil souleva avec peine les paupières entourées d'une ombre bleuâtre.
- Où suis-je ? semblait-il-dire, en regardant fixement la blancheur inconnue d'un local qu'il n'avait jamais vu.
Alors sa fille se pencha pour passer une main caressante sur le pauvre visage délabré ; et, soudain, la prunelle qui tâtonnait en aveugle eut un tressaillement, comme si elle reconnaissait la personne qu'il y avait là.
Une lumière, une petite lumière monta dans la pupille.
C'était elle, son enfant, cette enfant infiniment aimée, c'était elle, Erna, la tendre et belle enfant ! Lentement, très lentement, sa lèvre amère se desserra : un sourire, un tout petit sourire, dont cette bouche fermée n'avait plus depuis longtemps l'habitude, apparut timidement. Et, tout émue par cette joie pénible, Erna s'inclina davantage pour baiser la joue exsangue de son père.
Mais soudain,-était-ce le parfum douceâtre qui le fit se souvenir, ou bien le cerveau à demi engourdi se rappela-t-il le fatal moment qu'il avait oublié?-, soudain un changement terrible se fit sur les traits qui, un instant auparavant, paraissaient si heureux. Les lèvres décolorées se resserrèrent brusquement, avec une furieuse hostilité, cependant que la main, sous la couverture, s'efforçait violemment de se soulever, comme pour chasser quelque chose d'importun, et que le corps blessé tremblait de colère.
- Arrière!... Arrière !... balbutia la lèvre pâle, comme un son inarticulé et pourtant intelligible.
Et la répulsion se manifestait si violemment dans les traits contractés du vieillard qui ne pouvait pas se défendre que le médecin, pris d'inquiétude, écarta les femmes.
- Il délire, murmura-t-il, et maintenant il vaut mieux que vous le laissiez seul.
A peine étaient-elles sorties que les traits convulsés se détendirent, inertes, dans un engourdissement inanimé. La respiration marchait encore sourdement, toujours plus profond était le râle de la poitrine qui cherchait à aspirer l'air lourd de la vie. Mais bientôt elle se fatigua d'absorber cette amère nourriture des hommes. Et, lorsque le médecin palpa le corps avec attention, le coeur détruit avait cessé de faire souffrir le vieil homme".
Afficher en entier"Elles n'ont plus qu'une pensée : s'emparer de tous les secrets dont on voile leurs regards".
Afficher en entier"Maintenant, elles sont redevenues plus gaie depuis qu'elles savent pourquoi donner encore à la gouvernante une preuve muette de leur attachement dévoué".
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