Extraits

Face à la pandémie qui dévaste le pays, le territoire s’est organisé en Zones. Il y a quelques semaines encore, j’habitais la plus sécurisée de tout le pays. C’était comme ça que l’on considérait Chicago avant que la ville ne devienne un nouveau nid d’infection. C’était même mon point de vue jusqu’à ce que je découvre le monde extérieur et la vérité par moi-même. Avant ça, je croyais naïvement ce que mon père me disait. D’après lui, l’épidémie ne se répandait plus avec la même virulence depuis de longs mois. Il était fier de pouvoir accueillir de nouveaux rescapés dans ses belles forteresses.

Aujourd’hui, je partage l’avis d’Ivy. Pour rien au monde, je ne voudrais à nouveau m’enfermer dans ces cages dorées. Et si je le pense avec autant de conviction, c’est parce que, de mes yeux, j’ai vu les périphéries tomber jusqu’au cœur de la capitale.

Mon père est le président de ce qu’il reste des États-Unis. Il s’est établi à Seattle où il reconstruit une Zone sécurisée avec son bras droit, le général Von Demark, et ses ministres. Quand il a réussi à me retrouver, il était le plus heureux des pères. Je l’ai vu sans aucun doute dans ses yeux. Seulement, sa fonction de dirigeant a repris le dessus sur ses valeurs morales. Les pressions exercées par la politique qu’il mène et les exigences de ses collaborateurs lui font craindre un putsch. C’est la raison pour laquelle il avait certifié à Von Demark que j’épouserais son fils dès qu’il m’aurait ramenée dans la nouvelle Zone en construction.