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" Je préfère m'attarder sur les pensées à distance. J'ai toujours aimé l'idée que quelqu'un quelque part à un moment donné s'intéresse à nous sans que nous n'en sachions rien, au fait que nous-mêmes nous ayons de temps à autre un élan vers un tiers qui ne peut pas s'en douter. Et parfois, nous nourrissons l'espoir absurde, ridicule, que cette préoccupation soit partagée, comme si convoquer l'image d'une personne provoquait une connexion avec elle." p.166-167
Afficher en entier" Demander pardon pour la tristesse. Ces mots, ces seuls mots pourraient m'arracher des larmes. Combien de chagrins avons-nous infligés, dont nous savions la violence et l'injustice? Combien de chagrins avons-nous endurés, sans que rien ni personne vienne les atténuer? Combien en avons-nous porté longtemps, espérant qu'on nous en soulage, espérant les mots du réconfort, de la réparation?" p.131
Afficher en entier" Ne sachant pas comment me débrouiller avec cette information, je préfère répondre à la question originelle de Paul: oui, évidemment, on écrit avec ce qu'on a vécu, ce qui nous a traversé, ce serait impossible de faire autrement, impossible, quel écrivain pourrait faire abstraction de ce qu'il est, de ce qui l'a construit, mais avec ce matériau, il faut s'efforcer de faire de la littérature; la vie ça ne fait pas un livre, jamais, la vie réécrite ça peut en faire un." p.75-76
Afficher en entier" Paul s'excuse: pardon, j'ai été brutal. Je le coupe: non, c'est pire encore quand on hésite, la mort il faut l'annoncer sans détour, de toute façon la vraie douleur ce n'est pas d'apprendre des disparitions, c'est d'y survivre." p.63
Afficher en entierQuant à moi, je suis tout à la fois pris de court, pris en tenaille et sommé de dire quelque chose. Car l'aveu exige inévitablement une réplique. Du reste, le mot réplique est bien choisi, on l'emploie pour les tremblements de terre.
Afficher en entierJe pourrais lui dire : je n'ai rien oublié, pas une seconde, pas un événement, pas un regard, pas une étreinte, pas une parcelle de peau, pas un souffle, pas un aveu, pas une souffrance, je me souviens de tout,, d'absolument tout. P.46.
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