Extraits

De retour dans ma cabine, je me délecte de la façon dont la brise caresse ma peau très légèrement. C'est la dernière fois, je ne ressentirai plus cette sensation avant un long moment. Il y a d'autres îles où je peux me rendre, mais aucune d'elles ne sera Caye Caulker, Belize.

Mes tongs émettent un bruit sourd lorsqu'elles frappent le sol. Il n'y a pas de routes ici, pas de routes officielles de toute façon.

Pas de voitures non plus.

Aucun d'entre eux ne la regarde et j'ai déjà le doigt sur la télécommande lorsqu'un homme imposant me lance un bref hochement de tête en signe d’approbation.

Je zappe vers un autre match de football, sachant qu'au moins un client s'y opposera si quelqu'un change à l'avenir.

Lorsque j'arrive au bar, je donne la bière qui m'attendait à la fille qui prend place à ma droite. En temps normal, je bavarderais et essayerais de la ramener chez moi, mais pas ce soir.

— À plus tard, Imogen ! je crie en lui laissant un pourboire généreux.

— Tu pars déjà ? me rappelle-elle alors que je suis déjà près de la porte d'entrée.

— J’ai un truc à régler. Je hausse les épaules avec désinvolture et pars.

Olive.

Peu importe le nombre de verres que je bois ou le nombre de femmes avec lesquelles je couche, mon esprit revient à elle sans cesse.

La façon dont Greta enroule ses cheveux autour de son doigt est exactement la même qu’Olive.

La façon dont les yeux de Sammy brillent au clair de lune.

La façon dont Greta rit.

La façon dont Sammy remue ses pieds.

Je commande une Belekin, une bière légère locale qui révèle son bon goût uniquement dans l'air salé, et salue Sammy et Greta de l'autre côté de la pièce. Ce sont des touristes suédoises dans la vingtaine qui parlent anglais sans le moindre accent.

J'ai d'abord passé la nuit avec Sammy après l’avoir rencontré au Lazy Lizard, un club, ouvert tard dans la nuit. Le lendemain, elle m'a présenté Greta et s’est mise à fréquenter un habitant du coin. Nous avons passé la journée à bronzer et à nager puis nous nous sommes retrouvés dans mon lit avant le lever du soleil.

Là-bas, la brise marine est chaude et inoffensive. Au lieu de vous frapper en plein visage, comme celle du Massachusetts, elle vous attire délicatement dans un état de relaxation absolue.

Suivant le code vestimentaire strict de l’île : t-shirt, short et tongs, je me promène de chez moi jusqu’à mon bar préféré. J'enfouis mes pieds dans le sable fin et froid sous la table avant même que le barman ait le temps de prendre ma commande.