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-Tobias, tu seras notre premier cobaye. Quant à toi, Béatrice...
Elle me sourit.
-...à cause de ta blessure, tu ne peux pas nous être très utile. Ton exécution aura lieu à l'issue de cette entrevue.
J'essaie de réprimer le frisson qui me parcourt au mot "exécution". La douleur dans mon épaule est insupportable. Je lève les yeux vers Tobias. J'au du mal à ravaler mes larmes en voyant la terreur qui emplit ses yeux sombres.
-Non, souffle-t-il avec horreur.
Puis il secoue la tête d'un air résolu.
-Je préfère mourir.
-Je crains qu'on ne te demande pas ton avis, lui répond tranquillement Jeanine.
Tobias prend rudement mon visage entre ses mains pour m'embrasser et ma bouche s'ouvre sous la pression de ses lèvres. Un instant, j'oublie la douleur et la peur; je suis heureuse à l'idée que j'aurai ce souvenir dans ma tête quand je serai face à la mort.
P386-387
Afficher en entierJe m'appuie contre lui et je pleuredans son tee-shirt. Tout s'abbat sur moi en blos, l'étau qui m'enserre la tête, la brûlure de mon épaule... mon corps me paraît soudain deux fois plus lourd. Je m'affale contre lui et il me retient.
-Comment tu as fait? demandé-je.
-Je ne sais pas. J'ai entendu ta voix.
Afficher en entier-Quel étage ? demande la fille au crane rasé.
-Cent, dis-je.
-Comment tu saurais ça, toi? me toise-t-elle.
-C'est bon, Lynn,intervient Uriah. Pas la peine d'être désagréable.
-On est dans un immeuble abandonné avec des Audacieux, répliquai-je. Toi tu devrais le savoir.
Afficher en entier- Quoi? fais-je.
- Je crois que j'ai une théorie.
- Oui?
Elle prend son hamburger et sourit.
- Tu as des pulsions suicidaires.
Afficher en entierMa mère me prend les mains et plonge ses yeux dans les miens. Je vois ses longs cils bouger tandis qu'elle cligne des paupières. J'aurais voulu que ce petit visage sans attraits qui est le mien hérite quelque chose d'elle. Au moins, ma tête fonctionne comme la sienne.
- Va retrouver ton père et ton frère, m'ordonne-t-elle. Prends la ruelle de droite jusqu'à l'entresol. Frappe deux coups, puis trois, puis six.
Elle prend mon visage entre ses mains, froides et rêches.
- Je vais créer une diversion. Tu dois courir le plus vite possible.
- Non. Je n'irai nulle part sans toi.
Elle me sourit.
- Sois courageuse, Beatrice. Je t'aime.
Je sens ses lèvres sur mon front, puis elle s'élance au milieu de la rue, brandit son arme vers le ciel et tire trois fois en l'air.
Les Audacieux se mettent à courir.
Je fonce jusque dans la ruelle et, sans m'arrêter, je regarde en arrière pour voir s'ils me suivent. Mais ma mère leur tire dessus et ils sont trop concentrés sur elle pour faire attention à moi.
Je les entends riposter. Je tourne vivement la tête, et mes jambes cessent de courir.
Ma mère s'est raidi, le dos arc-bouté. Du sang jaillit au niveau de son abdomen et sa chemisette se teinte de rouge. Une tache s'étend sur son épaule. Je bats des paupières et je revois son sourire dans le miroir tandis qu'elle balaie mes cheveux coupés pour les attacher.
Elle tombe, d'abord à genoux, les mains ballantes, puis par terre sur le côté, comme une poupée de chiffon. Elle ne bouge plus, ne semble même plus respirer.
Je plaque une main sur ma bouche pour étouffer un cri. Mes joues sont brûlantes et humides de larmes que je n'ai pas senti venir. Une voix en moi hurle que son sang est mon sang et me pousse à me précipiter vers elle. Mais j'entends ses dernières paroles qui m'intiment de courir, d'avoir du courage, et je repars.
Mon monde vient d'exploser et tout en moi s'écroule, dans une douleur fulgurante. Je tombe en m'écorchant un genou sur le trottoir. Si je reste allongée, tout est fini. Peut-être qu'Eric avait raison ; choisir la mort, c'est partir explorer un monde inconnu, incertain.
Je me rappelle la main de Tobias dans mes cheveux avant la première simulation. Je l'entends qui m'exhorte au courage. J'entends ma mère qui m'exhorte au courage.
Les soldats Audacieux se tournent vers moi d'un même mouvement, comme mus par une même pensée. Je ne sais trop comment, j'arrive à me relever et je recommence à courir.
J'ai du courage.
Afficher en entier-Au fond je trouve que je leur rends service en les détestant. Ça leur rappelle qu'ils ne sont pas la huitième merveille du monde.
p99
Afficher en entier[...]
Je m'attends à ce qu'on prenne l'escalier, mais le groupe s'arrête devant la rangée d'ascenseurs.
- Les ascenseurs marchent ? demandé-je à mi-voix à Uriah.
- Evidemment, répond Zeke. Tu me crois assez idiot pour venir ici sans être passé avant brancher le groupe électrogène ?
- Ben ouais, pourquoi ? lui rétorque Uriah.
Afficher en entier-Je pensais qu'il n'y auraitque les sincères pour me casser les pieds avec leurs questions, me réplique-t-il froidement. Voilà que les pète-sec s'y mettent aussi?
-C'est sûrement à cause de ton côté chaleureux, dis-je platement. Genre porte de prison.
Afficher en entier(en parlant de Quatre) A voir comment il joue les durs, je te parie qu'il a peur des marshmallows et des levers de soleil trop violents ou un truc dans le genre. Il surcompense.
Afficher en entier— C’est parti, murmure-t-il.
En face de nous, une silhouette sombre se déplace en bordure du cercle de lumière, attendant que nous fassions notre prochain pas. Qui est cette personne qui hante les cauchemars de Quatre ?
En approchant, je distingue un homme grand et mince, aux cheveux ras, les mains derrière le dos, vêtu de la tenue grise des Altruistes.
— Marcus, murmuré-je.
— C’est maintenant que tu devines comment je m’appelle, commente Quatre d’une voix mal assurée.
— C’est...
Je regarde tour à tour l’homme qui s’avance lentement et Quatre, qui recule au même rythme, et tout se met en place. Marcus avait un fils qui a choisi les Audacieux. Il s’appelait...
— Tobias, dis-je.
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