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Extrait

Extrait ajouté par Platypus 2019-02-15T12:40:58+01:00

Divergente 1, chapitre 2, page 18, TEST D’APTITUDES

Elle pose une électrode sur sa propre tempe et y accroche un fil, puis hausse les épaules.

-Maintenant, il me rappelle que j’ai trouvé en moi les ressources pour surmonter cette peur.

Tori passe derrière moi. Je serre les accoudoirs si fort que mes jointures blanchissent. Elle tire d’autre fils, en fixe sur moi, sur elle, sur la machine, puis me tend une fiole remplie d’un liquide transparent.

-Bois.

Qu’est-ce que c’est ? Qu’es ce qui va se passer ?

J’ai la gorge nouée et du mal à avaler ma salive.

-Ça, je ne peux pas te le dire. Mais ne t’inquiète pas, fait moi confiance.

J’expulse l’air de mes poumons et je verse le contenu de la fiole dans ma bouche. Mes yeux se ferment.

+++

Lorsqu’ils se rouvrent quelques secondes plus tard, je me trouve ailleurs. Je suis de retour à la cafétéria, mais les longues tables sont inoccupées et je voit de la neige tomber dehors à travers les panneaux vitrés. Sur la table devant moi, il y a deux paniers, contenant l’un un morceau de fromage, l’autre un couteau long comme mon avant-bras.

Derrière moi, une voix de femme m’ordonne:

-Choisis.

-Pourquoi ?

-Choisis.

Je regarde par-dessus mon épaule, mais il n’y a personne. Je me tourne de nouveau vers les paniers.

-Qu’es-ce que je doit faire avec ?

-Choisis, braille-t-elle.

Le fait qu’elle me crie dessus à chassé ma peur n’a réussi qu’à me braquer. Je croise les bras en serrant les dents.

-Comme tu voudras, dit-elle.

Les paniers disparaissent. Une porte grince et je me retourne pour voir qui vient d’entrer. Ce n’est pas “qui” mais plutôt “quoi”: un chien au museau allongé, qui se tient à quelques mètres de moi. Il s’aplatit au sol, retrousse ses babines et s’approche lentement. Un grognement sourd monte de sa gorge, et je comprend à quoi aurait pu me servir le fromage. Ou le couteau. Malheureusement, il est trop tard.

Je pourrais essayer de m’enfuir; mais il serait plus rapide que moi. Je ne peux pas le plaquer au sol. Je sens des coups de pilon sur ma tête. Je dois me décider. Si j’arrive à sauter par-dessus une table et à la prendre comme bouclier… Non, je suis trop petite pour sauter par-dessus, et pas assez forte pour la renverser.

L’animal montre les crocs avec un grognement qui me semble résonner jusque dans mon crâne.

Dans mon livre de biologie, on explique que les chiens peuvent détecter l’odeur de la peur parce qu’en situation de stress, nous sécrétons un produit chimique identique à celui que dégage leurs proies. C’est l’odeur de cette substance qui les incite à attaquer.

Le cerbère s’approche de moi peu à peu, en raclant le carrelage de ses griffes.

Je ne peux pas m’enfuir. Je ne peux pas me défendre. Il n’y a pas de blanc dans ses yeux, rien qu’une lueur sombre.

Qu’est-ce que je sais d’autre sur les chiens ? Qu’il ne faut pas les regarder en face. C’est un signe d’agression. Je me rappelle que quand j’étais petite, j’ai voulais un. Maintenant, les yeux rivés par-terre entre les pattes de celui-là, je serait bien en peine de dire pourquoi. Il se rapproche toujours, sans cesser de gronder. Si le fixer est un signe d’agression, quel est le signe de soumission ?

Ma respiration est bruyante, mais régulière. Je me laisse tomber à genoux. M’allonger devant ce chien -avec le visage au niveau de ses crocs- est bien la dernière chose que j’ai envie de faire, mais c’est ma meilleur chance. Je me couche à plat ventre, jambes tendues, en appui sur les coudes. Il s’approche encore, toujours plus près, jusqu’à ce que je respire son haleine chaude et fétide. J’essaie de ne pas penser à ce qu’il a put manger. J’ai les bras qui tremblent.

Il m’aboie dans l’oreille et je serre les dents pour ne pas crier.

Soudain, je sens quelque chose de râpeux et d’humide sur ma joue. Il a cessé de gronder, et quand je relève la tête pour le regarder, il halète. Il m’a léché le visage. Je fronce les sourcils et je m’accroupis. Le chien pose ses pattes sur mes genoux et me lèche le menton. Avec un mouvement de recul, j’essuie la bave sur ma joue et je ris.

-Tu n’est pas si méchant, au fond…

Je me relève lentement, pour ne pas le surprendre, mais on ne dirait plus la même bête qu’il y a quelques instants. J’approche une main, assez prudemment pour pouvoir la retirer au cas où. Il tend la tête et vient s’y frotter. Finalement, je suis contente de ne pas avoir choisis le couteau.

Je cligne des yeux et quand je les rouvre, il y a une petite fille en robe blanche à l’autre bout de la salle. Elle tend mes mains en piaillant:

-Chien !

Elle accourt vers nous et j’ouvre la bouche pour l’avertir, trop tard. Le chien l’a vue. Aussitôt, il aboie en montrant les crocs et bande ses muscles comme des ressorts, prêt à bondir. Sans réfléchir, je saute sur lui en refermant mes bras autour de son cou.

Ma tête heurte le sol. Ils ont disparu. Je suis seule dans la salle de test. Je tourne lentement sur moi-même, mais il n’y a plus de miroirs pour me renvoyer mon reflet. J’ouvre la porte et je sort dans le couloir… qui n’est plus un couloir. Me voilà dans un bus, où toutes les places sont prises.

Je reste dans l’allée en me tenant à une barre. Assis à côté de moi, un homme lit son journal, qui lui masque le visage. Mais je vois ses mains, crispées sur le papier comme si il voulait le déchirer; elles sont couvertes de cicatrices, comme des brûlures.

-Tu connais ce type ? me demande-t-il.

Il tapote du doigt la photo qui illustre l’article de la première page. Le titre annonce: « Un violent meurtrier enfin arrêté. » Je fixe le mot ‘meurtrier’. C’est un mot que je n’est pas vu depuis longtemps, et le seul fait de le lire me remplit d’effroi.

Sous le gros titre, la photo montre un homme jeune, barbu, tout ce qu’il y a d’ordinaire. Sa tête me rappelle quelqu’un, sans que je puisse dire qui. Et au même moment, je songe que ce ne serait pas un bonne idée de l’avouer au type du bus.

-Alors ? tu le connais ?

Il y a de la colère dans sa voix.

Ce serais même un très mauvaise idée. Mon coeur bat à tout rompre et je serre la barre pour empêcher mes mains tremblantes de me trahir. Si j’admets que je connais peut-être l’homme de la photo, il va m’arriver quelque chose d’horrible. Mais je peux aussi lui faire croire le contraire. Je peux m’éclaircir la voix et hausser les épaules… sauf que ce serait un mensonge.

Je m’éclaircit la voix.

-Alors ? répète-t-il.

Je hausse les épaules.

-Eh bien ?

Un frisson me parcourt de la tête aux pieds. Ma peur est irrationnelle; ce n’est qu’un test, pas la réalité.

-Non, dis-je d’un ton détaché. Jamais vu.

Il se lève et je découvre enfin son visage. Il porte des lunettes de soleil et sa bouche est tordue dans un rictus. Comme ses mains, une de ses joues est couturée de cicatrices. Il se penche vers moi. Son haleine sent le tabac.« Ce n’est pas la réalité, me répété-je, pas la réalité. »

-Tu mens, me lance-t-il. Tu mens !

-Non, je ne mens pas.

-Je le vois dans tes yeux.

Je me redresse.

-Ce n’est pas vrai.

-Si tu le connais, reprend-il à voix basse, tu peux peut-être me sauver. Me sauver !

Je plisse les yeux.

-Eh bien, je ne le connais pas.

(Chapitre 3, suite)

Je me réveille avec les mains moites, oppressée par un sentiment de culpabilité. Je renverse la tête en arrière et je vois Tori en train d’enlever les électrodes de nos tempes, la bouche crispée. J’attends qu’elle fasse un commentaire; qu’elle dise que c’est terminé, ou que je m’en suis bien sortie, même si il ne s’agit pas de réussir ou de rater dans un test comme celui-là. Mais elle continue à retirer les fils en silence.

Je me penche en avant pour m’essuyer les mains sur mon pantalon. J’ai dû commettre une erreur quelque part, même si tout cela ne s’est passé que dans la tête. Cette drôle d’expression qu’affiche Tori, est-ce parce qu’elle ne sait pas comment me dire quelle horrible personne je suis ? Je préfère encore qu’elle exprime le fond de sa pensée.

-C’est assez troublant, déclare-t-elle enfin. Excuse-moi, je reviens.

Troublant ?

Je replis les genoux contre ma poitrine pour y enfouir mon visage. Si seulement j’avais envie de pleurer, je me sentirais peut-être soulagée; mais non. Comment peut-on échouer à un test auquel on a pas le droit de se préparer ?

Les minutes passent et je suis de plus en plus nerveuse. Je dois m’essuyer les mains toutes les dix secondes parce que je ne cesse de transpirer. Ou peut-être simplement pour me calmer. Et si on me disait que je ne correspond à aucune faction ? Je devrais vivre dans la rue, avec les sans-faction. Je ne peux pas. Vivre sans faction n’implique pas seulement de vivre dans la pauvreté et l’inconfort; c’est vivre en marge de la société, coupé de ce qui compte le plus: la communauté.

Ma mère m’a dit un jour qu’on ne peut pas vivre seuls, mais que même si c’était possible, personne ne le voudrait. Sans faction, on n’a pas de but, pas de raison de vivre.

Enfin, la porte s’ouvre et Tori revient. Je crispe les doigts sur les accoudoirs.

-Désolée de te stresser, s’excuse-t-elle.

Elle se campe devant moi, les mains dans les poches. Elle est pâle et semble tendue.

-Beatrice, tes résultats ne sont pas concluants. En principe, chaque étape du test élimine une ou plusieurs factions. Mais dans ton cas, deux seulement on été exclues.

Je la regarde fixement.

-Deux ? dis-je, la gorge si serrée que j’ai du mal à parler.

-Si tu avais monté un dégoût instinctif pour le couteau et choisis le fromage, la simulation t’aurait fournit un autre scénario, qui aurait pu confirmer ton aptitude pour la faction des Fraternels. Comme tu ne l’a pas fait, ça exclut cette possibilité.

Elle se gratte la nuque et reprend:

-Normalement, la simulation suis une progression linéaire, et isole une faction en excluant les autres. Mais tes choix n’ont même pas permis d’éliminer les Sincères, la possibilité suivante, et j’ai dû changer la simulation pour te mettre dans le bus. Et cette fois, ta disposition à mentir a exclu les Sincères.

Elle esquisse un sourire.

-Ne t’en fais pas. Il n’y a que les Sincères qui disent la vérité dans celui là.

Je sens un poids en moins sur ma poitrine. Je ne suis peut-être pas si horrible que ça.

-Enfin, ce n’est pas tout à fait exact, reprend-t-elle. Ceux qui disent la vérité sont les Sincères… et les Altruistes. Ce qui complique les choses.

Ma mâchoire tombe.

-D’un côté, tu t’es jetée sur le chien plutôt que de le laisser attaquer la petite fille, ce qui est un réaction de type Altruiste… mais de l’autre, quand l’homme t’a dit que la vérité pouvait le sauver, tu as persisté a mentir. Et ça, ce n’est pas une réaction d’Altruiste.

Elle soupire.

-Le fait que tu n’aies pas fui devant le chien suggèrerait Audacieux. Mais logiquement, un Audacieux aurait pris le couteau. Ta réaction réfléchie devant le chien serait plutôt celle d’un Érudit. Je ne sais pas du tout comment interpréter ton indécision dans la première étape mais…

Je l’interromps:

-Attendez, ça veut dire que vous n’avez aucune idée de mes aptitudes ?

-Oui et non. Ma conclusion est que tu manifestes des aptitudes à parts égales pour Altruistes, Audacieux et Érudits. On appelle ceux qui obtiennent ce type de résultats…(Elle jette un coup d’oeil par-dessus son épaule, comme si elle craignait que quelqu’un arrive)… des Divergents.

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