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"Le temps de la bagarre se calme, il y a plus de couleur que de noir sur mes vêtements. Je décide de ne pas laver mon tee-shirt, en souvenir de la raison qui m'a fait choisir les Audacieux: ils sont loin d'être parfaits, mais ils sont vivants. Ils sont libres."
Afficher en entierCe n'est peut être pas à nous de décider si Eric doit vivre ou mourir. C'est peut être lui qui l'a décidé, en choisissant de commettre toutes ces infamies.
Mais cette idée ne m'aide pas à respirer.
Je le regarde sans malveillance, ni crainte, ni haine. Les anneaux de ses piercings luisent sur son visage et une mèche de cheveux sales lui tombe devant les yeux.
-Attendez, dit-il. J'ai une requête.
-On accorde pas de dernière volonté aux criminels, rétorque Tori d'une voix fatiguée.
Elle se tient debout sur une jambe depuis plusieurs minutes; elle doit avoir envie d'en finir au plus vite pour se rasseoir. À ses yeux, cette exécution n'est qu'une corvée.
-Je suis un leader Audacieux, réplique Eric. Tout ce que je demande, c'est que ce soit Tobias qui tire la balle.
-Pourquoi? Demande Tobias.
-Pour que tu vives avec la culpabilité. Celle de savoir que tu m'as mis une balle dans la tête après avoir usurpé ma place.
Je crois que j'ai compris. Il aime voir les gens se briser. C'était déjà ce qui le motivait quand il a installé une caméra dans la pièce ou je devais être exécutée et ou j'ai failli me noyer, et sans doute bien avant cela. Et il s'imagine que si Tobias doit le tuer, il le verra s'effondrer avant de mourir.
Quel tordu...
-Il n'y aura pas de culpabilité, lui assure Tobias.
-Dans ce cas, ça ne te pose pas de problème de la faire, dit Eric en souriant.
Tobias ramasse une balle.
Afficher en entierLa porte qui donne sur l'extérieur est ouverte et je vois Tobias dehors, en train d'entasser des vêtements d'Altruistes dans une poubelle.
-Tu cois que les Fraternelles accepterons de mentir pour nous protéger ? lui demandé-je en m'appuyant au chambranle.
-Si ça leur permet d'éviter les conflits ? Absolument.
Il porte une chemise à col rouge et un jean troué aux genoux.
Il a l'air ridicule.
-Sympa, la chemise, commenté-je.
Afficher en entier-T'as raison. Il venait te parler de quoi, au fait?
-De toi, me répond-il. Le style discours du grand frère, tu vois. "Ne fais pas l'idiot avec ma soeur", tout ça.
-Qu'est-ce que tu lui as répondu?
Il se lève pour s'approcher de moi.
-je lui ai raconté comment on s'est retrouvés ensemble... C'est comme ça qu'on en est arrivés au lancer de couteaux. Et je l'ai assuré que je ne faisais pas l'idiot.
J'ai chaud partout. Il pose ses mains sur mes hanches et me pousse doucement contre la porte. Sa bouche trouve la mienne.
J'ai oublié ce que j'étais venue faire.
Et je m'en fiche.
Je glisse mon bras valide derrière son dos et je l'attire contre moi. Mes doigts cherchent la bordure de son tee-shirt, se glissent dessous, s'écartent en éventail au creux de ses reins. C'est fou la force qu'il dégage...
Il m'embrasse de nouveau, plus pressant. Ses mains se resserrent sur ma taille. Son souffle, mon souffle, son corps, mon corps, tout s'emmêle jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de frontière.
Afficher en entier-Parfait. T'as pile le look de la nana fleur bleue qui gratte le banjo,me dit Christina.
-C'est vrai ?
-Non.Pas du tout.Attends...je vais t'arranger ça, OK?
Afficher en entier-Tu sais ce que dirait Will ? me glisse Christina.
-Quoi ? demandé-je d'une voix étranglée.
-Il te dirait d'aller de l'avant .D'arrêter de te comporter d'une manière aussi irrationnelle et de prendre ce fichu pistolet.
Afficher en entierJe serre mon oreiller contre ma poitrine et j’y enfouis le visage. Je ne pleure pas. J’ai mal, c’est tout. La peine n’est pas aussi lourde à porter que la culpabilité, mais elle nous prend plus de choses.
Afficher en entierPour la première fois, l'absence de considération des Audacieux pour l'âge et pour l'expérience m'apparaît comme un inconvénient. J'ai l'impression que c'est ce qui va me perdre. Ils ne diront jamais : "Elle est encore jeune, elle s'est laissé influencer", mais : "Elle est adulte et elle doit assumer son choix."
Et je suis d'accord. J'assume mon choix. J'ai choisi mon père et ma mère, et ce pour quoi ils se sont battus.
Afficher en entier-Quatre! crié-je.
Qu'est-ce que j'ai à appeler un chiffre? Ah oui, c'est son nom.
Afficher en entier- Il y a une chose que je serais curieuse de savoir: comment te vois-tu réellement? Comme une adulte ou comme une enfant? Ou les deux? Ou ni l'une ni l'autre?
Je prend une voix aussi neutre qu'elle pour répondre:
- Je ne vois pas de raison de vous fournir cette information.
J'entend un petit bruit; c'est Peter qui se couvre la bouche pour étouffer un rire. Jeanine lui jette un regard noir et son rire se transforme aussitôt en crise de toux.
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