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Il avait la beauté de ces artistes qui portent l'art comme une façon de vivre.
Afficher en entier— J’essaie de savoir ce qui me fera le moins souffrir. Partir et ne plus t’avoir dans ma vie. Ou te laisser revenir et avoir peur de te perdre de nouveau. Parce que je ne suis pas certain de pouvoir revivre ça. Alors sans doute que le mieux serait que je me lève et que je m’éloigne. Et peut-être qu’en faisant suffisamment semblant d’être plus heureux sans toi, un jour ce sera vraiment le cas.
Afficher en entierJe le connaissais si bien que je pouvais énumérer ses sourires et ses peurs, comme s’ils m’appartenaient.
Si je l’aimais ? Bien sûr que oui. Il était mon meilleur ami.
Il était mon amour.
Afficher en entierDès l’instant où je l’avais vu sur le palier de chez mes parents, j’avais eu le sentiment de gagner quelque chose. Aujourd’hui je m’en sentais privé. Je me sentis pauvre. Comme si on m’avait balancé à la rue, me laissant crever dans le froid, sans rien pour me réchauffer. C’était ça la solitude. Oui, c’était ça. Perdre un ami, perdre un amour. Perdre, tout simplement. L’air qu’on respire. Le sourire. Une envie de plus. Perdre, oui. Le perdre lui. Mon Jude …
Afficher en entier— Alors dis-moi oui, Niky, me supplia-t-il.
Niky ...
Ça faisait tellement longtemps qu’il ne m’avait pas appelé comme ça.
Une éternité, peut-être.
Niky ...
— Tu n’as posé aucune question, murmurai-je.
Il sourit en blottissant son visage dans mon cou.
— Dis oui, quand même.
Je cherchai son regard et le trouvai plus brillant qu’avant. Plus profond aussi.
J’avais le choix, compris-je. Celui de secouer la tête et de lui dire que je n’acceptais rien tant que je ne savais pas ce qu’il attendait de moi. Ou bien, j’acquiesçais en lui faisant confiance.
Et c’était évidemment de ça dont il s’agissait. De confiance.
De pardon.
De tout ce que j’avais mis entre ses mains pendant tant d’années et que j’avais repris lorsqu’il était parti à Paris.
Afficher en entierJe n’avais plus la force de lui en vouloir.
Plus le courage de l’ignorer.
Plus assez de fierté pour m’accrocher à ma rancune, à ma colère.
J’avais juste assez d’amour pour lui pardonner.
Afficher en entier— Allez, Jude, insista-t-il J’ai envie de passer cette soirée avec toi, okay. On ne s’est pas vus de la semaine.
N’importe quoi !
Je ris.
— On s’est vus hier.
— À peine.
— Et avant-hier.
— Tout juste quelques minutes.
— Et ce matin ...
— Ça va, je ne suis pas sénile, s’agaça-t-il.
Je haussai les épaules.
Afficher en entier« — Si tu savais comme je t’aime, chuchota-t-il, comme s’il avait peur de briser ce moment. Je t’aime tellement que ça m’étouffe parfois. J’ai la sensation de mourir et ça me fait peur. À Paris, tu m’as tellement manqué que ça m’a brisé, comme si mes os étaient fracturés. Et puis je suis revenu et je te vois de nouveau, Nik. Maintenant je me rends compte qu’en fait, non, tu ne m’étouffes pas du tout. Bien sûr que non. Tu me donnes du souffle, et tu envahis ma poitrine. C’est comme t’avoir constamment en moi, tout le temps, le jour et la nuit. Alors je ne sais plus quoi faire, je ne sais plus comment te le dire. Je ne sais plus pourquoi je suis parti. J’ai tellement peur de te perdre. Peur de tout gâcher. Je veux que tu sois libre, mais libre avec moi. Je veux qu’il n’y ait plus aucun regret, plus rien à cacher. »
Afficher en entier« Dès l’instant où je l’avais vu sur le palier de chez mes parents, j’avais eu le sentiment de gagner quelque chose. Aujourd’hui je m’en sentais privé.
Je me sentis pauvre.
Comme si on m’avait balancé à la rue, me laissant crever dans le froid, sans rien pour me réchauffer.
C’était ça la solitude.
Oui, c’était ça.
Perdre un ami, perdre un amour.
Perdre, tout simplement.
L’air qu’on respire.
Le sourire.
Une envie de plus.
Perdre, oui.
Le perdre lui.
Mon Jude… »
Afficher en entierEt nos rires suivirent, nous renvoyèrent leurs échos un moment. Avant que le calme ne revienne. Il ne fut pas pesant, il ne fut pas lourd. Il était léger, comme chaque fois qu’il nous entourait. Discuter avec Nik était aussi facile que de se taire. L’écouter, aussi simple que de lui parler.
Il y avait quand même une chose que je n’avais su lui dire. Pas parce que j’avais peur de l’avouer, mais plutôt par crainte de tout ce qui suivrait.
« Je t’aime ».
Pourtant quand il me regardait comme ça, avec ce sourire particulier et que nos épaules se frôlaient, je savais que d’une manière ou d’une autre, il l’avait compris.
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