Dominus, Tome 2 : Les Jeux de Rome

Encore une fois, c'est, après un petit intermède en 2010, une plongée directe dans le IIe siècle que nous offre l'auteur.

Tous les aspects de la vie matérielle, mais aussi spirituelle du temps est rapportée. L’immersion est totale, même quand on a, comme moi, étudié cette époque et ses mœurs religieuses à l'université. Permettez-moi donc de vous en expliquer les raisons. N'ayez crainte, je ne vais pas vous faire un cours !

Chez les Romains, la religion se déclinait en 2 aspect complémentaires : la religio et la supertitio.

Tout d'abord, pour être un bon citoyen romain du IIe siècle, il n'est pas nécessaire de croire aux dieux. C'est la religio, c'est à dire la pratique régulière, et précise des rituels qui est importante. Celle-ci concilie la faveur des dieux qui atteint, non seulement l'officiant ou l'ordonnateur des rites, mais aussi sa famillia et sa Cité.

La supertitio est également au cœur du récit. L’attitude des personnages confrontés aux forces obscures de la magie et du monde des défunts est aussi conforme à l'époque. Je n'en dirai pas plus pour ne pas spoiler mais je suis ouverte pour répondre à toute question posée sur le forum.

L'auteur, en nous faisant assister à certains de ses rituels, tout en insistant sur leur importance, et en nous faisant partager les croyances et les peurs de ces personnages, accentue leur crédibilité et renforce notre immersion.

Dans ce livre, la relation entre les personnages est plus intense que dans l'opus précédent. Leurs rapports se cristallisent et s'exacerbent tout en restant, pour certains encore ambigus.

Gaïus cherche à tout prix a faire la lumière sur la mort de Lucius et tente de faire son deuil de son ami. Ce qui n'est pas facile étant donné le contexte politiques et ses rapports houleux avec l'Empereur et son entourage. En privé, il continue à prendre soin de sa famillia, ce qui n'est pas de tout repos. Il prend également conscience que l'admiration qu'il porte à son prince dace fait progressivement place à des sentiments plus tendres.

Ce dernier est toujours aussi orgueilleux et fier, a parfois du mal à contrôler sa fougue, ce qui le pousse à des actes ou des paroles irréfléchis. Il en paie le prix ce qui complique encore sa relation avec Gaïus. Partagé entre les sentiment grandissant qu'il éprouve pour l'homme et la haine ressentit pour le maître et le bourreau de son peuple, Allerix vit de plus en plus mal cette schizophrénie. Il se sent toujours étranger dans ce pays dont il ne comprend pas toujours les codes et dont la sauvagerie civilisatrice brusque et choque celui que l'on appelle barbare.

En définitive, cet ouvrage est à conseiller à ceux qui veulent mieux connaître cet période où à ceux qui veulent seulement lire une histoire d'amour complexe dans un contexte exotique. Certes, le côté romance MM illustré de scènes érotiques très explicites peuvent rebuter certains. Cependant, l'histoire est suffisamment belle et exempte de clichés pour passer outre. Il faut également se rappeler que pour les Romains, la notion de pêché, avec la culpabilité qui en découle, était inconnue. Les tabous concernant la sexualité étaient d'ordre social et non moral, ce qui est d'ailleurs fort bien démontré dans ce livre.

Je vous souhaite une bonne lecture donc. Pour moi, le plus désolant sera d'attendre la parution du tome suivant.

Cet opus est bien meilleur que le précédent, dans lequel l'auteur avait pris beaucoup de temps pour tout mettre en place.

Ici, nous passons directement à l'intrigue (ou plutôt aux intrigues, car l'ambiance est telle que celle que nous pouvons concevoir sur la Rome antique: complots, trahissons, meurtres,...). De plus, les sentiments et les émotions sont beaucoup plus exprimés, il y a moins de scènes de sexe (elles s'enchaînaient un peu trop dans le T1), et les personnages y sont plus développés, donc on s'y attache beaucoup plus.

La fin m'a donné envie de sauter sur la suite, et là, déconvenue, car elle est seulement en cours d'écriture. Frustration quand tu nous tiens!