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Il eut raison, parce que la vérité, si fine qu'elle soit, ne casse jamais, et qu'elle nage sur le mensonge comme l'huile au-dessus de l'eau.
Afficher en entierElle doit être bravement blessée par ce petit drôle qu'on appelle Amour. c'est, dit-on, un chasseur aveugle qui, tout myope qu'il est, ou plutôt sans yeux, s'il prend un coeur pour but, il l'atteint si petit qu'il soit, et le perce de part en part avec ses flèches.
Afficher en entierDieu me soit en aide, et que de provinces il dit, et que de nations il nomma, en donnant à chacune avec une merveilleuse promptitude les attributs qui lui convenaient, étant tout pénétré, tout imbibé de ce qu'il avait lu en ses livres menteurs ! Sancho Pança était fort attentif à ses paroles sans en dire une, mais de fois à autre retournait la tête pour regarder s'il ne verrait point les chevaliers et géants que son maître nommait.
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Faut-il que je sois si malheureux errant qu'il n'y ait pas une fille, pour peu qu'elle me voie, qui ne s'amourache de moi ! Faut-il que la sans pareille Dulcinée soit si peu chanceuse, qu'on ne la laisse pas jouir en paix et à l'aise de mon incroyable fidélité ! Que lui voulez-vous reines ? Que lui demandez-vous, impératrices ? Qu'avez-vous à la poursuivre, jeunes filles de quatorze à quinze ans? Laissez, laissez-la, misérables; souffez qu'elle triomphe et s'enorgueillisse du destin que lui fit l'amour en rendant mon coeur son vassal et en lui livrant les clefs de mon âme. prenez garde, ô troupe amoureuse, que je suis pour la seule Dulcinée de cire et de pâte molle; pour toutes les autres, de pierre et de bronze. pour elle, je suis doux comme miel; pour vous, amer comme chicotin. Pour moi, Dulcinée est la seule née; toutes les autres sont laides, sottes, dévergondées et de basse origine. c'est pour être à elle et non à nulle autre, que la nature m'a jeté dans ce monde.
Afficher en entierCroire, que dans cette vie, les choses doivent toujours durer au même état, c'est croire en l'impossible. au contraire, on dirait que tout y va en rond, je veux dire à la ronde. Au printemps succède l'été, à l'été l'automne, à l'automne l'hiver, et à l'hiver le printemps ; et le temps tourne ainsi sur cette roue perpétuelle. La seule vie de l'homme court à sa fin, plus légère que le temps sans espoir de se renouveler, si ce n'est dans l'autre vie, qui n'a point de bornes.
Afficher en entierEn conséquence, l'esprit désormais perdu, il en arriva à la plus étrange pensée ou tomba jamais fol au monde, qui fut qu'il lui parut convenable et nécessaire, tant pour l'accroissement de son honneur que pour le service de sa république, de se faire chevalier errant et de s'en aller de par le monde, avec ses armes et son cheval, pour cherche les aventures et s'exercer en tout ce qu'il avait lu que s'exerçaient les chevaliers errants, remédiant à toute espèce d'injures et s'exposant à des dangers et des périls propres à lui valoir, en y mettant fin, éternel renom et gloire.
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