Donjon Zénith, Niveau 5 : Un mariage à part

Les "Donjon" oscillent d'un album à l'autre entre l'humour et la tragédie. Ce Zénith n°5 penche nettement plus vers ce côté sombre. Les personnages principaux font face à leurs croyances et s'ancrent dans leurs certitudes avec pour résultat des drames quasi shakespeariens. "Un mariage à part" n'est certes pas l'épisode le plus facile d'accès de la série, mais il est passionnant par les tensions et les conflits mis en place. Hyacinthe, de plus en plus cynique, est confronté à l'inanité de son entreprise, les différences de caractère d'Herbert et de Marvin enflent au point de mettre sérieusement leur amitié en péril. Et Isis erre entre les personnages tels une torche dans une poudrière. La personnalité de Guillaume de la Cour se développe également au point d'en faire un véritable salopard obsédé par le besoin de profit et de possession, même si le poids de ses arguties administratives plombe un peu la narration. Et puis, il y a au moins une scène d'anthologie avec un troll... Un album avec plus de qualités qu'il n'en a l'air.

L'intrigue perd de son aspect comique. Les gags se font plus rares, mais non sans raison, puisque l'atmosphère générale s'assombrit, en annonce de Crépuscule. Herbert se voit réunir une partie des objets du Destin, et l'Entité Noire s'insuffle en lui. Cet album est plus mature, plus réfléchi et plus axé sur l'écriture, mais il reste objectivement, à mon sens, le moins bon du cycle Zénith.

Il faut un peu de temps pour s'habituer au style du nouveau dessinateur, Boulet, mais il s'en sort plutôt bien. Toujours des gags assez tordants, mais le rythme est plus lent, l'intrigue globale n'avance pas vraiment. Pas mon Zénith préféré.