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– Dis-moi, Matt. Je peux t’appeler Matt ? Nous devenons proches, après tout.

– Mais fais donc, très chère.

– Merci. Matt, disais-je, as-tu déjà considéré de faire la paix ? Après tout, tu as tué quoi ? Trois cents vampires pour une vie humaine ? Sans compter le sale quart d’heure que tu as fait passer à Joan ? Il est peut-être temps de trouver une sorte d’accord entre nous.

– Tu veux dire, entre mon frère et moi ? demande-t-il d’un air mauvais en s’asseyant à son tour. Toi, tu n’as rien à voir dans cette histoire.

– Oui, entre ton frère et toi.

– Non, je ne pense pas qu’on soit quitte si tu veux tout savoir.

– Parce qu’il est heureux et toi misérable ? je le provoque en souriant. Et bien vas-y, rends-lui la pareille, tords-moi le cou.

Matthew détourne le regard.

– Tu ne le peux pas ! dis-je, triomphale. Il y a quelque chose qui t’en empêche. Tu as encore du bon en toi.

– Tu crois ? dit Matthew en se ruant vers moi. Je suis tout disposé à te prouver le contraire. Ne me tente pas, Gloria, ajoute-t-il en m’attrapant à la gorge.

Je frémis.

– Matthew... Tu sais aussi bien que moi que Benjamin a changé. Il l’a fait par amour pour toi, parce que ce qu’il t’a fait subir l’horrifie. T’avoir rendu malheureux est son châtiment, il n’a pas besoin de plus.

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Benjamin n’est pas celui que je croyais. Et l’homme que je découvre... je ne suis pas certaine de pouvoir l’aimer.

Je suis prise dans une telle contradiction ! Je vénère chaque centimètre carré de la peau de celui que je connais aujourd’hui sans être certaine de pouvoir pardonner ce qu’il était hier.

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Je reste sonnée par cette révélation. Je savais que Ben avait tué les premières années, bien entendu, mais je pensais que cela avait été occasionnel, accidentel et non pas qu’il en avait fait un mode de vie ! Matthew ne me laisse pas poursuivre mes pensées et continue son récit.

– La douleur m’a rendu fou. Perdre en un instant mon âme sœur et mon frère… ! J’ai dû fermer mon cœur aux émotions que Sofia avait fait naître en moi et repousser mon humanité afin de supporter ce drame. Mais je ne l’ai fait qu’en jurant de me venger, de tuer tous ceux que Ben aimerait afin qu’il connaisse le même tourment que moi. J’ai donc commencé par Vivienne. Puis, j’ai décimé l’ensemble de notre clan. Et aujourd’hui...

– Aujourd’hui, je suis dans ta chambre d’hôtel, sans défense. Tu me réserves le même sort, j’imagine ?

Je parle avec calme. Je suis résignée. Je ne peux rien contre la détermination de Matthew. Maintenant que j’en connais les causes profondes, j’en arrive presque à le comprendre.

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– À Boston, les choses se sont avérées être difficiles pour Ben. La musique préoccupait assez peu les colons, ils s’occupaient plus volontiers de politique et de commerce. Benjamin a continué de composer, de jouer pour lui-même, dans son coin, sans que cela n'intéresse personne. Il avait l’impression de passer à côté de sa vie. Par contre, avec son caractère sociable, il s’est vite mêlé à la vie publique de la ville. Un vent de révolte soufflait sur tout le continent et Boston était l’épicentre de la tempête qui s’annonçait. Les peuples des treize colonies d’Amérique parlaient de se libérer du joug britannique. Benjamin s’est mis à écrire dans les journaux pour vivre, à exprimer dans ses articles les idées du peuple. Le royaume ne voyait pas cela d’un bon œil mais il s’en fichait, c’était un rebelle dans l’âme. Moi qui vivais dans un conformisme bourgeois étouffant, je l’admirais d’autant plus. Je le rejoignais souvent, dans les pubs pour dockers. Il tentait de les pousser à se révolter, il leur lisait les textes des auteurs des Lumières comme Voltaire ou Locke.

– J’ignorais que Benjamin s’était intéressé à la politique.

– La politique de l’époque était sœur de la poésie et de la philosophie. La politique pouvait réellement changer la vie des gens. Et, comme je te l’ai dit, Benjamin aimait les gens.

– Et toi ?

– Moi ? Je voulais soigner les corps tout comme mon frère soignait les âmes en leur injectant de l’espoir, des idéaux. Je travaillais sur les maladies infectieuses et pensais qu’il était possible de les prévenir. J’essayais, au fond de moi, de trouver du sens à la mort de nos parents. Avec mon frère, nous étions donc complémentaires, d’une certaine façon. Et, sans doute parce que nous étions animés des meilleures intentions du monde et que cela nous rendait naïfs, nous avons accepté l’inacceptable : être transformés en vampires par cette femme, Vivienne Burgh.

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– De nous deux, Benjamin était le plus extraverti. J’étais un enfant timide, hésitant, passionné par les sciences. Benjamin, lui, avait l’âme d’un poète. Il aimait la musique, la nature, dessiner. Il jouait du piano et du violon de façon virtuose. Il écrivait des opérettes dans lesquelles je jouais pour le plus grand bonheur de nos parents. Par ailleurs, les gens le passionnaient. Il avait beaucoup d’amis car il était un bon camarade, généreux, sincère et bon vivant. Moi qui avais du mal à aller vers les autres, je prenais exemple sur lui. Lorsque nous sommes devenus de jeunes hommes, nous nous sommes tous les deux mis à plaire aux femmes. Benjamin avait énormément de succès mais il était romantique, il rêvait de passion, du grand amour, de rencontrer une muse...

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– Arrête de rire ! Je n’en ai rien à faire que tu restes ou pas ! Dès que la nuit sera tombée, je pourrai sortir de cette chambre et conditionner n’importe quelle femme, n’importe quel homme pour obtenir d’eux tout ce que je veux. Alors pourquoi aurais-je besoin de toi ?

– Parce que tu as un secret, Matthew, je siffle d’un air cruel. Ton secret, c’est que tu es désespéré que personne ne tienne à toi. Tu voudrais qu’on t’aime. Mais ça n’a aucune chance d’arriver.

– Oui en effet, ton Benjamin y a veillé.

– Qu’a-t-il à voir dans cette histoire ?

– Tu dois commencer à le deviner, non ? Tu ne peux pas être si naïve ?

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J’ai à peine le temps de me précipiter aux toilettes, des larmes plein les yeux, qu’une violente nausée me secoue. Penchée au-dessus de la cuvette, je rends le contenu de mon estomac presque vide en suffocant. Matt continue de rire tout en se libérant car je ne peux pas le maintenir immobile, je n’ai plus aucune force. Je l’entends s’avancer jusqu’à son coffre-fort, placé sur la table de nuit et composer le code. Amorphe, je tourne la tête dans la direction de la chambre, juste à temps pour le voir sortir un flacon de cristal rempli de sang. Il retourne vers la salle à manger. Je m’effondre de nouveau sur la lunette des W.C.

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– J’ai tout bon ?

– Pas exactement, non. Je suis plus branchée café et œufs au bacon, le matin.

– Ah, Gloria ! Quelle génération surprenante que la tienne ! Vous avez un véritable goût du paradoxe. Toi qui ne cesses de pester contre ces vilains vampires obligés de chasser pour survivre, tu manges du bacon de bon matin ? Et au déjeuner, c’est quoi ? ironise-t-il. Un burger de bœuf shooté aux hormones, vendu à 30 dollars pièce dans une cantine branchée ?

– Je te rassure Matthew, je n’ai jamais dépensé 30 dollars pour un burger.

– Ni 4000 dollars pour un whisky, se moque-t-il en levant son verre à mon attention.

– Tout le monde ne peut pas être indécemment riche.

– En effet. J’ai moi-même mis du temps à accumuler ma fortune. J’aime penser que l’argent est une patience.

– Et que fais-tu pour vivre dans une telle... opulence ?

– Depuis les années 1930, je spécule. C'est une activité qui a comme avantage de pouvoir se pratiquer de jour comme de nuit depuis une chambre d’hôtel. Aujourd'hui, il suffit d’être muni d’un téléphone et d’un ordinateur. Ça m’occupe, en attendant l’heure du dîner.

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Je sais où se cache le frère de Benjamin durant le jour, en attendant que la nuit tombe pour sortir tuer.

Arrivée dans l’ascenseur, j’appuie sur le bouton du 6e étage. L’appareil monte, les portes s’ouvrent puis je m’engage dans le couloir le cœur battant. Quel accueil me réserve Matthew ? M’a-t-il tendu un piège pour m’attirer dans ses filets ? Et si oui, ma magie sera-t-elle assez forte pour le maîtriser ?

Je repense à l’avertissement qu’il m’a lancé :

« Le moment venu, tu viendras me trouver. Tu viendras me trouver, et je te montrerai. »

Il avait raison. Aujourd’hui, j’ai besoin de savoir.

Même si la vérité m’effraie.

J’ai toujours eu conscience d’ignorer à peu près tout du passé de Benjamin. Jusqu’à cette nuit, peu m’importait et je respectais ses secrets. Pourquoi me serais-je intéressée à ce qui s’est produit avant notre rencontre ? En seulement trois mois, l’homme sur qui je fantasmais sans espoir est devenu mon confident, mon amant, mon amour. J’ai découvert qu’il est immortel, j’ai appris à le connaître, à accepter sa part d’ombre, à me réchauffer à son immense lumière. J’ai appris à accepter qu’il m’ait choisie moi, entre toutes, lui qui aurait pu posséder n’importe quelle femme. Je pensais n’avoir pas besoin de plus. Mais...

Mais à présent, je ne peux plus faire l’autruche. Pas après la vision que j’ai eue en rêve.

Lorsque Joan, la meilleure amie de Ben, a commencé à se rapprocher de moi, elle m’a confié un secret à propos de la guerre fratricide qui oppose les frères Marlowe depuis plus d’un siècle. Il y aurait eu une femme entre eux, une certaine Sofia. Joan a découvert le secret grâce à son don de télépathe. Une nuit, au cours d’un affreux cauchemar, Ben répétait avec fièvre : « Sofia... Sofia... » et Joan est entrée dans son esprit. En vision, elle a vu Matthew, le jeune frère de Benjamin, rompre le cou d’une belle rousse aux yeux verts.

Au tout début de ma relation avec Ben, elle m’a montré cette image. Pour elle, cela ne faisait aucun doute : la belle rousse était Sofia. Selon elle, ils l’avaient aimée tous les deux et Matthew, fou de jalousie, l’avait tuée.

Sauf que cette nuit, j’ai eu une autre vision.

De cette femme rousse et Ben, amoureux et douloureusement proches.

Dans ma vision, Ben appelait la belle rousse « Vivienne » et elle était sa maîtresse. Elle voulait, afin qu’il lui prouve son amour, qu’il tue le grand amour de son frère, Sofia.

« Nous sommes en train de devenir l’un des clans des plus puissants de l’histoire de notre race. Nous ne pouvons pas nous permettre de perdre l’un des nôtres. Si tu m’aimes, avant la fin de cette nuit, Sofia sera morte. De ta main. »

Ben aurait-il pu commettre un acte aussi cruel ? Je n’arrive pas à y croire. Et pourtant, quelque chose de grave s’est passé pour que Matthew attaque ainsi Vivienne, lui rompe le cou puis se mette à pourchasser inlassablement son frère. Quelque chose de grave s’est passé pour que Matthew vienne me trouver afin de me mettre en garde contre Benjamin.

Matthew a semé le doute dans mon esprit et il s’est répandu comme un poison. Lui seul possède l’antidote.

Cet antidote, c’est la vérité.

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