Extraits

– Longtemps, j’ai attendu le jour où nous serions réunies ici. Mais je sais aujourd’hui qu’il existe une autre solution. Une vie pour toi et Benjamin.

– Pourtant, tout concourt à nous séparer, dis-je avec amertume. Chaque jour, je meurs un peu plus.

– Et si jamais tu meurs, c’est ici que tu viendras. Or, Benjamin est un vampire et jamais il n’accédera à l’Outremonde. Il a raison ma chérie, la transformation est la seule solution pour te sauver. Mais ce n’est hélas pas lui qui doit l’accomplir. Pas si vous voulez être réunis dans cette vie et dans la prochaine.

– La transformation ? Mais maman ! Si jamais je deviens un vampire, je vais tuer des innocents !

J’ai besoin de savoir que, quoi qu’il m’arrive, tu iras bien.

Je sais à présent que la magie d’André peut m’atteindre à tout moment et que le sang de vampire ne peut rien pour moi.

Je frissonne.

J’ai besoin de m’assurer que même s’il m’arrivait malheur, tu ne te laisserais pas mourir de faim.

– Tu es à moi, murmure Ben d’une voix hypnotique dans mon oreille. Dis-le.

– Oui… je réponds dans un souffle saccadé. Oui, je suis à toi. Oh ! mon dieu…

Un orgasme explose dans mon ventre sans prévenir. Je pousse des cris à la hauteur de ce que je ressens : extrêmement forts.

– Oui, c’est ça Gloria, jouis, lâche Ben dans un gémissement, heureux de pouvoir venir à son tour.

Nos orgasmes synchrones secouent nos corps embrasés. Mon plaisir est épileptique, il me donne des soubresauts, des spasmes incontrôlables. Je n’en finis plus de trembler tellement c’est bon ! Puis, soudain, nos corps retombent, vidés de toute électricité.

– N’arrête jamais de m’aimer, Gloria, dit-il en s’accrochant à moi avec une rage désespérée. S’il te plaît !

– Ben, dis-je, étonnée de sentir à quel point il a peur, comment pourrais-je cesser ? Comment pourrais-je renoncer à… tout ça ?

J’ai complètement perdu de fil de notre engueulade. Et lui aussi, vraisemblablement. Ne reste plus qu'un sentiment de tension, de colère car les doigts de Ben s’enfoncent dans ma chair avec exigence. Mes ongles le griffent, mes dents mordent son lobe. Sa main attrape mes cheveux et les tire. J’agrippe sa nuque et lui rends la pareille. Dans une sorte de roulé-boulé compliqué et assez involontaire, nous tombons à l’eau, toujours accrochés l’un à l’autre. Je ne sais pas si nous avons l’air d’amants ou de lutteurs. Une fois sous la surface, il commence à tirer sur mon soutien-gorge pour l’enlever et finit par l’arracher sauvagement avant de recommencer la même opération avec ma culotte. Les deux bouts de tissus dérivent sous l’eau, en apesanteur.