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Wanda m’a appris à me respecter. À ne pas considérer qu’untel ou untel pouvait tout obtenir de moi par l’intimidation ou par la force. Elle a sacrifié sa liberté pour que je puisse jouir de la mienne, pour faire de moi quelqu’un de bien. Il est hors de question que je trahisse aujourd’hui les valeurs qu’elle m’a inculquées. Même pour quelqu’un que j’aime...

Non, je n’aime pas ce type, je le déteste !

Décidée à ne pas flancher, je tourne les talons et déclare, d’une voix qui se veut résolue :

– Joan, je t’attends dehors.

Puis je quitte le manoir, résolue à ne plus jamais revoir Benjamin Marlowe.

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– Je ne veux pas partir, je déclare dans un élan de courage insensé. Je ne peux pas partir.

– Gloria... rétorque-t-il au supplice. Je fais cela pour votre bien. Pour votre propre protection !

– Ah oui ? je m’écrie, soudain en colère. Et bien dans ce cas, il fallait y penser avant !

Un sentiment de révolte me gagne contre cette situation, contre ces adieux qui me déchirent, contre ce bonheur que j’ai entrevu et que Benjamin me confisque.

– J’aurais préféré ne pas savoir ! je continue sur le même ton. Parce qu’alors, vous m’auriez laissée rester. Vous étiez d’accord pour me maintenir dans l’ignorance mais, puisque j’accepte la vérité, vous me congédiez ? Ça n’a aucun sens !

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L’amour, je n’y crois pas. Je ne l’ai jamais vu. L’habitude oui, l’ennui, la routine, l’envie de se « poser ». Mais la grande passion comme dans les films, je pense que c’est des bobards. Ce n’est certainement pas l’amour qui a poussé mon géniteur à abandonner Livia pendant sa grossesse, et ce n’est certainement pas l’amour qui fait que Wanda butine d’hommes en hommes.

À cette pensée, je soupire. J’ai beau avoir l’air blasée, au fond, je suis une grande idéaliste. Je veux plus que ce que la vie semble avoir à offrir. J’ai beau être entourée de garçons, aucun ne fait battre mon cœur. Même Vince, mon meilleur ami, n’a pas réussi à me convaincre. Pourtant, il est drôle, attentif, chaleureux, protecteur et à l’écoute. Il me respecte profondément.

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Sam s’empare de mon sac et de mon étui à guitare puis commence à avancer vers la sortie de l’aéroport. Au moment de lui emboîter le pas, je prends conscience que je ne sais pas lequel de nous deux est le plus guindé. Et ma gêne ne risque pas de se dissiper alors que je réalise que mon véhicule est la somptueuse berline noire aux vitres fumées garée devant moi.

Alors que Sam m’ouvre la portière arrière et que je m’engouffre dans la voiture, j’ai bien conscience que tout le monde me regarde.

Je parie que les passants pensent que je suis une célébrité quelconque et qu’ils essayent de me reconnaître...

Je soupire. Si au moins j’avais hérité du physique de ma mère, j’aurais pu me faire passer pour une actrice... Mais hormis ses yeux bleus et son teint pâle, je n’ai pas grand chose en commun avec Livia. Je dois tenir de mon père. Enfin, c’est ce que je me dis parfois. Je n’ai aucune manière de le vérifier car je ne connais pas l’homme à qui je dois la vie.

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Un peu moins de six heures plus tard, j’atterris à JFK. Il est 14h là-bas et j’ai raté la collation qu’ils servaient dans l’avion car je dormais à poings fermés. Je meurs littéralement de faim. Est-ce que j’ai le temps de m’acheter un truc à grignoter quelque part ? Sur ma feuille de route, il est inscrit que quelqu’un passera me prendre pour me conduire au siège social de Swamp Records. Ah, d’ailleurs... Je crois apercevoir un panneau avec mon nom...

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Ça, et aussi mon inexpérience. On ne peut pas dire que je sois une célébrité. Ou alors à la rigueur, une célébrité extrêmement underground. Je n’ai pour l’instant qu’un album à mon actif, Dance of the Fireflies, qu’on peut télécharger sur Internet via ma page Bandcamp. Auto-produit et enregistré dans ma chambre. Bref, je ne suis pas exactement PJ Harvey et j'ai eu une chance hallucinante quand, lors d’un passage à Portland, Benjamin Marlowe s'est rendu à la soirée Open Mic du Vivace Coffee Shop et m’a entendue chanter !

Et surtout, que mon concert lui ait plu !

Pour les musiciens de ma génération, Portland est un peu l’équivalent de Seattle à l’ère du grunge. Est-ce que dans le futur, on repensera à Portland en se disant que c’est là que tout se passait ? Pas impossible... Mais c’est à Seattle que pour moi, tout a commencé. C’est là que je vivais avec ma mère lorsqu’elle a fait connaissance de Wanda et qu’elle a fondé avec elle et deux autres filles les Screaming Dolls. Vous connaissez certainement ce groupe, il a fait un carton à l’époque. Mais tout a malheureusement volé en éclat avec la mort de ma mère, à la fin de l’année 1998.

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Impossible de lui avouer la vérité : je n’ai pas assez d’argent pour entreprendre ce voyage. Et oui ! Ce n’est pas en gagnant sa vie dans les cafés-concerts qu’on devient Crésus. Du haut de mes 22 ans, je dois dire que je me moque bien de faire fortune. Mais pour la première fois de ma courte vie, être fauchée m’a posé un vrai souci. Heureusement, la secrétaire a ajouté, comme si c’était une évidence :

– Swamp Records prendra bien entendu en charge votre billet d’avion et votre hébergement sur place. Une arrivée le lundi 22 septembre vous conviendrait-elle ?

– Ou... oui, tout à fait !

– Très bien. Je note votre adresse mail et vous recevrez votre feuille de route dans la journée. À bientôt dans nos locaux, Miss Robin.

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En secouant la tête, j’essaye de chasser les images de ce rêve. C’était si effrayant ! Et Livia, ma mère, me manque tellement ! Surtout en ce grand jour, alors que je m’apprête à prendre l’avion direction New York pour entamer un nouveau chapitre de ma vie.

Heureusement, Wanda est là. Wanda, c’était la meilleure amie de ma mère. C’est elle qui m’a élevée quand cette dernière est morte. Wanda est une bassiste qui a connu son heure de gloire dans les années 90. Une musicienne pleine de talent, tout comme ma mère. Autant dire que j’ai de la chance : j’ai appris mon métier des meilleures.

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 J’ai encore vu ma mère en rêve cette nuit.

Elle se tient dans la cuisine de notre ancien appartement de Seattle. Elle fait la vaisselle en fredonnant. Je me tiens dans l’encadrement de la porte. J’ai six ans. J’écoute, subjuguée, sa voix de sirène. Elle se retourne et m’aperçoit. Elle s’exclame :

– Ma chérie, qu’est ce que tu fais là ?

Je cours vers elle et me jette dans ses bras.

– Maman, chante ! S’il te plaît, chante encore ma chanson !

Elle m’installe sur ses genoux et, alors que je niche ma tête au creux de son cou, elle entonne le refrain bien connu de Van Morrison.

– Gloria ! G.L.O.R.I.A ! Gloria !

Je ris en frappant le tempo dans mes mains. Ma mère me sert contre elle et me dit :

– Chante, Gloria. Maintenant c’est ton tour, chante ta chanson.

Je m’exécute, ravie. Je suis en train de chanter à pleins poumons, toujours serrée contre elle, quand je sens quelque chose d’humide et de chaud mouiller ma poitrine. Je m’écarte pour voir ce dont il s’agit et constate que le haut de mon pyjama est trempé de sang. Je crois d’abord que c’est le mien et commence à paniquer, puis je me rends compte que c'est du cou de ma mère que coule le liquide rouge et poisseux. Je crie, je pleure alors qu'elle tente de me calmer.

-Chut, Gloria, chut... La mort n'est rien... La mort ne peut pas m'empêcher de veiller sur toi...

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Il pivote légèrement et relève son visage vers le mien. Sa main se soulève, s’approche de ma joue, hésite... Mon souffle se fait court. Mais Marlowe se ravise. Plutôt que de me toucher il laisse retomber son bras.

– S’il vous plaît, Gloria...

Ma respiration devient plus dense, plus profonde. Je constate que, depuis tout à l’heure, le vent venu de l’océan est tombé. Le seul bruit à retentir dans la nuit est celui de nos deux voix. La proximité du corps de Marlowe me brûle. C’est comme un appel. Tout en moi est tendu vers lui, tourné vers lui, prêt à s’abandonner à lui.

C’est lui qui semble effrayé à présent.

Et à cause de cette peur que je perçois en lui, je comprends brusquement ce qu’il ne parvient pas à me dire.

Alors, comme je me serais jetée dans le vide, j’embrasse les lèvres de Benjamin Marlowe.

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