1ière partie : Du sang...
Le ciel se teintait doucement de rose, d’orangé, comme pour former un arc-en-ciel et souhaiter la bienvenue au soleil. La lune pâlit, et se fondit lentement dans l’éther azuré. Les étoiles disparurent une à une, éteintes par l’astre naissant. La neige scintillait. Des rayons timides jouaient avec celle-ci, tels de petits diamants se reflétants dans un miroir. Les feuilles jaunes, rouges, balayées d’un vent d’automne, tourbillonnaient sur les routes givrées par la longue nuit. Cette couche blanche immaculée n’allait pas tarder à se salir, puis à retourner à l’état liquide. Les bruits de Manhattan ne m’apparaissaient plus qu’en sourdine, un bruissement lointain. Les lumières la ville s’adoucissaient avec le jour grandissant. J’était sorti de l’appartement très tôt. Un sourd klaxon avait résonné dans tout le quartier. Ne trouvant plus le sommeil, je m’étais habillé pour un footing matinal. Mon père ne m’aurait jamais laissé sortir seul à 5h00 du matin. Mais l’écouter serait lui donner raison, or, il avait tout sauf raison.
J’était parti avec un rythme assez soutenu pour finir par me poser sur un des bancs présent dans les environs. Maintenant il neigeait fermement et une épaisse couche de poudre scintillante s’était accumulée sur le sol. Les lieux avait quelque chose de magique, d’ensorcelant.
Puis le dernier flocon tomba. Je le regardai descendre et se poser délicatement sur le sol rougit. Le rouge et le blanc allaient si bien ensemble... Ils se mélangeaient adroitement, formant sur la neige des sillons pourpres. Le soleil monta dans un ciel de plus en plus clair. Il était juste assez haut pour ne pas faire mal, pour ne pas brûler les yeux. J’observai à nouveau la neige tachée. Je relevai la tête. Les ruissaux rouges qui s’était tant bien que mal frayés un chemin dans la neige aboutissaient à mes pieds et commençaient vers un corps. Un corps inerte. Il ne bougeait plus. Sa poitrine écarlate luisait dans l’aube. Rouge... Rouge comme le sang ! Je pensai à ce goût qui emplit la bouche lorsque l’on tombe et se mord la lèvre. Ce goût métallique, doucereux. Je souris, fermai les yeux. Enivré par ce parfum doucereux teinté de souvenirs.
Mais le corps était immobile... Couché sur le dos... Il ne bougeait plus.
Non !
Je commençai à trembler. Des spasmes violents parcoururent tout mon corps. Un tourbillon multicolore m’emporta et je plongeai tête première dans un passé douloureux.
Maman...
Elle s'était rallongée pour reprendre son souffle. Elle était très faible mais avait quand même demandé qu'on la rhabille. Pour avoir l’air moins malade, j'imagine. J'étais assis sur le fauteuil en face de son lit. Elle portait une valise qu’elle serrait contre elle. Celle-ci contenait ses maigres affaires. Je la contemplai puis m'endormis, las d’attendre.
J’avais toujours rêvé du jour où elle quitterait l’hôpital, qu’elle reviendrait à la maison. Et lorsque les médecins avaient annoncé sa proche sortie, mon cœur avait explosé. De joie, de bonheur. Une mère comme toutes les autres, qui me préparerait les repas, qui m’aiderai pour tout. Pour la première fois, nous fêterions un Noël normal, à la maison, pas à l’hôpital. J’avais veillé toute la nuit.
Soudain j’ouvris les yeux. D’habitude elle soufflait fort, mais là plus rien ! Je me levai d’un bond et courus vers elle. Son électrocardiogramme, qui d’ordinaire m’empêchait de réfléchir s’était tu.
- Maman ?
Pas de réponse. Je commençai à paniquer. Je me rapprochai de son lit. La regardai.
Yeux vides. L'étincelle d'espoir qui brillait dans ses prunelles s'était éteinte.
Sa peau semblait avoir perdu sa couleur, comme translucide.
La transparence d’un mort...
Non, ça n’était pas possible. Après tous ces efforts, cette volonté.
Je sentis le monde tourbillonner autour de moi. La réalité s’éloigner.
Mon père arriva dans la chambre. Il se précipita vers moi et me rattrapa au moment où je m’effondrais. Il m’assit sur le fauteuil. Les larmes coulaient doucement le long de mes joues. Presque délicatement. Il déposa un baiser sur mon front et murmura :
- Elle a fini de souffrir.
Je me débâtis dans ses bras.
- Non... Ce n’est pas vrai. Dit moi, papa, que ce n’est pas vrai, s'il te plaît. Elle rentre à la maison, avec nous. Dit-le moi !
Mon ton devint suppliant.
Aller... Papa... Dis-moi qu’elle dort juste, que dans un instant, elle rouvrira les yeux et me sourira.
Il me serra plus fort. Et me dit avec peine :
- Non plus jamais. Elle... Elle ne reviendra pas.
Je hurlai et laissai libre cours à mes pleurs. Je ne la reverrais plus... Plus jamais.
Puis mon père s’approcha de son lit. Je vis alors son visage : il était bouleversé. Les larmes ruisselaient sur ses joues, telles de petites billes, des joyaux de la tristesse.
Il essaya de retirer la valise de ses mains, mais elle s'y était désespérément accrochée. Sa main verrouillée, même dans la mort. Morte. J'avais de la peine avec ce mot. Jusqu'à maintenant, il s’appliquait seulement aux autres. Maintenant j'étais orphelin de mère.
Elle était... partie... comme ça ? Pas un seul au revoir, ni de je t'aime. Non, rien, juste un cœur qui s'arrête. Une mort parmi tant d’autres...
Mon père renonça, lâcha la valise et posa ses mains sur celle de maman.
- Bon voyage...
Je serrai le corps de ma mère, mes larmes roulant sur ses bras d’un froid mortel.
Des milliers de sentiments. Pour une seule personne. Même plus vivante.
Un couteau découpait mon cœur doucement, lentement, s’amusant de me voir hurler de douleur.
Après, tout se passa très vite. Les médecins arrivèrent, transportèrent le lit et sortirent de la chambre. Seules des consignes brèves et précises avaient accompagné l’opération. Une autre infirmière nous demanda de patienter dans une salle spéciale.
- Nous ne sommes sûrs de rien. Mais nous allons faire notre possible. Elle a seulement eut une rechute. Et si cela venait à... Sachez que j’en serais infiniment désolée.
Je la coupai et lui murmurai :
- Chut... ! Elle est partie. Laissez-la en paix, s’il vous plaît.
Elle me regarda étrangement. Sûrement étonnée qu’un enfant de 6 ans lui réponde de cette façon. Je lui souris.
- Gardez-la si cela vous plaît. Mais je veux juste lui dire au revoir...
- Oui, bien évidemment que vous la reverrez. Elle n’est peut-être pas morte, vous savez.
Ne me donnez pas d’espoir inutile. Les mensonges rassurent peut-être, mais ils rendent la réalité encore plus dure. Je veux la vérité.
- Heu... Oui. Je vais voir.
Et elle s’empressa de partir, décontenancée.
On revint pour nous annoncer son décès. Comme si on ne l’avait pas déjà su !
Pathétique !
Je revins brusquement à la réalité. Je contemplai à nouveau le cadavre. Là, je vomis, encore et encore. Une peur s’empara de moi. Non, pas à nouveau ! Je voulus courir, mais mes jambes refusèrent d’obéir. Le bruit de la circulation se rapprocha. M’entraîna dans un tourbillon sonore. Je criai. Mes mains, qui avaient jusqu’à présent refusé de coopérer, parvinrent à se mettre sur mes oreilles. Les bruits se rapprochèrent encore, m’étouffèrent, m’oppressèrent. Je me sentis glisser à terre. Ma tête heurta violemment le sol. Ma vision devint flou. Je vis juste une femme bondir vers le corps. Je me rappelle avoir pensé « Ne touche pas à ma mère ! » avant de sombrer dans l’obscurité. L’odeur de sang pénétra mes narines. Du rouge, partout. Dans mes yeux, mes cheveux, ma bouche. Qui tentait de m’engloutir.
Un son. Un cri.
Elle a vu la victime, elle aussi.
Une voix. Paniquée. Dans un téléphone.
Elle a vu le sang, elle aussi.
Une sirène. Déchirante sur mes tympans. Ca fait mal, mais moins que ce sang qui hante ma vue. Ils arrivèrent juste à côté de moi. Le bruit qui résonne de partout. Je hurlai. Des gens s’approchèrent. Je leur murmurai de ne pas me toucher. Je clignai des paupières et vis trois voitures de police. Un homme en bleu en sortit. Papa... J’avais toujours aimé son uniforme. Bleu comme le ciel au matin. Il s’accroupit à ma droite, prenant soin de ne même pas me frôler. Depuis la mort de maman, je refusai d’être touché. La main morte de ma mère avait suffit pour toute ma vie...
- Ca va ? Qu’as-tu vu ?
Sa voix me sembla lointaine. Je chuchotai :
- Du sang... Du sang partout... Maman... Elle est là. Elle est morte une deuxième fois...
Je me mis à pleurer.
Un trou, unique dans son torse nu...
Il me donna une console de jeux. Je m’empressai de la prendre et commençai à pianoter sur les touches. Son son m’apaisa. Je m’enfermai petit à petit dans une bulle, me coupai du reste du monde. L’écran et moi. C’est tout. Pas ces gens qui font mal au yeux avec leurs couleurs criardes et aux oreilles avec leur voix perçantes. Je levai les yeux. Il ouvrit à nouveau la bouche, mais aucune parole ne m’atteignit. Je me reconcentrai sur la console. Il rapprocha son visage du mien. Ses lèvres bougeaient de plus en plus vite. On aurait dit un professeur mis en colère par des élèves inattentifs. Je ris. Là, il me prit par les épaules et me secoua. Je me mis hurler, jusqu’à ce qu’il me lâchât. Soudain ma bulle explosa et j’entendis à nouveau.
- Aller ! Parle ! Parle, que s’est-il passé ?
La réalité me rattrapa. Je commençai à trembler. Rouge, dans la neige. Une larme descendit le long de ma joue. Je l’essuyai d un revers de main. Une traîné pourpre s’imprima sur mon poignet. Je m’étais coupé en tombant. Oh non ! Encore du sang... Du sang. Partout. Je pleurai.
- Il... Il est mort ? Vous ne pouvez pas faire quelque chose... ?
Non Orian, rien pour lui. Mais mon travail maintenant est de savoir qui a fait ça.
Qui a fait ça ? Qui a provoqué ce sang. Mes larmes cessèrent de couler.
- Je peux t’aider ? S’il te plait... !
Son silence devint complet. Les spectateurs se turent d’un même mouvement, braquant leur regard sur nous. Il se retint de répondre non. Je croisai son regard. Il me sourit, un sourire désolé. Puis son expression changea. Et enfin, il me dit d’un ton neutre :
Si tu veux.
A cet instant je ne pus m’empêcher d’être heureux, heureux d’être plus qu’un simple témoin de New York.
Ne me touche pas !
2ième partie : Nuit étoilée...
La zone fut aussitôt quadrillée et interdite au public. Deux autres voitures arrivèrent, chacune contenant une demi-douzaine d’hommes en uniforme. Les passants, curieux, furent repoussés gentiment par les policiers. Mon père donnait des ordres, me laissant libre de déplacement. Je me relevai et m’approchai lentement de la case G7, celle de la victime. Je passai sous les fils tendus hâtivement. Le sang battait à mes tempes, mais je me résignai à avancer. Le cadavre gisait sur le dos, les bras écartés. L’impact de la balle avait brisé sa cage thoracique, touchant son coeur en plein milieux. La petite place verte de Central Park était bordée de bancs et, plus loin, d’arbres sous lesquels les se pressaient les spectateurs. On voyait des pas, quoique q’un peu recouvert de givre, bien distinct dans la neige. Ils s’alignaient sur environ quinze mètres. Au milieu, la neige était piétinée plusieurs fois, comme si la personne avait fait des tours elle-même. Puis je vis qu’en fait c’était deux semelles de textures différentes, chacunes partant à l’opposé. J’arrivai à cet endroit, quand soudain un des enquêteurs se précipita vers moi en me hurlant :
- Ne t’approche pas plus ! Tu risquerais d’effacer des traces indispensables !
Je sursautai. Il m’avait crié dessus. Il. Avait. Crié ! Papa avait toujours dit de ne pas crier. Je commençai à pleurer. Il s’exclama :
- Oh non mon bonhomme, je suis désolé ! Je voulais pas...
- Vous n’avez aucun droit ! Aucun !
Il voulut me prendre dans ses bras. Sa peau me brûla. Je me débattis et lui mordis la main. Il poussa un juron. Je lui répondis avec haine :
- Ne me touchez pas.
Mon père arriva et me fit reculer. Ses doigts m’effleurèrent. Je lui décochai un coup de pied. Non, personne ne me touchera. Seule maman avait le droit et elle est morte. Morte. Morte. Morte... Plus là... Laissez-moi un dernier vestige de sa vie ! Laissez-moi la sensation froide de sa main. Juste sa froideur rassurante. Je ne veux pas oublier. Jamais.
- A la maison. Orian, rentre à la maison. Je te rejoindrais plus tard.
- Tu ne veux plus de moi maintenant ? Tu ne m’a jamais aimé... Je me trompe ? Maman était la seule qui m’aimait tel je l’étais.
Tu as mordu quelqu’un, Orian !
Non ce n’est pas ça, tu n’a simplement jamais su m’apprécier. C’est toi qui aurais du mourir à sa place. Elle méritait de vivre. Pourquoi la vie est si injuste ? Je te déteste ! Je te hais !
Je suis parti, en courant vers notre immeuble. Sans me retourner. Sans voir la larme qui avait glissé le long de sa joue. Sans entendre ses cris.
*****
J’observait le plafond. Autrefois, ma mère y avait collé de fausses étoiles, qui, aujourd’hui encore, luisaient d’une lumière verdâtre. Elles me rassuraient. Elles prenaient les rayons diurne pour briller la nuit aussi. Leur fonction constante, jamais interrompue me rappelait sans cesse le passage d’un être humain sur terre. La même utilité qui s’éteint au moment où en a le plus besoin, le même espoir vains.
Malgré l’hiver avancé, une chaleur ambiante m’enveloppait, créant un cocon presque palpable. L’obscurité régnait dans la pièce. Les petites lueurs au-dessus de moi éclairaient juste suffisamment pour que je puisse deviner le contour sinistre du porte-manteau. Trois vestes y étaient accrochées.
A peine rentré à la maison, j’étais allé dans ma chambre, j’avais tiré les rideaux et m’étais glissé sous la couette. Là je m’était roulé en boule et m’était endormi. Un bruit m’avait réveillé mais j’avais trouvé du réconfort parmi les étoiles.
Soudain, ma respiration s’accéléra. Je peinais à inspirer. Mon coeur battit plus fort. Poum. Poum. Je me levai précipitamment de mon lit et ouvrai d’un coup sec les pans de tissu qui obstruaient la vitre. La lumière de la ville éclaira brusquement et les deux silhouette disparurent. Là, je tendis les bras et parvins au loquet de la fenêtre. L’air frais s’engouffra dans la pièce, m’ébouriffant les cheveux. Je m’assis sur la balustrade, les jambes pendant dans le vide. Sous moi, les routes serpentaient entre les gratte-ciel scintillants. Au loin, une sirène se détacha des autres bruits de circulation. L’ambulance passa sous mes pieds. Je fermai les yeux. Une larme salée mouilla ma joue. Les souvenirs revinrent, plus douloureux, plus proche que jamais. Le corps, certainement contenu dans le véhicule, devait étrangement ressembler à celui de maman. Des personnes devaient pleurer sa brusque extinction. Ou alors elle était décédée lentement. Ses proches avaient prévu sa mort et lui avaient dit au revoir...
La nuit de sa mort, je suis sorti de mon lit discrètement. J'ai rabattu la couette en boule, en essayant temps bien que mal d'imiter ma présence. J'ai descendu un à un les escaliers en espérant que personne n'entende le bois qui craquait sous mes pieds nus. Il devait être 1 h 30 du matin. J'ai traversé à toute vitesse la salle à manger, en particulier devant la porte du salon où papa regardait encore la télévision pour essayer, lui aussi, d’oublier. Là, je suis sorti dehors, j'ai traversé les dalles froides de la terrasse et j'ai couru. Je sais pas combien de temps mais ce que je peux vous dire c'est qu'à cet instant précis, je n'avais plus envie de m'arrêter. Je n'étais même pas fatigué... C'est comme si je ne m'épuisais jamais. Je voulais juste que ce sentiment de liberté ne disparaisse jamais. Au fur et à mesure que je m’enfonçais dans les herbes hautes, j'avais l'impression que la nature m'englobait avec elle et me berçait doucement comme si elle me comprenait. J avais oublié, oublié de pleurer, d’être triste. J'étais juste heureux... Je décidai ne pas m'arrêter, trop animé par l'envie de fuir tous ces problèmes. Ceux qui font couler tes larmes.
Puis, soudain, je me suis arrêté nette, distinguant à peine ma maison au loin, qui paraissait toute petite avec ses quelques fenêtres allumées. Je me suis mis à tourner sur moi même, bras écartés, les yeux rivés sur les étoiles au dessus de ma tête. Elles tourbillonnaient en même temps que moi, et à ce moment là j'ai ri, mais ri de bonheur, celui qui est si rare, celui, que lorsqu’on a dans les mains on le serre très fort pour ne pas qu'il s'échappe entre nos doigts. Parfois j'avais l'impression que ce bonheur était liquide. Que c'était de l'eau qui coulait de nos mains et qu'il était impossible de la saisir, de la boire .
Puis le tournis me gagna, la terre était soudainement devenue bancale, cette sensation était si étrange, elle m'intriguait beaucoup, j'avais l'impression que la terre s'était renversée. Je sentis mes genoux fléchir sous le coup de la fatigue et de l'heure tardive. Alors je me suis laissé emporter par ma chute qui me menât au sol. J'étais maintenant sur le dos bras écartés, je n'avais pas cessé de regarder les étoiles. Une fois que le tournis se dissipa, j'aperçus plus nettement les étoiles... Elles étaient belles.
Petit, je croyais que la terre était à l'intérieur d'une coquille d'œuf et qu'il y avait des trous dedans. Que derrière celle-ci, il y avait de la lumière, une immense clarté, aveuglante. A telle point qu'on la voyait même à travers ces trous qu'on appelait étoiles. Ces petites lumières scintillantes que l’on voyait la nuit. Peu importe où on était, on les voyait. Toujours.
Un jour, j'avais vu une émission à la télé qui parlait d'une femme qui avait était dans le coma et qui s'était réveillée. Elle disait que pendant cet instant de sa vie où elle était entre la vie et la mort, elle était rentrée dans un long couloir sombre. Au bout, elle avait vu une lumière, une lumière éblouissante, magnifique, qui lui donnait envi de rire. Elle s'était sentie heureuse et paisible. La lumière l'attirait terriblement, elle avait une force incroyable, comme un aimant. Et quand elle avait décidé de la rejoindre, elle avait eu l'impression de tomber en arrière, dans le vide. Puis elle avait ouvert les yeux et s'était rendue compte qu'elle se trouvait dans une chambre d'hôpital.
Alors j'ai pensé que cette lumière était une étoile et que les millions d'étoiles qu'il y avait dans le ciel étaient des trous qui se formaient dès qu'une personne mourrait. Et qu'elle montait au cieux pour la rejoindre et disparaître dans celle ci. Personne ne sait vraiment ce qu'il y a dans cette lumière... Peut-être le paradis. Je pensais que quand on était dans le coma, on se trouvait entre la vie et la mort donc entre la terre et le ciel et qu'on volait au milieu, on hésitait. Je me suis imaginé qu'il y avait pleins de personnes là-haut, au dessus de ma tête en train de voler et qui hésitaient entre monter vers la lumière qui était si paisible ou redescendre sur terre. A ce moment, le chagrin me rattrapa. J'eus soudain envie de me descendre de ce balcon, de crier, de faire des grands signes, de leur hurler de monter, d'aller droit vers la lumière et de la traverser à toute vitesse pour ne plus voir ce monde ignoble. Ne plus voir ces douleurs. Ils seraient enfin heureux. Je souhaitais leur dire que j'étais bloqué ici, que tout, ici, n'était que désillusion et déception, que aussi fou que cela puisse paraître... Ils avaient la chance de pouvoir traverser cette étoile, pour être dans la paix éternelle sans les soucis qu'il y a ici sur terre. Et que cette joie qu'ils ressentaient dès qu'ils s'approchaient trop près de cette lumière n'est qu'un avant goût de ce qui se trouve derrière. Que la chute dans le monde réelle allait leur faire mal, beaucoup trop mal. Qu’ils allaient encore souffrir pour finir au même endroit, plus tard.
Dans les jours qui suivirent cette nuit passée dehors à observer les étoiles, papa m'a annoncé l'enterrement de maman et pour une fois il s'est inquiétée du faite que je n'étais pas triste mais heureux, heureux pour elle. J'ai vu la tristesse dans les yeux de papa et dans tous ceux de ces gens qui pleuraient... Tout le monde l'appréciait. Il y avait la même chose dans leurs yeux : Un grand vide. Maman était parti. Et maintenant ? Elle était toujours là, dans leur cœur mais leur yeux ne la voyaient plus, leur cœur n'était plus alimenté par sa présence, son sourire. Et la tristesse s'était installée comme pour combler le vide. Alors j'ai pleuré moi aussi ce jour-là, j'ai pleuré parce que je me suis dit que c'était de ma faute, que toutes ces personnes pleuraient a cause de moi. Que cette nuit-là, elle avait été là quelque part dans le ciel et que j'avais pensé tellement fort qu'elle m'avait entendu. Qu’elle aurait peut-être pu revenir mais qu'elle m avait écouté.
Qu’elle s’était envolée.
Mon père arriva dans la chambre. A peine il me vit, qu’il se précipita vers moi, entoura ses bras autour de ma taille et me tira violemment en arrière.
- Non ! Non et non Orian, combien de fois dois-je le dire ? Pas le balcon, c’est très dangereux !
Un homme qui aurait entendu ces paroles aurait pu penser que mon père n’insistait pas beaucoup, qu’il me grondait pas assez fort. Mais au contraire, il avait compris que crier ne servait à rien, rien du tout.
Cependant, je me retournai calmement et lui dis dans les yeux :
- T’as rien à me dire. Tait-toi et laisse-moi vivre.
Une larme coula à nouveau, déformant son visage. Je lui souris. Un sourire haineux, chargé de reproche. Qu’il parte, qu’il aille se faire foutre ! Il n’avait qu’à se taire... Sa voix faisait mal, elle écorchait les oreilles, alors qu’il l’économise sa foutue voix !
Il me jeta un dernier regard et déposa un fichier sur ma table de nuit.
- C’est pour toi.
Et il partit.
Le rapport. J’attendis qu’il parte pour me lever et trottiner jusqu’à la table.
« Rapport n°234»
Rédigé par l’agent Fabrice Returtz
Nommé adjoins de cette opération
Un homme appelé Aurélien Parker, âgé d’environ 40 ans (voir fiche ci-jointe pour plus d’informations sur sa personnalité) a été retrouvé assassiné d’une balle au coeur dans Central Park.
La femme ayant trouvé le corps lorsqu’elle se promenait dans le parc a aussitôt appelé l’ambulance. Elle dit avoir entendu les cris d’un jeune garçon, ce qui l’aurait alertée et menée à la découverte du corps.
La victime a été retrouvée presque nue, un vieux révolver dans la main gauche. Il semblerait que celui-ci ait ait tiré.
En effet une balle, en plus de celle contenue dans le corps, a été retrouvée.
Des pas ont été identifiés autour l’homme ainsi que plus loin, à exactement 15 mètres du meurtre. Il semblerait que ce soit deux semelles différentes qui s’éloigneraient dans la direction opposée. C’est à cet endroit que la balle perdue, donc que la victime a tirée, a été vue.
L’assassiné était dans un léger état d’ivresse au moment de sa mort.
Un petit sachet a été identifié pas loin comme portant des trace d’éventuelle cocaïne.
Il n’y a, apparemment, aucun témoin du meurtre.
Je souhaiterais commencer l’enquête déjà demain, chez la soeur de celui-ci.
Cordialement,
Fabrice
Je regardais la seconde feuille.
L’homme avait 41 ans, travaillait dans un laboratoire de recherche pharmaceutique, n’était pas marié et avait peu de relations sociales. Un peu lunatique, il avait cependant fait de longues études en histoire et en physique et était particulièrement brillant en biologie. Il passait ses heures creuses à l’ American Museum of Natural History, musé d’histoire de New York, en tant que spécialiste et guide touristique de la partie 1900 à 1950. Avait pour seule famille, un frère décédé et une soeur, Lara Gionnardo-Parker, vivant à Los Angeles avec son mari et ses enfants.
Demain. Il voulait que je vienne avec lui. Hum... Peut-être. {...} Hollywood... On profiterait sûrement d’en faire la visite. Le seul point négatif était que j’allai devoir supporter papa pendant...longtemps, trop longtemps.
A ce moment il m’appela pour souper. Je consultai ma montre. 8 heure. Je tentais de dissimuler ma hâte de partir par une moue dégoutée. Médiocre ! J’allai devoir faire mieux si je ne voulais pas montrer à papa le plaisir qu’il m’offrait.
Je me levai précipitamment du lit sur lequel j’étais assis, dévalai l’escalier et passai devant le bureau afin de déboucher dans la salle à manger. La table était mise et un plat de spaghetti trônait fièrement en son milieu. Je m’assit sur la chaise la plus proche.
- Alors qu’est-ce que t’en dis ? J’ai tout prévu. Si tu ne veux pas j’aurai juste à annuler les billets.
Non, non ça me va, c’est d’accord. Mais on part quand ?
Demain dans la matinée. L’avion part vers 9 heures.
Je me réveillerai tout seul. Ne vient pas ! Je préparerai mes affaires ce soir. On reste combien de temps ?
5 jours.
Il me regarda dans les yeux, me servit puis, suite au regard assassin que je lui avais lancé, se détourna. Je commençai à manger. La cuisine n’était pas grande mais elle suffisait à ses 2 uniques habitants. Une petite cuisinière, une armoire pour la vaisselle et un open bar meublaient la pièce. Juste derrière ce dernier, se tenait la minuscule table où nous mangions chaque jour. Les murs avaient été peints en vert, s’assortissant avec la porte du réfrigérateur ainsi que la nappe. L’immense baie vitrée qui s’allongeait sur trois bons mètres avait une vue impressionnante sur toute la ville. Du haut de nos vingt-cinq étages, les fenêtres donnaient, au nord, sur Central Park et au sud, sur l’Empire State Building. Notre quartier, Midtown, était la zone commerciale la plus active des Etats-Unis ainsi qu’un grand centre d’affaire. Notre bâtiment avait pour nom, le White Pearl of New York. La Perle Blanche de New York, un immeuble de trente-quatre étages à la surface extérieur entièrement blanche qui réfléchissait le soleil à tout moment de la journée.
Le repas se termina en silence. Je sauçai mon assiette vide d’un morceau de pain. Mon père se leva, déposa son couvert dans le lave-vaisselle et sortit de la pièce. Je fit de même.
Une fois dans ma chambre, j’éteignis la lumière principal et allumai ma lampe de chevet. Je me penchai pour attraper le carnet sous mon matelas. Je l’ouvris à la page marquée d’un post-it et commençai à lire.
« ~Samedi 25 novembre 1999~
Maman a quitté sa vie de mortel. C’est difficile pour moi et papa. Elle a livré un combat tenace contre le cancer, mais elle a malheureusement perdu sa bataille. Nous nous balancions toujours entre l’espoir de guérison et la peur que les traitements ne fonctionnent pas. Une existence entre la vie et la mort. Vivre entre les deux, sans savoir sur quel pied danser. Elle y a cru, nous y avons tous cru. Le monde entier a souhaité qu’un jour le cancer ne fasse que laisser des traces physiques sur son corps meurtrit et qu’elle puisse continuer de vivre. Mais en vain. A croire qu'espérer n'a jamais servi à rien. Ça fait juste mal, mal au cœur. Mal aux yeux à force de pleurer parce-qu'on a imaginé qu'un jour tout irait bien. J'aurai jamais pensé que ça serai encore pire que la maladie... Que je souffrirai encore plus. Je sais que c'est possible. Possible de mourir juste mentalement... Je saigne d'avoir trop rêver...
Maintenant, elle va veiller sur nous, question de s’assurer que rien de mal ne nous arrive… Enfin... C'est ce que papa a dit. Je n'y crois pas. Si elle avait voulu me voir heureux, elle serait revenu. Et elle ne l'a pas fait. »
Non, en effet, elle ne l’a pas fait... Et je lui en veux pour ça. Je suis sûr qu’elle aurait pu. Elle a simplement préféré rester Là-haut. Egoïste...
Cela fait bientôt deux ans que je vit entre ici et la mort. Mon esprit est mort en même temps que maman. Mais je dois finir la vie qu’elle n’a pu vivre.
Je pris un crayon ainsi qu’une gomme dans un des tiroirs du bureau. Je me rassis sur le lit et calai un oreiller entre ma tête et le mur. Puis je commençai à appuyer la mine contre la feuille. Je marquai tout d’abord la date, comme chaque fois. Mes pensées coulèrent sur mon bras, descendirent le long du stylo pour finirent sur le papier ligné. Ma main écrivait d’elle même, bougeait sans besoin de mon aide. Ecrire me soulageait, ça me faisait sentir fort. {...}
« ~Mardi 8 septembre 2001~
Je la sens si proche et pourtant elle est si loin... C'est comme si la distance du ciel à la terre ne valais plus rien. Il m'arrive encore d'entendre résonner sa voix dans un coin de ma tête et d'entendre aussi son rire s'éparpiller dans chaque parcelle de mon être. Elle existe encore. Elle existe toujours. Personne n'est mort. Non... On ne part pas comme ça, chacun à son tour. Les gens s'en vont seulement au moment où on décide de les oublier, de les effacer de notre mémoire. Ils meurent à l'instant même où on cesse de penser à eux.
Les gens parlent à Dieu, parlent d'écueil, de cercueil, de deuil. Ils parlent de chose dont ils ne connaissent même pas la signification ! C'est pitoyable ! »
Je décidai de faire une pause.
Pour la maitresse, il suffisait d’écrire trois lignes pour appeler ça un texte. C’est ce qu’avaient fait les autres élèves lors d’un exercice d’expression écrite. Une simple petite histoire de prince et princesse. A la fin de la lecture, elle nous avait demandé d’écrire la façon dont l’histoire se termine. Dans toutes les versions, ils devaient se marier et avoir beaucoup d’enfants. Les quelque rédactions que j’avais écrites ne lui avait pas plu. Elles n’étaient pas de mon âge d’après elle. Comme celle ci, dont le thème était Mon Ange :
«La tombe n'est pas la fin, cela va bien au-delà de ça. L'être humain a juste besoins de se rassurer. Il a besoins qu'on lui donne des limites, alors c'est pour ça qu'il a décrété toutes ces absurdités. Il n'y a pas de fin à la vie, l'éternité n'est jamais fini. On continue d'aimer les gens qui sont partis, on continue de penser à eux, on continue de leur parler, on continue de les faire vivre, on continue... Et à force de continuer, on ne leur donne même pas le temps de cesser d'exister... Un ange de plus au ciel ou un ange de moins sur Terre que doit-on dire quand une personne importante nous quitte? Je préfère dire un ange de plus au ciel car ça prouve que son chemin continue...
Sache Maman... Que je t'aime. Que jamais je ne t'oublierai, je me le promets ! Tu étais la seule personne sur cette terre qui me comprenais... Pourquoi toi ? Pourquoi détruire des vies ? Car en mourant il n'y a pas que ton corps qui est monté au ciel, il y a aussi mon âme. Et que fait-t’on sans âme ? On meurt...»
Mes paupière se firent lourdes. Petit à petit, je sombrais dans les limbes doucereuses du sommeil.
Dans mes rêves, il y avait le corps du mort de ce matin. Il ouvrait les yeux et, en fait, ce n’était pas lui, mais maman. Autour de moi, il y eut une horloge, une immense horloge, avec différents étages de chiffres sur le cadran. Le premier, le plus proche du centre, indiquait des nombres de 1 à 31, le deuxième de 1 à 12 et le troisième de 1950 à 2001. Des dates.
Le cadavre avait disparu. Un sourd “ tic-tac “ retentissait. Les aiguilles tournaient lentement. Tout était flou. Puis, soudain les trois aiguilles s’arrêtèrent sur le 8 septembre 2001 et je tombai dans un trou noir. Je me trouvai maintenant entre deux personnes qui tenaient des pistolets et se faisaient face. Ils comptèrent jusqu’à trois et tirèrent. Les deux balles me traversèrent... Trou noir. L’horloge revint. Elle indiquait le 11 septembre 2001. Le décor changea à nouveau. Deux immeubles me faisait face. The Twin Tower. Un premier avion s’écrasa...
Mon réveil sonna brusquement. Je me levai en sueur. Je sortis du lit et allai vers la fenêtre. J’écartai les rideaux puis regardai dehors. Elles étaient toujours là, les deux tours. Ca n’était qu’un rêve... Ca n’était qu’un cauchemar. Mais un sombre présentiment me hantait douloureusement.
Ne me touche pas !
3ième partie : Los Angeles
L’endroit était immense. Des centaine de personnes se pressaient dans les escalators. Un second étage pointait lorsque l’on levait la tête. Le bruit résonnait dans mes oreilles. Il rebondissait dans mon crâne, me faisant serrer les dents. Mon père me donna mon iPod ainsi qu’un casque. Je m’empressai de le mettre sur ma tête et mis le son au maximum.
We'll be raising our hands, shining up to the sky
Cause we got the fire, fire, fire, yeah we
got the fire fire fire
And we gonna let it burn burn burn burn
We gonna let it burn burn burn burn
J’aimais bien cette chanson, elle me rappelait les rêves. De petites flammes qu’on élève jusqu’au ciel tellement on croit en leur force. Sans nous elles n’existeraient pas, elles vivent de nos espoirs. Mais sans elles, nous non plus ne sommes rien. Elles font battre nos coeur, nous font lever les bras toujours plus haut. Elles nous donne la force de voir l’invisible, d’imaginer l’impensable, de toucher l’immatériel, de croire à l’impossible. Elles donne aussi la vie. Parfois, elles donnent la mort. On y croit si désespérément qu’on est déçu. On est déçu car la vie n’est pas un rêve, elle n’en est qu’un pâle reflet. Un sombre reflet, qu’on attribuerait plus souvent à un cauchemar.
On étouffe jamais vraiment un rêve, non, on peut arrêter de lui donner de l’importance ou ne plus vouloir y croire. Mais il est toujours là, il se fait petit lorsqu’on désespère. Il attend simplement qu’on se relève, qu’on revienne à lui. Et ça finit presque toujours par arriver. Presque...
Papa me tira de mes pensés. On passa au poste de contrôle pour la vérification des passeports. Une douane. Puis, on arriva dans un passage où nous dûmes déposer les bagages à main ainsi que nos chaussures. Je délaçai mes basket et les tendis devant moi à l’employée en uniforme. Elle m’adressa un sourire et m’indiqua de la tête une sorte d’encadrement sans porte. Un détecteur de métaux et d’armes dangereuses, avait dit papa. Je passai à travers. Un cri strident déchira mes tympans. Je criai et me mis en boule au sol. Une femme se pencha vers moi et me tendis sa main. Mon père se précipita et intercepta la femme.
Ne le touchez pas ! S’il vous plait...
Elle le regarda interloquée et s’effaça. Un homme vint à sa place. Il demanda à mon père de me relever.
Il faut procéder à une vérification de routine. Vous m’en voyez désolé mais c’est le règlement. Il faut pour cela qu’il soit en position verticale.
Une fois que je fus debout, il passa à distance de 10cm de mon corps une sorte de GPS. Aucun sons n’en sortie, je poussai un soupir de soulagement. Nous passâmes dans un long couloir bordé de magasins; parfumeries, kiosques, librairies, tout y était.
Papa consulta les billets et se dirigea vers la porte A12. Je le suivis. Nous nous asseyâmes sur les bancs devant le guichet d’embarquement. Une centaine d’individus étaient dans la même situation que nous. Ils était principalement seuls et occupés avec des portables. Je parcourai l’endroit du regard. Des bruits enfantins retentissaient à ma droite. Une mère, entourée de deux enfants bruyants et chahutants, tentait de les calmer, non sans essuyer les regards assassins des personnes présentes. Tout à coup, une voix écorchante retentit dans les hauts-parleurs :
Les passagers à destination de Los Angeles sont priés de venir au terminal 7 porte A12. Je répète, vol pour Los Angeles, terminal 7, porte A12. Merci de votre écoute.
Les futurs passagers de l’avion se levèrent d’un même mouvement vers le guichet. Papa les suivit. Il prit une fil à part où un peu moins de monde se pressait. « Business Class ». Je n’avais absolument aucune idée de ce que cela pouvait bien signifier.
Nous montâmes un escalier et arrivâmes dans une sorte de long couloir. Mon père formait autour de moi comme un rempart. Il s’assurait que je n’étais pas touché
*****
Le siège que l’on me montra était tout simplement grand. Large, confortable, éloigné des autres fauteuils, il avait toutes les qualités. Après les consignes du vol, l’avion décolla. Le monde rétrécie à travers la fenêtre et bientôt, je ne distinguai plus que les nuages. Je pressai le bouton du menu et mis un film.
Une heure plus tard nous atterîmes à Los Angeles. Rien ne différait réellement de New York. Je fut déçu. Nous prîmes un taxi puis arrivâmes devant la maison de Lara Parker. Celle-ci ouvrit aussitôt après la première sonnette et nous fit entrer d’un signe le la tête. Sa maison était pleine de fouillis. Des piles entières de jouets délaissés, de feutres au capuchon manquant, de pâte à modeler sèche, d’habits étalés jonchaient le sol. Le tout avait cependant un certain charme et ce fut avec un sentiment de sureté que je pénétrai dans le cottage. Un minuscule enfant de trois ans au plus, rigolant et chahutant, passa en trombe devant nous et se jeta dans les bras de sa mère. Cette dernière fit tout d’abord un mouvement de recule et s’abandonna finalement aux éclats de rire de son fils.
Elle se construira et gagnera en précision au fur et à mesure des ajouts de livres dans votre bibliothèque.
Insignes
Livres préférés
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Hunger Games, Tome 1 -
Divergente, Tome 1 -
La Déclaration, Tome 1 -
Promise, Tome 2 : Insoumise -
La Guerre des clans, Cycle 1 - Tome 4 : Avant la tempête -
Terrienne
Mur personnel de commentaires (48)
https://travelinmyworldofbooks.wordpress.com/
Chloé
Voici le résumé d'une histoire que j'ai posté sur booknode si ça t'intéresse voici le lien sur booknode :) :
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=231963#p16804833
et félicitation pour ton score !!
Merci beaucoup ! Un petit commentaire me ferait beaucoup plaisir (:
Moi Christina, je fais le même rêve toutes les nuits. Un rêve peuplé d'anges et de démons.
Chaque rêve et encore plus effrayant que l'autre.
Il n'y a pas de doute je suis un ange...
voilà j'attends ton commentaire !!!!
le lien :
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=191993
bisous <3
afin de pouvoir avancer dans le projet "Solidarité Poète"
Gwendalavir et moi même avons eu l'idée de demander l'accord des membres du projet de communiquer soit par Skype, ou par mail. Si c'est le cas envoyez la moi par message privé.
Voilà, voilà!
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=36&t=179783
Désolée pour la pub!
Lien de l'e-book (1 page) à télécharger. Et passez votre souris sur les liens de la page, ils vous mèneront à la présentation Youtube.
https://www.mediafire.com/?n9f9muhsdt0r4ro
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=35&t=166783&start=120#p7174223
en fait je viens recruter ( bon je sais le terme n'est pas très bien choisi mais je ne sais pas trop quoi trouver d'autre ... ) des lecteurs pour l'une de mes histoires : Impressionne moi qui est une histoire se passant à Hollywood et où se mêle romance/pouvoir et secrets tout ça dans le monde de l'Institut.
Bon j'en suis déjà au chapitre 5 mais si ça t'intéresse viens faire un tour et donne moi ton avis
Merci d'avance
Ah et le lien bien sûr ^^ : http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=136273
PS : Wahou je dois t'avouer que tu as un super QSJ ! Oo Bon pour tout t'avouer je n'ai pas eu le courage de tout tout lire mais j'adore totalement tes citations ! ^^
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=22&t=143812&start=120#p5439683
Le chapitre cinq de Moonlight est enfin posté ! N'hésite pas à laisser un commentaire ou une critique, ça me ferai plaisir. Bonne lecture c:
Lien : http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=146792&start=90
voici le lien
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=160383
Merci d'avance et désolé pour la pub!
Un extrait du cinquième chapitre est en ligne. N'hésite pas à y jeter un oeil ! :)
Voici le lien : http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=146792&p=4759293#p4759293
Le chapitre 4 - court :/ - de Moonlight est en ligne ! ça me ferait plaisir que tu ailles le lire et me déposer un petit commentaire. Voilà le lien :
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=146792&p=4288433#p4288433
Merci à toi d'avance :)
http://booknode.com/forum/viewtopic.php?f=33&t=144892&p=3981673#p3981673
Vous pouvez aussi le trouver en lien dans le prologue, bonne lecture et a bientot!
tu es très enthousiaste!!
bisousss