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"... si un homme se lève au milieu de la nuit pour aller aux toilettes, et qu'en se retournant, il voit debout derrière lui un homme qu'il sait être mort depuis longtemps, il s'évanouit quasi automatiquement de terreur. C'est le seul moyen qu'a l'être humain pour fuir l'horreur insoutenable de la réalité qu'il a sous les yeux. En perdant conscience, il n'y a plus d'effort à faire pour supporter une réalité insupportable. Après avoir ainsi pris le temps d'encaisser le choc, il ne reste qu'à faire face pour de bon à la réalité."
Afficher en entier« Vous êtes sûre que Ryuji ne vous a rien dit ? Il ne vous a pas parlé d'une cassette ?... »
Elle n'avait pas oublié la phrase de Kazuyuki Asakawa, au lendemain de la mort de Ryuji.
Afficher en entier« Vous êtes servi », annonça une voix monocorde, tandis que le serveur déposait devant lui un bol de riz fumant recouvert d’une garniture de viande et de légumes et accompagné d’une soupe. Au milieu d’un nid de légumes se dissimulaient deux petits œufs de caille : ils avaient exactement la taille des testicules de Ryuji Takayama.
Afficher en entierLe regard d’Ando descendit vers le bas-ventre du mort, se fixa un instant sur son sexe, tout racorni au milieu de la touffe noire des poils pubiens. La peau du prépuce recouvrait complètement le gland, et il était difficile d’imaginer comment un organe aussi ramolli pouvait appartenir à ce corps robuste. Peut-être n’y avait-il eu aucune relation physique entre Ryuji Takayama et Maï Takano, après tout… C’est du moins la pensée que faisait naître chez Ando la vue de ce sexe étrangement infantile
Afficher en entierLa lumière de cette matinée d’automne ensoleillée pénétrait à flots dans le couloir menant à la salle de dissection. Il y régnait néanmoins une atmosphère sombre et humide, et même le bruit des semelles de caoutchouc de ceux qui le traversaient résonnait ici de façon lugubre. Ils étaient quatre : Ando, médecin légiste, le clinicien qui l’assistait et les deux policiers. Le reste de l’équipe, composée d’un l’assistant, d’un secrétaire et d’un photographe était déjà dans la salle de dissection
Afficher en entierQuoi qu’il en soit, une fois l’autopsie terminée, on serait fixé. On saurait de quoi Ryuji Takayama était mort. D’après l’expérience d’Ando, jamais une autopsie n’avait failli à révéler l’origine d’une mort. Il ne se faisait pas le moindre souci : il était sûr que, cette fois encore, l’examen allait dévoiler la nature exacte de ce qui avait causé la mort de son ancien camarade d’université
Afficher en entierPour Ando, c’était comme se regarder dans un miroir. A force de voir son propre reflet dans la glace tous les matins, il avait acquis une certaine familiarité avec l’expression du chagrin. Le chagrin de cette femme n’était pas feint. Le fait même de s’être rendue à l’institut médico-légal pour la remise du corps après l’autopsie le prouvait également. Et puis, quelqu’un d’aussi brillant que Ryuji Takayama n’avait pu se suicider parce qu’une femme le quittait
Afficher en entierAndo réfléchit un instant à l’éventualité d’un suicide. Takayama avait pu décider de mettre fin à ses jours parce que sa maîtresse manifestait de la froideur à son égard et, après avoir avalé du poison, composé son numéro pour lui faire comprendre qu’elle était responsable de son acte désespéré, et réussir simplement à lui faire entendre un hurlement d’agonie. Oui, on pouvait imaginer ce genre de scénario
Afficher en entierLa voix de la jeune fille s’étouffa. Elle secoua violemment la tête, comme pour chasser la scène qui venait de se présenter à son esprit. Ando n’avait plus besoin des explications de Maï : il avait les photos à portée de la main. Le corps sans vie de Ryuji Takayama… Les photos parlaient d’elles-mêmes. Ando les agita comme un éventail devant son visage en sueur. — Avez-vous remarqué quoi que ce soit d’inhabituel dans la pièce
Afficher en entier— Environ une heure après ce coup de téléphone, je me suis rendue à l’appartement du professeur. Et là, quand j’ai ouvert la porte, je l’ai trouvé au pied du lit, dans la pièce de six nattes derrière la cuisine… — La porte n’était pas fermée à clé ? — Le professeur m’avait confié une clé de son appartement. Elle avait rép
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