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Adara, qui avait les mains douces et fraîches, pouvait tenir les lézards aussi longtemps qu'elle le voulait sans leur faire de mal ; Geoff, boudeur, la harcelait de questions à ce sujet. Parfois elle s'étendait dans la neige glaciale et mouillée pour laisser les créatures grouiller sur son corps et elle se délectait des chatouillis de leurs pieds sur sa figure. Il lui arrivait aussi d'en porter cachés dans ses cheveux quand elle vaquait à ses tâches ménagères, même si elle prenait garde de ne jamais les amener à l'intérieur : la chaleur du feu les aurait tués. Après chaque repas familial, elle ramassait les restes, les apportait sur le lieu secret où elle bâtissait son château, et les répandait là. Chacun de ses châteaux regorgeait donc de rois et de courtisans - de petites bêtes à fourrure qui se faufilaient hors des bois, des oiseaux d'hiver au plumage blanc comme neige, et, bien sûr, des centaines et des centaines de lézards de glace agiles et pressés, froids, vifs et gras. Adara préférait ces derniers à tous les animaux de compagnie que sa famille avait eus au fil des ans.
("Le dragon de glace")
Afficher en entier- Tu es toi-même très froid avec elle. Tu ne l'aimes pas autant que tes autres enfants.
Adara se rappelait le rire de son père, alors.
- L'aimer ? Ah ! Hal, je l'ai aimée plus que tout, ma fleur d'hiver. Mais elle ne m'a jamais aimé en retour. Il n'y a rien en elle ni pour moi, ni pour toi, ni pour aucun d'entre nous. Une fillette de glace
Afficher en entierDe toutes les saisons, Adara préférait l'hiver car, lorsque le froid envahissait le monde, le dragon de glace surgissait. D'un blanc cristallin, ce blanc dur et froid, presque bleu, le dragon de glace était couvert de givre ; quand il se déplaçait, sa peau se craquelait telle la croûte de neige sous les bottes d'un marcheur et des paillettes de glace en tombaient. Il avait des yeux clairs, profonds, glacés. Il avait de grandes ailes de chauve-souris, couleur azur, translucides. A travers, Adara discernait les nuages, et parfois la lune et les étoiles, lorsque la bête tournoyait dans le ciel. Il avait des glaçons pour dents, trois rangées de lances inégales, blanches dans la caverne bleue de sa bouche. Le dragon de glace insufflait la mort au monde, la mort, le silence et le froid. Mais Adara n'avait pas peur. Elle était fille de l'hiver, et le dragon de glace était son secret.
Afficher en entierC'était l'hiver de son cinquième anniversaire, l'année où elle le chevaucha pour la toute première fois.
Il la trouva de nouveau à bâtir un château différent dans un coin des champs différent, seule comme toujours. Elle le regarda approcher, courut à lui quand il se posa et se serra contre lui. L'été précédent, elle avait entendu Hal et son père parler d'elle.
Ils restèrent ainsi de longues minutes jusqu'à ce qu'Adara se souvienne du geste habituel de Hal, tende le bras et, de sa petite main, imprime une secousse à l'aile du dragon. Il battit une fois des ailes, puis les aplatit sur la neige, et elle monta se cramponner à son long cou froid et blanc.
Ensemble, pour la toute première fois, ils volèrent.
Afficher en entierelle avait la peau bleu pâle et glacée à la naissance et ne s'était jamais réchauffée depuis lors malgré les années.
L'hiver l'avait effleurée, il avait laissé sa marque sur elle, et il l'avait fait sienne.
Afficher en entierDu moment que le froid, la neige et le dragon de glace venaient tous en temps voulu, elle était heureuse.
Elle savait toujours quand ils devaient venir, à cause de son anniversaire.
Afficher en entier"Non, se dit Adara. Quiconque régnerait sur la contrée, le dragon de glace resterait le sien, à elle."
Afficher en entierLes sourires d'Adara se trouvaient dans une réserve bien dissimulée, où elle ne puisait qu'en hiver.
Afficher en entier"Non, se dit Adara. Quiconque régnerait sur la contrée, le dragon de glace resterait le sien, à elle."
Afficher en entier— Ce n'est pas juste se plaignit-elle. Ce n'est qu'un personnage. Lui, c'est notre bébé.
— Juste ? Tu veux que ce soit juste ? OK. Je vais rendre ça juste. Notre fils aîné s'appellera Edward. C'est assez juste pour toi ? »
Le visage d'Helen s'adoucit. Elle sourit timidement.
Il leva une main avant qu'elle ait une chance de dire quelque chose. « Bien sûr, j'imagine qu'il ne me reste plus qu'un mois environ, avant de finir ce sacré truc, si jamais tu cesses de m'interrompre. Toi, il t'en reste un peu plus. Mais je ne peux pas faire plus juste que ça. Tu le sors avant que je tape le mot FIN, et tu gardes le nom. Sinon, mon bébé qui est là… » il gifla à nouveau le manuscrit « est… l'aîné.
— Tu ne peux pas… », commença-t-elle.
Cantling se remit à écrire.
("Portrait de famille")
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