Extraits

Plusieurs fois dans ma carrière, j’ai entendu le dicton : « Toutes les réflexions ne nous conduisent jamais aussi bien que l’instinct. »

Tu sauras que tu le penses vraiment le jour où tu hésiteras. J'incline la tête pour croiser son regard.

- Que veux-tu dire par là?

- Si ces mots t'échappent si facilement, comme un réflexe, alors la première fois que tu hésiteras, que tu ne répondras pas immédiatement "je t'aime" parce que tu seras bouleversé de l'avoir entendu dans la bouche de l'autre, eh bien, j'imagine que tu sauras que tu es vraiment amoureux.

Physiquement.

Et émotionnellement.

Elle est mon petit morceau de paradis dans cet enfer.

Physiquement.

Et émotionnellement.

Elle est mon petit morceau de paradis dans cet enfer.

-Mec, on parle de femmes, n'est-ce pas? plaisante-t-il, en recevant un amen de ma part. Quand il s'agit de femmes, on peut jeter tout ce qu'on pense par la fenêtre et le passer à l'essoreuse que j'appelle le vortex d'oestrogènes. Elles te rendent fou et complètement abruti, elles te laissent perplexe et après tu te demandes pourquoi tu t'es approché d'elles pour commencer... eh bien, en dehors des seins, du cul et des courbes...

-Tu peux répéter ça?

-C'est le pythe de l'oignon en fleur.

-Le quoi?

-Tu sais... Elles ont plein de couches que tu es impatient d'effeuiller et de goûter mais une fois que tu les as pelées, tu te sens comme une merde et tu as une mouvais goût dans le bouche.

La tête toujours baissée, j’ouvre les yeux et ce que je vois devant moi me fait sourire. Sur la table se trouve un panier rempli de petits tubes à bulles. Je les repère tout de suite dans le fatras d’objets, et les souvenirs de mon enfance avec Rylee me reviennent. À huit ans, elle avait une théorie selon laquelle faire des bulles de savon arrangeait tous les problèmes, car personne ne pouvait prononcer le mot bulle sans sourire.

Elle nous disait toujours, à Rylee et à moi, qu’elle était tombée amoureuse de mon père au premier coup d’oeil. Elle savait qu’il serait le bon, seulement en le regardant. D’après elle, les yeux sont la seule chose qui ne change jamais chez quelqu’un. Si vous regardez dans les yeux de quelqu’un et que vous y voyez le futur, alors vous avez trouvé l’amour.

« – Whisky Sour, demande-t-elle au barman, et je dois admettre que ce choix me surprend. Vous le mettrez sur sa note.

Je lève immédiatement les yeux et distingue un sourire arrogant sur son visage et l’éclat moqueur qui illumine ses yeux vert émeraude. La curiosité m’empêche de la quitter du regard, j’admire le courage dont elle fait preuve en me répondant vertement, elle sort les griffes au lieu de s’éloigner pour lécher ses blessures. On ne peut pas dire que la free-lance manque de couilles.

– Je ne crois pas vous avoir proposé de vous payer un verre.

À dire vrai, je n’en ai absolument rien à foutre. Je le lui aurait offert dans tous les cas par galanterie, mais quelque chose me dit que je viens d’entrer dans son petit jeu. Hors de question de la laisser mener la danse.

– Eh bien, je ne crois pas vous avoir proposé d’être un connard non plus, donc vous allez me payer ce verre.

Elle hausse les sourcils en portant le cocktail à ses lèvres. »

Je me fige, m’appuie sur mes coudes et contemple mon rêve, ma femme, mon espoir, mêlés dans cette enveloppe extraordinaire, et je lisse les mèches de ses cheveux. Nous nous regardons intensément, nos sentiments semblent encore se renforcer.

Elle crie mon nom de sa voix rauque en jouissant, en tremblant si fort pour moi que j’en frémis d’excitation, elle trempe mes cuisses. Et la seule pensée qui me vient à l’esprit est qu’il existe rien de plus puissant que cela.

Physiquement.

Et émotionnellement.

Elle est mon petit morceau de paradis dans cet enfer.