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– Toi qui connais les rivages du Styx et le parfum des chairs en décomposition, continua le masque noir de sa voix suave et vicieuse. Toi qui fréquentes la mort au quotidien. Toi qui as joui, en secret, du plaisir de prendre une vie de tes propres mains…
La pointe de métal appuya contre sa peau, tout près de la veine jugulaire. Manon sentit qu’elle allait s’évanouir pour de bon.
– Sous ta mue mal ajustée de créature fragile, je vois la bête affamée qui cherche à sortir.
Afficher en entierManon croisa les bras. Elle se sentait de plus en plus oppressée.
- Et tu ne pouvais pas trouver mieux. Je crois qu'il se passe de droles de choses dans la région, Hind. ça se produit sous nos yeux, et pourtant personne ne voit rien.
- Tu ne vas pas me dire que tu crois au diable?
Elle y reflechit sérieusement l'espace de quelques instants.
- Pas au diable en tant que divinité, finit-elle par déclarer. Mais je crois que certains êtres humains peuvent être le diable.
Afficher en entierCes dossiers concernaient des coliques qui tapent dans la caisse depuis des années, en toute impunité. Encore aujourd'hui ces types font parie du gouvernement. Blancs comme neige, comme tu peux t'en douter.
Afficher en entierElle recula. Elle voulut lever son arme, mais Ariel lui assenait coup après coup, avec l’énergie du désespoir. Il lui fallait rester aussi près d’elle que possible. Ne pas lui laisser l’occasion de tirer.
La réplique ne tarda pas pour autant. La femme lui expédia un coup de genou dans l’entrejambe. Ce fut comme si on l’avait électrocuté. Ariel vacilla. Il lutta pour conserver son équilibre. Son adversaire se servit alors de son pistolet comme d’une matraque, le frappa d’un revers de la crosse en plein menton. Douleur intense. Ariel fut projeté en arrière, défonçant la fine porte du placard. Il se vautra dans les piles de cartons. Des cintres et des jouets en plastique tombèrent en cascade sur ses épaules.
La femme leva son arme.
— Tout s’arrête là.
Ariel se recroquevilla au milieu des affaires. Il avait les yeux exorbités, panique et fureur mêlées.
— Espèce de monstre, bredouilla-t-il en se tournant vers le cadavre ensanglanté de Batista à l’autre bout du couloir.
La femme sourit. Un prédateur, vicieux, implacable
Afficher en entierLe corps de Bruno présentait toutes les preuves qu'il s'était suicidé. Impossible de le nier. Elle avait maquillée des ecchymoses sur des défunts des tas de fois, et ne s'était jamais posé de questions.
Afficher en entierSuspects.
Tandis qu’ils marchaient dans les étroites rues pavées du centre-ville, Manon n’arrivait toujours pas à croire ce que le policier lui avait dit.
Son frère et elle étaient innocents. Ils étaient des victimes. Mais comment expliquer cela à la justice sans la moindre preuve ?
Afficher en entierS’éloigner du corps coupé en deux leur permit de respirer à nouveau. Ils suivirent le chemin bâché qui serpentait dans le terrain vague, entre les piles de pneus et les carcasses rouillées. Dès qu’ils sortaient d’une zone illuminée, l’obscurité se jetait sur eux, faisant glisser des masques de ténèbres sur leurs visages, avant de les révéler à nouveau en pleine lumière, traits tirés et regards durs.
Afficher en entierUn corps humain était accroché au portail, à deux mètres du sol. Deux puissants projecteurs, placés de part et d’autre, mettaient en lumière chaque détail de l’horreur qu’on lui avait fait subir.
Afficher en entierManon savait qu'on n'arrêtait pas les cauchemars.
Ni maintenant, ni jamais.
Essayer de les affronter ne faisait que les rendre plus forts.
Essayer de remonter leur piste ne pouvait que ramener aux territoires insaisissables de l'âme et à la nuit absolue, insondable, dont ils étaient issus.
Insidieux.
Instoppables.
Afficher en entierElle avait cessé de crier et de pleurer.
A présent elle courait, Nue, terrifiée, et déjà épuisée après tout ce qu'elle avait subi. Elle courait pour sa vie, si tant est qu'elle ait encore une chance de se sortir de ce piège infernal.
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