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Incognito dévoilé
Voici déjà quelques jours que j'intriguais énormément mes compagnons de table
Ils se demandaient ce que je pouvais bien être
Je parlais bactériologie avec la sommité mondiale
Femmes et boîtes de nuit avec le commandant
Théories kantiennes de la paix avec l'attaché à La Haye
Affaires de fret avec le consul anglais
Paris cinéma musique banque vitalisme aviation
Ce soir à table comme je lui faisais un compliment la femme de la sommité mondiale dit
C'est vrai
Monsieur est poète
Afficher en entierEn ce temps-là j'étais en mon adolescence
J'avais à peine seize ans et je ne me souvenais déjà plus de mon enfance
J'étais à 16000 lieues du lieu de ma naissance
J'étais à Moscou, dans la ville des mille et trois clochers et des sept gares
Et je n'avais pas assez des sept gares et des mille et trois tours
Car mon adolescence était alors si ardente et si folle
Que mon coeur, tour à tour brûlait comme le temple d'Ephèse ou comme la place rouge de Moscou
Quand le soleil se couche.
Et mes yeux éclairaient des voix anciennes.
Et j'étais déjà si mauvias poète
Que je ne savais pas aller jusqu'au bout
Afficher en entierRire
Je ris
Je ris
Tu ris
Nous rions
Plus rien ne compte
Sauf ce rire que nous aimons
Il faut savoir être bête et content
Afficher en entierDIX-NEUF POÈMES ÉLASTIQUES
13
Aux 5 coins
Oser et faire du bruit
Tout est couleur mouvement explosion lumière
La vie fleurie aux fenêtres du soleil
Qui se fond dans ma bouche
Je suis mûr
Et je tombe translucide dans la rue
Tu parles, mon vieux
Je ne sais pas ouvrir les yeux ?
Bouche d'or
La poésie est un jeu février 1914.
Afficher en entierEPITAPHE
Là-bas gît
Blaise Cendrars
Par latitude zéro
Deux ou trois dixièmes sud
Une, deux, trois douzaines de degrés
Longitude ouest
Dans le ventre d'un cachalot
Dans un grand cuveau d'indigo
Afficher en entierL'EQUATEUR
L'océan est d'un bleu noir le ciel bleu est pâle à côté
La mer se renfle tout autour de l'horizon
On dirait que l'Atlantique va déborder sur le ciel
Tout autour du paquebot c'est une cuve d'outremer pur
Afficher en entierLa nuit s'avance
Le jour commence à poindre
Une fenêtre s'ouvre
Un homme se penche au dehors en fredonnant
Il est en bras de chemise et regard de par le monde
Le vent murmure doucement comme une tête bourdonnante
Afficher en entierSONNETS DÉNATURÉS
à Jean COctO OPOetic quels crimes ne cOmmet-On pas en tOn nOm !
Il y avait une fOis des pOètes qui parlaient la bOuche en rOnd
ROnds de saucissOn ses beaux yeux et fumée
Les cheveux d’Ophélie Ou celle parfumée
D’Orphée
Tu rOtes des rOnds de chapeau pOur trOuver une rime en
ée-aiguë cOmme des dents qui grignOteraient tes vers
BOuche bée
Puisque tu fumes pOurquOi ne répètes-tu fumée
C’est trOp facile Ou c’est trOp difficile
Les 7 PiOns et les Dames sOnt là pOur les virgules
Oh POÉ sie
Ah ! Oh !
CacaO
Puisque tu prends le tram pOurquOi n’écris-tu pas tramwée
VOis la grimace écrite de ce mOt bien francée
Le clOwn anglais la fait avec ses jambes
COmme l’AmOur l’Arétin
L’Esprit jalOuse l’affiche du cirque et les pOstures alphabétiques de l’hOmme-serpent
Où sOnt les pOètes qui parlent la bOuche en rOnd ?
Nov.16.
Afficher en entierPOÈMES DE JEUNESSE
SÉQUENCES - I
La très chère était là, étendue et sans voile,
Tout son passé défait ainsi que ses cheveux.
Un parfum inconnu effarouchait ses yeux ;
Et ses deux mains pourtant n'osaient s'étendre vers moi.
Tout son corps étendu s'offrait, s'ouvrait à moi,
En la molle eurythmie d'un sourd accord mineur
Ensanglanté d'amour par la pourpre de ses lèvres ;
Et mes deux mains pourtant n'osaient s'étendre vers elle.
Mes mains pâles d'amant n'osaient s'étendre vers elle,
Et cueillir sans effroi le sombre pavot d'amour
Piqué en son passé, ainsi qu'en ses cheveux…
— La très chère était là, étendue et sans voile.
Afficher en entierJe suis un monsieur qui en des express fabuleux traverse les toujours mêmes Europes et regarde découragé par la portière.
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