Commentaire de lavanda01

Est-ce que vous avez vu la série TV Sleepy Hollow ? Connaissez-vous le mythe du cavalier sans tête ?

Ayant toujours été très intriguée par le mythe du cavalier sans tête, surtout après que j’ai découvert Sleepy Hollow, j’avais plus que hâte de découvrir la nouvelle sortie de Marine destinée à se focaliser dessus. La seule chose que je craignais un peu, c’était que le mythe soit trop survolé au profit de d’autres points de l’intrigue, car j’avais eu cette impression avec un autre livre que j’avais lu, qui portait justement sur cette même légende. Autant vous dire que j’avais déçue qu’on n’entre pas plus en profondeur dedans, mais j’ai été peu à peu rassurer sur ce point en lisant ce roman.

Nous suivons ici Mila une jeune fille partant en vacances dans les plaines irlandaises reculées, accompagnée de son petit-ami et de ses amis. Une façon à eux de profiter des derniers jours de vacances qu’ils leur restaient avant d’emprunter le chemin de la fac. Un soir alors qu’ils se racontaient le mythe du Dullahan, Mila part à la recherche de l’un ses amis qui était parti s’isoler après avoir été la victime de la colère d’une de leurs camarades. Malheureusement pour eux, ils vont croiser le chemin du dangereux Dullahan, ce personnage de conte macabre supposé n’être que pure fantasy. Paralysée par la peur, elle va assister à la mort de son ami puis être kidnappée par le cavalier sanglant. Désormais prisonnière d’un château datant du 17ème, la seule façon pour elle de le quitter, est de comprendre comment a débuté la légende du Dullahan et de l’en délivrer. Mais la tâche sera loin d’être aussi aisée, et surtout pourquoi le cavalier l’a-t-il épargnée ? Elle apprendra que sa ressemblance frappante avec une jeune femme ayant connu le cavalier de son vivant, l’aurait épargné du sort funeste habituel qu’il réserve à ses victimes. C’est dans sa peau qu’elle va commencer sa quête visant à le libérer de sa malédiction, et par la même occasion elle aussi.

Après quelques jours de mûre réflexion, je peux vous dire que j’ai beaucoup aimé ce livre, certes ça n’a pas été coup de cœur, mais il se hisse facilement au même niveau qu’Un brasier d’eau et de vent qui l’avait frôlé. Le mythe revisité du cavalier sans tête est super fascinant, j’ai pris énormément de plaisir à le découvrir au travers de Mila, mais aussi des visions du passé qu’elle a. Ca commence assez doucement en nous présentant le Dullahan tel qu’il était vraiment au tout début quand il n’était pas maudit et entièrement humain, pour lentement basculer vers ce qu’on attend le plus le dénouement qui explique en partie pourquoi il est devenu ce qu’il est. Certains chapitres qui relatent ces épisodes du passé sont plus lents que d’autres, car ils servent à réellement poser un contexte historique. Nous sommes en temps de guerre, donc il est normal de parler de conseil de guerre, mais aussi de stratégie.

Parlons de l’ambiance à présent. Elle est exactement comme je l’ai espérée, sombre et mystérieuse sans trop en faire. L’atmosphère historique avec ces décors, les visions, le langage des protagonistes, leurs manières de se comporter, la nourriture, les vêtements tout cela aide à pleinement se plonger dedans. Je me serai presque cru avec Mila dans ce château bloqué entre deux âges. Par contre même si le cadre a quoi faire rêver, j’ai eu tout de même un peu de mal au début à l’imaginer, car je trouve qu’on manque de quelques détails pour vraiment le cerner. Je sais que je me contredis un peu sur ce point, mais pour faire simple disons qu’on laisse davantage à la liberté du lecteur de visualiser par lui-même à quoi peut ressembler la forteresse, ses couloirs longs et étroits, et ses nombreuses pièces vastes. C’est assez dommage, car je préfère quand l’auteur choisi de nous guider un peu en nous imposant sa vision des choses.

Mais revenons-en à nos moutons ! Comme je le disais j’ai adoré l’ambiance générale du livre. Le cadre angoissant dans lequel on évolue, de préférence la nuit y est pour beaucoup avec ses plaines vastes et désertes, mais aussi le brouillard impénétrable qui englobe tout sur son passage. L’apparence du cavalier renforce aussi cette impression avec son fouet d’os, son épée sanglante et ses vêtements d’époque noirs. Rassurez-vous c’est une atmosphère légèrement différente le jour qui nous est dépeinte. Elle est plus lumineuse, même si la dimension du mystère l’imprègne aussi. On a plus l’impression à ce moment-là d’être coincés dans une bulle spatio-temporelle à la conjonction entre ses deux époques très différentes.

Passons aux personnages maintenant. J’ai surtout adoré notre couple du jour à savoir Mila et Kian alias le Dullahan. Oui on va très vite découvrir qu’il est le fameux cavalier sans tête, celui dont parles la comptine du début, qui fait d’ailleurs assez froid dans le dos, mais le souci c’est qu’il ne sait qu’il a été maudit et il pense aussi qu’il est encore au 17ème. Si on cherche à lui révéler la vérité ou qu’il voit des éléments du « futur », il devient le Dullahan. Par ailleurs, il semble avoir oublié sa propre mort, et lui rappeler ce traumatisme pourrait s’avérer fatal pour la personne en face de lui. Assez compliqué cette histoire, n’est-ce pas ? Kian, fils d’un chef de clan irlandais, est un meneur né, mais aussi un guerrier redoutable doublé d’un très bon stratège. Il en faudra justement si avec les autres clans, ils veulent repousser les forces britanniques bien déterminées à écraser leur rébellion. Il est aussi charismatique et terriblement attachant, surtout quand on connait son histoire complète. Entre lui et Mila, une histoire d’amitié puis de plus va progressivement prendre ses racines.

Du côté de cette dernière, nous ne sommes pas en reste. C’est une jeune fille intelligente, qui ne cessera de s’interroger sur le passé du jeune cavalier, mais aussi qui ne laisse pas avoir aussi facilement. C’est une personne pleine de vie et de joie, mais qui ne cherche pas à cacher sa peur du cavalier sanguinaire sous des pseudo airs de courage. Sa sensibilité à l’égard de ce dernier m’a pas mal émue, après difficile de rester insensible face à son sort funeste mais aussi tout le contexte qui l’entoure quand on le connait. C’est aussi quelqu’un qui n’aime pas qu’on la force à aller dans une direction qu’elle ne veut pas comprendre, elle préfère tracer son propre chemin sans qu’on l’y guide. Les deux personnages sont super attachants, j’ai pris beaucoup de plaisir à les suivre, et les découvrir.

Entre amitié, complot, trahison, guerre, et amour, Marine a su m’embarquer dans son univers figé entre deux temps. Tout comme d’autre chroniqueuses, j’ai trouvé que cette histoire avait aussi des allures de la belle et la bête, mais exploitée de manière différente, à laquelle on ne s’attend pas forcément. Je salue aussi son travail fait en amont pour la partie historique, car elle a très bien su nous replacer dans le cadre réel historique tel qu’il s’est réellement passé, mais tout en intégrant certains éléments fictifs nécessaires à la mise en place de son livre.

Alors à présent que vous en savez plus sur ce livre, est-ce que ça vous donne envie de le découvrir à votre tour ?