Extraits

La véritable Élyssé était installée dans le petit salon du manoir, celui qui était réservé aux réunions importantes à l’abri des oreilles indiscrètes.

Elle semblait nerveuse et ne cessait de faire les cent pas avant de s’asseoir quelques instants, puis se relevait pour recommencer son manège. La guerrière tenait sa main invalide contre sa poitrine, soigneusement enroulée dans un linge pour cacher ses difformités disgracieuses. Les Juges l’avaient privée de sa main d’épée pour la punir d’avoir été sur Théorr avec Dame Saêna sans leur autorisation. Il en résultait la capture de la Fille de la Lune.

Une quinzaine de Guerriers blancs étaient également assis, le visage tendu, et l’observait sans un mot. En temps normal, les hommes n’avaient pas le droit de se trouver à l’intérieur du manoir, mais étant donné que leur Dame n’y était plus, ils n’enfreignaient aucune règle.

Le Commandant Jiren les avait réunis dans le plus grand secret, car il avait demandé une audience aux Juges et venait de s’y rendre accompagné de Tum’Aru afin de plaider leur cause. Ils souhaitaient obtenir l’autorisation de se rendre sur Théorr pour tenter de libérer leur Dame avec l’appui des Mages. Jiren estimait qu’un petit groupe d’hommes passerait inaperçu et pourrait s’introduire entre les murs de la forteresse NeOhmas. Il l’avait fait plusieurs fois dans sa jeunesse et pensait être capable de réitérer cet exploit. Tum’Aru avait estimé que sa présence en tant que Mage donnerait plus de poids à la requête du Commandant face aux hésitations des Robes Pourpres.

Les Guerriers blancs attendaient le retour de Jiren et du Mage avec impatience, car ils souhaitaient tous secourir leur Dame au plus vite, même au prix de leur vie. Ils avaient revêtu leurs imposantes armures blanches et or et patientaient tandis que leurs nerfs étaient mis à rude épreuve.