Extraits

Yshwa, je suis triste de la douleur. C'est simplement plus facile de se concentrer sur l'amour et sur une existence en dehors de ce monde. Ça ressemble à la liberté, au moins.

Écoutez, je n'étais qu'une ombre affamée, rien de plus. Je m'accrochais aux hommes, et leur énergie me glissait entre les doigts comme un fruit collant, et quand on en avait fini, j'avais encore faim. Et après la fois d'après, j'avais encore faim. Et après la fois d'après celle d'après, j'avais encore faim. Je les aurais tous noyés. J'aurais rampé sur leur corps centimètres après centimètre, lentement, plongé mes doigts dans leur gorge pour en arracher des sons. Je remplissais leur lit de secrets. Ada avait raison - je trouvais du plaisir dans le mal. La faim m'a fait faire beaucoup de choses qu'on pourrait interpréter de travers.

Ce n'est pas grave si j'ai l'air d'une égoïste, à courir le monde avec un corps qui ne m'appartient pas vraiment. Mais j'ai fait preuve de considération, même quand rien ne m'y obligeait.

Ada

Je n'ai même pas de bouche pour raconter cette histoire. Je suis si fatiguée la plupart du temps. En plus, tout ce que les autres pourront en dire sera la version la plus authentique de moi.