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« Ne sous-estimez jamais l’impact que peut avoir sur la vie d’une personne le simple fait d’écouter, de dire bonjour ou d’être là. »

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Spoiler(cliquez pour révéler)Et je tomberais dans ce feu mille fois si ça pouvait te sauver.

Spoiler(cliquez pour révéler)Elle est tout. Mon passé. Mon présent. Mon futur. Ma flamme jumelle, celle qui partage le chemin de mon âme.

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Je n'ai jamais eu peur de pleurer, mais maintenant j'ai peur de ne jamais m'arrêter.

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Mes cicatrices physiques étaient faciles à voir, étalées sur ma chair aux yeux de tous, livrées à leurs dégoûts et à leurs interminables questions. Les cicatrices internes sont passées inaperçues par contre, alors qu'elles me rongaient comme un poison.

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Les secondes chances rendent les gens plus reconnaissants et les incitent à mettre plus d'amour et de soin dans ce qu'ils croyaient avoir perdu depuis toujours. Ça me rend malade qu'une petite fille enlevée n'ait pas l'air de recevoir le même genre d'amour.

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Je suis peut-être le héros, mais je ne suis pas le happy end.

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Chapitre 1

Tyler

D’aussi loin que je me souvienne, l’immobilité de l’aube a toujours été mon moment préféré de la journée. Ce court laps de temps entre l’obscurité et la lumière, quand le jour se lève lentement, m’a toujours semblé au-delà du réel.

Et c’est calme, aussi. Si calme, à l’exception des oiseaux qui gazouillent et des sons causés par les autres créatures des bois. Mais ce n’est pas du bruit à mes oreilles.

Les rayons du soleil percent à travers les arbres, et la rosée du matin fait briller la mousse sous mes bottes, sur le sentier forestier que j’arpente sans bruit à travers les bois. Je ne suis pas un intrus ici, dans la brume qui se lève et le chant discret des oiseaux – je suis chez moi. J’ai parcouru ce chemin des centaines de fois.

Je suis le point du jour et le crépuscule. Je ne suis plus ni le noir ni la lumière, mais un point vague et nase entre les deux.

Je suis la zone intermédiaire.

Je m’arrête et incline la tête en captant un son étrange à ma gauche, que je reconnais comme celui que j’ai entendu hier sans avoir le temps d’en vérifier la provenance. Je repousse la capuche de mon sweatshirt, tendant l’oreille, mais je n’entends que le son de ma propre respiration pendant une minute entière.

Urgh ! Urrgh !

Je crois d’abord que c’est un cerf qui brame, mais je n’ai jamais entendu de brame comme celui-là. Le son est trop répété, trop frénétique. Déviant du chemin, j’avance parmi les arbres en direction du bruit. C’est peut-être le chien perdu que j’essaie de retrouver depuis une semaine, blessé ou pris au piège. Des chiens se perdent dans ces bois sans arrêt, généralement à cause de randonneurs qui ne conçoivent pas que leur animal puisse s’enfuir à la poursuite d’un écureuil et ne pas revenir quand on l’appelle.

Alors moi, Tyler Grace, psychopathe officiel de la ville, j’appâte ces chiens perdus, je les attrape et les rapporte à leurs maîtres. Quoique, c’est faux. Je ne les rapporte pas moi-même. Je laisse quelqu’un de bien plus sociable que moi se charger de cette partie du travail. Je le laisse jouer les héros. Moi je préfère l’excitation de la chasse. Ça nourrit mes penchants de traqueur.

Urgh !

Le son torturé et lancinant me fait dresser les poils sur la nuque, et un sentiment de malaise s’installe au fond de mes entrailles. Alors que je m’enfonce davantage dans les bois, le bruit s’intensifie, jusqu’à ce que j’aie l’impression d’être quasi au-dessus, mais je ne vois rien.

Urgh !

Bordel. Je suis au-dessus. Le son vient de quelque part sous mes pieds.

C’est quoi ce délire ?

Je m’agenouille pour passer la main sur la couche de feuilles mortes qui recouvre le sol, perplexe, sans trop savoir ce que je cherche jusqu’à ce que ma main tombe sur quelque chose de dur qui ressemble à du métal rouillé. J’écarte encore quelques feuilles mortes, et un frisson parcourt mes os quand je réalise de quoi il s’agit.

Nichée dans la terre se trouve une porte ronde en bois. Je saisis la poignée en métal rouillé et fais coulisser le lourd battant sur le côté pour révéler ce qui était peut-être autrefois un puits ou un abri. Je plonge le regard dans le trou sombre en clignant des yeux, comme si la scène devant moi allait disparaître, mais il n’en est rien.

Une adolescente se trouve tout en bas et me fixe en se balançant d’avant en arrière, de la terreur pure dans ses yeux immenses. Elle est blottie contre le mur de terre et serre contre elle un petit chien blanc qui pousse ce cri horrible, que je reconnais maintenant comme celui d’un chien aux cordes vocales sectionnées. Un sac à dos violet d’enfant est posé sur le sol à côté d’elle, sale et déchiré, et me rappelle l’un de ceux que ma petite sœur avait quand elle était petite. Il fait froid dans les bois, surtout au début de l’automne dans cette partie du New Hampshire, ce qui me fait penser qu’elle doit être glacée jusqu’aux os dans ce trou.

Je sors mon téléphone de la poche arrière de mon jean et appelle la police, soulagé de constater que, par miracle, il y a du réseau ici, en plein milieu des bois.

— Quelle est votre urgence ?

J’ai besoin d’aide, hurle mon cerveau. J’ai trouvé une fille. Dans un trou. Dans les bois.

— Allô ? Comment puis-je vous aider ? Il y a quelqu’un ?

Envoyez quelqu’un. Elle est dans un sale état.

— Vous êtes blessé ? Si vous êtes là, essayez de parler s’il vous plait. Je suis là pour vous aider, mais j’ai besoin de savoir où vous êtes.

« Essayez de parler », a-t-elle dit. J’en ris presque. Je ne sais plus quand des mots sont sortis de ma bouche pour la dernière fois. Et maintenant que j’y suis obligé, on dirait que je suis incapable d’extirper les mots de ma tête et de leur faire franchir mes lèvres.

La fille aux cheveux emmêlés et son petit chien blanc continuent de me regarder fixement tandis que je déglutis, forçant mon cerveau et ma bouche à s’organiser.

C’est comme le vélo, Ty. Parler, ça ne s’oublie pas.

— Une fille… dans les bois, dis-je d’une voix gutturale.

Ma voix est tendue et pas naturelle, trop forte ou peut-être trop douce, comme l’aboiement étranglé du chien.

— Il y a une fille dans les bois ? C’est ça que vous me dites ?

— Oui.

— Elle est blessée ?

— Peut-être.

— Vous êtes blessé ?

— Non ?

— Vous êtes avec elle ?

— Oui.

— Vous êtes dans le trou avec elle ?

— Non.

— Vous connaissez son nom ?

— Non.

Je tousse dans le téléphone. J’ai la gorge sèche et irritée, et je suis déjà épuisé par cet interrogatoire. Que faut-il faire pour obtenir de l’aide ?

— Quel est votre nom, monsieur ?

— Je vais aller la chercher.

— Pouvez-vous me donner votre localisation ?

Ma gorge se serre encore sous l’effort de produire des mots.

— À cinq kilomètres de Rock Road. Le vieux chemin de randonnée. Sur la gauche. Pas très loin de la rivière.

Je raccroche, puis jette de nouveau un œil dans le trou. Il fait environ un mètre et demi de diamètre et, je dirais, trois mètres de profondeur. J’allonge la main derrière moi et prends la laisse de deux mètres qui pend à ma ceinture, j’enroule une extrémité à mon poignet et jette l’autre extrémité dans la fosse.

Je lui fais un signe de tête dans l’espoir qu’elle comprenne mon plan, mais elle me lance un regard méfiant et recule comme si la laisse allait la mordre.

Parle-lui.

— Attrape-la. Je vais te sortir de là.

Sa bouche s’ouvre légèrement ; elle serre le chien plus fort contre sa poitrine d’un air protecteur, et je réalise qu’elle a peur que je l’oblige à abandonner son animal.

— Tiens le chien. Attrape la laisse. Je vais vous sortir tous les deux.

Elle se lève avec une lenteur douloureuse, ramasse son sac à dos en lambeaux, le passe à son épaule, puis avance avec hésitation vers la laisse qui pend. Ses pieds nus sortent d’un pantalon de jogging élimé qui semble quatre fois trop grand pour elle. Un t-shirt très fin qui devait être blanc autrefois est à peine visible sous les longs cheveux blonds emmêlés qui lui arrivent à la taille, et le chien blanc qu’elle serre contre elle.

— Ça va aller, je vais t’aider, dis-je alors que son regard se porte tour à tour sur moi et sur la laisse.

Elle la ramasse enfin en enfonçant les dents dans sa lèvre inférieure.

— Tiens-toi bien, grogne ma voix. Ne lâche pas. Je peux te soulever.

La sortir du trou s’avère assez facile, et ce n’est pas parce que je fais beaucoup de sport : elle ne pèse en fait quasi rien. Les mots « affamée », « malnutrition » et « anorexie » me viennent à l’esprit. Je serais étonné si elle pesait quarante kilos, même en comptant le chien et ce qu’elle a dans son sac. À deux mains, elle s’accroche à la laisse en tenant l’animal qui pose les pattes sur son épaule comme s’il savait qu’il faut s’accrocher. Son corps heurte la paroi de terre et s’érafle dessus tandis que je la remonte, mais elle ne lâche pas, même quand je la hisse enfin sur le sol à mes côtés.

— Ça va aller, dis-je à nouveau le plus doucement possible, mais ma voix n’est pas très réconfortante avec ce timbre complètement niqué, rauque et cassant qui échappe à mon contrôle.

Elle s’appuie sur moi tandis que je m’agenouille à côté d’elle, son front pressé contre mon épaule. Je sens même son cœur qui bat à tout rompre dans sa poitrine comme celui d’un petit oiseau-mouche.

— Chhhut… tout ira bien maintenant. C’est promis.

Impossible d’ignorer ce que j’ai sous les yeux. Des cicatrices, neuves et anciennes, marquent ses bras et le haut de ses pieds et, sans doute, d’autres endroits cachés. Mais quand nos yeux se croisent, les blessures et les tourments que j’y vois sont bien pires. Pareils aux miens. Mon cœur manque un battement quand elle lève les yeux vers moi, vers mon visage, sans avoir le moindre mouvement de recul. Elle me regarde droit dans les yeux, sans ciller, et elle me voit moi. Elle lâche un long soupir tremblant qui semble avoir été retenu en elle pendant une éternité.

Mais le moment passe rapidement, et je me raidis quand son corps tout entier se met à trembloter, ses bras serrant plus fort son petit chien, alors que ses yeux gris glissent lentement des miens et s’arrêtent sur un point derrière moi en s’élargissant de terreur.

Je réalise que nous ne sommes pas seuls.

Je me retourne et vois un homme venir vers nous, les lèvres pincées en un trait morose, les poings serrés.

— Non… non… non, murmure frénétiquement la fille derrière moi pendant que je me relève. Le méchant monsieur arrive !

Il franchit rapidement la distance entre nous et me balance un coup avant que j’aie le temps de le bloquer. Son poing s’écrase sur le côté de mon visage. Je secoue la tête, et me jette ensuite de tout mon poids sur lui pour le plaquer violemment au sol. Subitement, il serre dans sa main une lame de vingt centimètres qu’il doit avoir sortie d’un endroit caché sur lui avant que je le mette à terre.

Il est venu préparé.

Ses yeux sont deux gouffres vides et sombres, et s’ils sont le miroir de l’âme, cet homme n’en possède manifestement pas. Le mal qui émane de lui est presque palpable, ainsi que sa détermination à prendre le dessus. Je lutte au corps à corps avec lui pour le couteau alors qu’il essaie de le planter dans mes entrailles, sachant qu’il me tuera à coup sûr si je ne parviens pas à l’arracher de sa poigne.

Me démenant pour lui faire lâcher la lame, je me place au-dessus de lui, mes genoux écrasant ses épaules contre le sol. Tout à coup la fille apparaît, tenant un gros rocher entre ses mains tremblantes. Un grand cri lui échappe tandis qu’elle le jette avec force sur sa tête. Il pousse un grognement surpris, ses yeux roulant dans leurs orbites, avant de s’immobiliser lentement. Il lâche le couteau, qu’elle attrape et lance quelques mètres plus loin. Elle est essoufflée et tremble sous l’effort, mais ses yeux croisent brièvement les miens. J’y vois de la détermination et de la force tandis qu’elle me renvoie mon regard. Nous échangeons une sorte d’accord tacite.

Le petit chien pousse des jappements piteux, remuant tout son corps dans une volonté d’attaquer, mais il reste près de sa maîtresse. En entendant un gémissement étouffé, je baisse les yeux sur son ravisseur, sur ce visage inconnu et ces iris qui ne méritent pas de voir la lumière du jour. Étrangement, le coup sur la tête ne l’a pas beaucoup désorienté, et je ne vois même pas de trace de sang sur lui. De nouveau, il me fixe de ses yeux venimeux. Un sentiment étrange de déjà vu me saisit tandis que j’agrippe sa gorge à deux mains et me mets à serrer.

Ce sera lui ou moi. Je l’ai su à la seconde où je l’ai vu venir pour la fille. Il ne laissera personne la lui prendre, et il ne se laissera pas capturer.

Je fais un choix.

Je l’exécute.

Impossible de revenir en arrière, de changer d’avis, d’hésiter une seconde.

Je serre sa gorge plus fort tandis qu’il se débat sous mon poids, attrapant ma main avec la sienne, donnant des coups de pieds vers le haut. Mais il s’affaiblit et je deviens plus fort – et je gagne.

La fille sanglote sur le sol derrière moi, et le chien lâche ce gémissement pitoyable qui fait frissonner mon épine dorsale, tandis que des années d’angoisse se libèrent de mon cœur. Je sens cette force tourbillonner en moi comme un ouragan qui lâche sa destruction tandis que je l’étouffe à mort.

J’assiste à son dernier soupir, j’entends son cœur faire un gargouillis et je sens sa vie qui s’échappe entre mes mains.

Eh merde… ça fait du bien.

Je me lève et m’éloigne doucement du corps bien habillé de l’homme que je viens de tuer. J’essaie de reprendre mon souffle, mon cœur s’emballant sous la poussée d’adrénaline et ce choc de dingue qui court à travers moi comme la foudre.

Je viens de tuer quelqu’un de mes propres mains. Un inconnu contre lequel je n’avais pas de griefs. Il pourrait être n’importe qui – son père, son petit ami, son kidnappeur. Je n’en sais rien, et le fait que je m’en fiche est à la fois surprenant et inquiétant. Quoi qu’il en soit, il a essayé de me faire du mal et je l’en ai empêché ; ça m’a procuré une ivresse qui n’est pas encore calmée.

Je plie mes doigts douloureux en lui lançant des regards pour m’assurer qu’il reste à terre.

Le son de pas précipités derrière moi m’oblige à détacher le regard du corps pour me rendre compte que la fille s’est enfoncée dans les bois à la suite du chien, qui s’est soudainement mis à courir.

— Attrape-le ! hurle-t-elle.

Je m’élance à leur poursuite, craignant qu’ils se perdent tous les deux dans les bois. Les pieds nus de la fille doivent être en lambeaux avec cette course sur les feuilles mortes séchées, mais ça ne l’empêche pas de courir après le petit chien blanc.

— Laisse tomber ! crié-je sans savoir si elle m’entend ou si elle distingue mes mots rauques et agités.

Poursuivre un chien qui court ne fait que l’inciter à courir plus. Si on arrêtait de le poursuivre et si on se contentait d’attendre, il s’arrêterait et reviendrait probablement vers elle.

— Ne bougez plus !

La voix profonde dans mon dos résonne à travers la forêt, et pendant un moment, je crois que c’est l’homme que je viens d’étrangler – pas mort, finalement. Je m’arrête, puis jette un regard en arrière et je réalise que ce n’est pas lui.

— Attrape-le ! hurle la fille.

— Levez les mains et ne bougez plus.

Trois flics s’approchent avec des révolvers pointés sur moi. Leurs yeux sont rivés sur moi, attendant que je déguerpisse ou que je sorte une arme.

Oh, merde. Ils pensent qu’elle leur crie de m’attraper moi.

Je me laisse faire. Je n’essaie pas de dire quoi que ce soit. Je fais exactement ce qu’ils me disent de faire, leurs armes toujours pointées sur moi et chaque officier attendant que je fasse un geste malvenu. Je lève lentement les mains sur ma tête tandis que deux policiers viennent vers moi. Le troisième s’élance à la poursuite de la fille.

J’avais complètement oublié les secours et honnêtement, je suis surpris qu’ils aient réussi à nous trouver. Mais je réalise tout à coup que l’endroit est bondé.

La confusion m’embrouille l’esprit tandis qu’on me passe les menottes. Regardant autour de moi, découvrant les regards durs de chacun et les accusations sur leurs visages, je suis frappé par la manière dont tout cela doit apparaître de l’extérieur. J’écoute à peine le policier qui me récite mes droits. Ils me guident au-delà du trou et du cadavre que l’on recouvre d’un drap, vers le sentier où plusieurs voitures de police et une ambulance attendent avec des lumières clignotantes. La panique a fait fuir ma voix dans ses retranchements, où elle n’est entendue qu’en mon for intérieur.

Laissez-moi partir.

Je ne lui ai fait aucun mal.

Je l’ai sauvée.

Des mains me poussent sans ménagement sur le siège arrière de la voiture de police, et on me claque la portière à la figure avant que le policier se détourne pour aller parler à quelqu’un d’autre. La fille est transportée – pleurant, agitant les bras et les jambes dans tous les sens – par un policier et une policière à l’arrière de l’ambulance. Nous échangeons un regard avant que les portes du véhicule se referment.

Je voulais juste te porter secours.

Dis-leur que je t’ai sauvée.

Dis-leur que je ne suis pas fou.

Source : kobo.com

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