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— Je sais. Ça a changé. Nous avons changé, de bien des manières.
— Ou peut-être que nous avons juste enlevé nos masques.
— Je n’ai jamais porté de masque, se défendit Eddie en riant.
— Non ?
Shadow fit un pas en avant et passa un pouce sur la clavicule d’Eddie.
— Peut-être que non. Peut-être que tu n’en avais pas besoin. Tu n’as jamais eu d’identité secrète, de super-nom. Tu es juste Eddie.
— Je suis au courant, répliqua Eddie sèchement.
— Ne le prends pas mal. Je veux dire par là que tu es meilleur que n’importe lequel d’entre nous, qui avons des super-pouvoirs. Nous oublions trop facilement que nous sommes humains. Toi, tu n’oublies pas. Tu as plus qu’assez d’humanité pour aider ceux qui n’en ont pas, je pense, si seulement ils acceptaient de t’écouter.
— Je suis un psychologue, conclut Eddie.
— Exactement.
Eddie rit de nouveau.
— Eddie Goodman ? C’est ça, mon super-nom, alors ?
— Eddie, répondit Shadow. C’est ton identité. Tu n’as pas besoin d’être rattaché à ta famille, parce que tu n’es pas ta famille. Je n’ai pas envie que tu le sois.
Personne n’avait jamais dit ça à Eddie, avant. Tout le monde le voyait comme le moins bon des Goodman. Le plus gentil, le plus humain, peut-être, mais il restait tout de même celui qui n’avait pas manifesté de pouvoir.
Afficher en entierIl y avait trois catégories de super-vilains selon Eddie. La première regroupait ceux qui enfreignaient la loi parce qu’ils pensaient devoir le faire, quelle que soit leur raison. Ceux qui volaient de l’argent pour le donner à leur famille, ou se disaient qu’ils ne seraient jamais acceptés dans la communauté, et restaient donc à l’écart.
La seconde, ceux qui avaient de grands projets en tête et ensaient que les lois allaient à leur encontre. Ils étaient obsédés par des objectifs tels que renverser le gouvernement, dominer le monde, ou d’autres réformes, même à plus petite échelle.
La troisième, et la plus dangereuse, était formée par ceux qui n’en avaient simplement rien à faire. Des psychopathes, souvent avec un bonus de troubles antisociaux de la personnalité, des sociopathes, en somme. Ils ne ressentaient aucune culpabilité face aux morts, aux mensonges, aux manipulations. Beaucoup d’entre eux étaient des méchants parce que ça leur plaisait.
Cette troisième catégorie était la plus dangeureuse, car ils étaient rarement prévisibles. Eddie s’était retrouvé face à quelques-uns d’entre eux, et ils étaient honnêtement les seuls à l’effrayer. Il n’avait pas ce sentiment face à Shadow, heureusement.
Il était donc probable qu’il ait un plan, ou alors qu’il soit un criminel plus par nécessité que par réel désir d’en être un. Si c’était cette dernière option, Eddie pourrait en tirer profit. Il avait plus d’une fois réussi à convaincre des super-vilains de le laisser partir, et même à se tourner du côté du bien.
Mais avant tout, il avait besoin de plus d’informations.
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