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C'est alors que l'homme surgit des buissons, hagard et échevelé.[...]Il nous regarda. J'avais déjà vu ce regard, ce mélange de haine et de terreur- C'était comme ça que nous les regardions, les monstres, les corbusards.
-Merde, je l'avais complétement oublié, celui-là, murmura Gaspard.
-Bon Dieu, mais vous êtes quoi ? dit l'homme en reculant.
-Du calme, dit Gaspard en se levant.
-J'ai tout vu : cette fille, là, elle est pas humaine !
-Eh, elle vous a sauvé la vie, vous pourriez montrer un peu plus de reconnaissance.
-Une sorcière, dit-il en pointant son doigt vers moi. Elle est avec les loups. Mais j'ai tout vu et je ne vous laisserais pas venir dévorer nos enfants. Je sais bien ce qui se passe ici, les gens qui disparaissent sans laisser de traces.
Je m'enfonçai d'avantage contre l'arbre. L'homme tremblait et hurlait de plus en plus fort, dans un état proche de l'hystérie.
-Cette fille, c'est un monstre, un animal dangereux! Il faut l'arrêter et la mettre dans une cage, oui, dans une cage. J'étais là et je dirais tout : tout le monde saura !
- Excuse-toi, dit Gaspard en braquant son arme vers l'homme. Présente des excuses !
- Vous voyez pas se qui se passe ! Moi je sais, j'ai tout vu : les choses qui se passent dans cet endroit. Le monstres veulent nous tuer. Mais je les laisserais pas ! Je vais chercher mon fusil, celui qui sert pour la chasse, et vous voulez savoir ce que je vais lui faire à cette fille ? Vous voulez le savoir ? hurla-t-il en avançant, pointant un doigt qui tremblait dans ma direction je laissai échapper un gémissement. La détonation claqua dans l'air comme un coup de tonnerre dans un ciel d'orage.
-Non, dit Gaspard en rengainant.
Afficher en entierEXTRAIT EPILOGUE
-T'as l'air d'avoir bien récupéré, dit-il en me considérant.
C'était vrai, la plupart de mes plaies étaient en bonne voie de cicatrisation et les bleus commençaient à s'estomper.
-Toi aussi, dis-je, toujours sur mes gardes.q
-Je suis venue pour venir m'excuser de ma conduite un peu brusque. Je dois reconnaitre que je me suis comporté comme un imbécile.
-Oh ! marmonnai-je, décontenancée. Si tu le dis.
-Je le dis, répondit-il, l'air surpris.
-Alors...merci, enfin, je veux dire : tes excuses sont acceptées.
-Tu m'as sauvé la vie, dit-il doucement. Tu es une des nôtres à part entière, maintenant.
-Alors, tu n'es plus mon supérieur ? demandai-je après une hésitation.
-Je n'ai jamais été ton supérieur, dit-il en éclatant de rire. Ca ne me déplairait pas, mais je suis seulement ton équipier.
-Gaspard, je ne sais pas si j'y arriverai, avouai-je. Tout est si compliqué et...
-Tu y arriverais, coupa-t-il. Je te promets que tu y arriveras. Tu fais des cauchemards c'est ça ?
-Oui, tout le temps.
-Je te mentirais si je te disais que ça s'arrete un jour : il y a des auxquels on ne s'habitue pas. Mais tu deviendras plus forte avec le temps. Les choses font finir par s'aranger.
Je souris et hochai la tête.
-Eh, tu sais faire ça aussi, s'extasia-t-il. C'est la première fois que je te vois sourire en quoi... trois semaines ?
Je me détournai sans répondre pour rejoindre la cuisine. Comment avais-je pu douter de lui ? Spencer était vraiment un sal type et je m'en voulais de l'avoir cru.
Le chat vint se frotter contre les jambes de Gaspard en ronronnant.
-Comment il s'appelle ? demanda-t-il alors que je posais les boîtes sur la table.
-Jamara.
-Je t'avais dis que tu le garderais.
-Oui, tu l'avais dis, répétais-je machinalement.
Ce chat avait survécu à suffisament d'expériences surnaturelles pour entrer dans le Livre des records : il méritait sa place parmis nous, les chasseurs de montres.
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