Extraits

— Bon. Et maintenant, qu'est-ce qu'on fait ?

Il a un sourire plein de suggestions et je tremble un peu.

— Euh... On attend qu'Amy et Jazz nous rejoignent. A moins qu'on ne redescende ? Ils veulent peut-être ren­trer, avec ce temps.

— Attendons un peu, propose-t-il en me prenant dans ses bras.

Je soupire d'aise, bien au chaud contre lui.

— Voilà pourquoi mes parents ne veulent plus que je reste seule avec toi !

— Non... Vraiment ? Alors on se cachera...

— Ben ! On a dit qu'on obéirait à tout le monde jusqu'à l'âge de vingt et un ans.

— Cinq ans sans un baiser ? Pas question.

"C’est une drôle de logique: mourir conscient ou vivre inconscient."

« Il y a une autre personne en moi. Et c'est d'elle que j'ai peur. »

P.155

« C'est une chose, de poser des questions ; Mais que fais-tu des réponses ? »

"Chère Kyla,

Si tu trouves ce papier, cela veut dire que les choses ont très mal tourné. Je suis désolé de te causer du chagrin. Mais sache que c'était ma décision, et que je l'ai prise tout seul. Personne d'autre n'en est responsable.

Je t'aime

Ben."

""N'oublie jamais qui tu es. L'heure est venue. Vite, maintenant ! Monte le mur !"

Le danger approche, c'est imminent...

Je construis le mur, brique après brique, rangée après rangée. Une haute tour s'élève bientôt autour de moi.

"N'oublie jamais qui tu es", crie-t-il encore au moment où je pose la dernière brique.

Elle bloque la lumière. A présent, je suis seule dans l'obscurité. Des cris horribles me déchirent le crâne. Ils expriment la terreur et la souffrance, comme un animal acculé dans un coin, face à la mort.

Il me faut un moment avant de comprendre que cet animal, c'est moi."

Comme l'autre fois, Ben m'enlace pour m'installer sur la barrière. Il se tient devant moi et m'enveloppe la taille de ses bras. Puis il repousse les cheveux qui me sont tombés sur la joue.

-De quoi veux-tu me parler? chuchote-t-il à mon oreille

Je frissonne, incapable de répondre. Mon cœur bat à se rompre, et le fait que j'ai couru n'a rien avoir là-dedans.

-Je m'étais promis quelque chose, reprend Ben

-Quoi?

-Que si nous venions ici, je ferais ceci...

Il glisse un doigt sous mon menton, se penche et effleure mes lèvres de sa bouche. C'est doux et tendre comme lui.

-Alors, de quoi voulais-tu parler, Kyla?

-Euh...

Je me perds dans ses yeux, et effleure le contour de sa bouche. Il sourit et entrecroise nos doigts.

-C'est toi qui voulais me parler de quelque chose, mais si tu préfères...

Il se penche et m'embrasse à nouveau. une fois, deux fois...

- Que ressens-tu à ce propos ?

- Je dessine à la maison, mais ce n'est pas pareil.

- Tu interprètes mal ma question. Que ressens-tu à propos de l'arrestation de ton professeur ?

Voilà qui est intéressant. J'ai bien compris, d'après les réactions de tout le monde, qu'il est tabou de parler des Lorders. Et pourtant, elle me demande carrément ce que j'en pense ! Attention, Kyla. Ils sont dans le couloir. Qui sait ce qu'ils peuvent entendre.

- Ils ont sûrement de bonnes raisons.

- Allons, Kyla, il est évident que cela te touche beaucoup. Tes yeux sont le miroir de ton âme.

Ca c'est vraiment embêtant.Je me suis entrainée pourtant, devant un miroir, comme maman me m'avait conseillé. Mais dès que je songe à quelque chose, de bine ou de mauvais, je vois mes pensées dans le miroir.

- J'ai une âme ?

- Kyla, tu as l'art de détourner la conversation. Ce n'est qu'un proverbe, une façon de parler.

- Mais... docteur, une personne Effacée peut avoir une âme ?

"-Alors les deux camps ont eu ce qu'ils voulaient, finalement, murmurais-je. C'est ça, un compromis?

Maman a un drôle de rire triste.

-Ce serait plutôt le contraire. Aucun n'a eu ce qu'il voulait, et chacun tenait l'autre pour responsable."

— Pour qui tu te prends ? Superman ?

— Super Ben !