Commentaires de livres faits par Eleanara
Extraits de livres par Eleanara
Commentaires de livres appréciés par Eleanara
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(...)
Elle sentit ses phalanges frôler sa peau. Et la main de Kaz se blottit dans la sienne. Il la serra. Un frisson le traversa. Doucement leurs doigts s'entrelacèrent.
« Inej fit un mouvement pour prendre congé. Il lui attrapa la main pour la maintenir sur la rambarde. Il ne la regardait pas.
— Reste, lâcha-t-il d’une voix grave. Reste à Ketterdam. Reste avec moi.
Elle baissa les yeux vers sa main gantée qui la retenait. Tout en elle voulait lui dire oui, mais elle n’allait pas se contenter de si peu, pas après tout ce qu’elle avait traversé.
— À quoi bon ?
— Je veux que tu restes, répéta-t-il après avoir pris une profonde respiration. Je veux que tu… Je te veux, toi. »
« — Tu me veux.
Elle lui pressa gentiment la main.
— Et comment comptes-tu m’avoir, Kaz ?
Il la dévisagea alors, les yeux étincelants, la bouche déterminée. L’expression qu’il affichait quand il se battait.
— Comment comptes-tu m’avoir ? demanda-t-elle encore une fois. Tout habillé, avec tes gants, la tête tournée pour que nos lèvres ne se touchent pas ?
Il lui lâcha la main. Ses épaules s’affaissèrent. Il tourna la tête vers la mer, furieux et honteux.
Peut-être était-ce parce qu’il lui tournait le dos qu’elle trouva enfin le courage de parler.
— Je te veux sans ton armure, Kaz Brekker. Ou pas du tout. »
-Cent mille kruge !
Il jeta un regard perplexe en direction de Kaz.
-Tu les vaux carrément pas.
-C'est le marché qui décide, répliqua Kaz, un sourire se dessinant sur ses lèvres.
-Tu parles, lâcha Jesper, dépité. Ils en offrent que trente mille pour moi.
-Vos vies sont mises à prix, s'offusqua Wylan. Comment pouvez vous vous comporter comme s'il s'agissait d'un concours ?
-On est coincés dans une tombe, mercurien. On trouve un peu d'action où on peut.
- Je veux que tu restes, répéta-t-il après avoir pris une profonde respiration. Je veux que tu... Je te veux, toi.
-Je crois que pour les princesses on dit plutôt défaillir, observa Thorne.
- Je négocie des renseignements.
- Un escroc...
- Je créé des opportunités.
- Un proxénète et un meurtrier...
- Je ne possède aucune prostituée et je tue pour une cause.
- Et quelle cause ?
- La même que vous, mercurien, le gain. »
Quand Thorne cessa de l’embrasser, elle pouvait encore sentir ses cheveux lui chatouiller la mâchoire, et son souffle chaud sur son épaule.
— Vingt-trois fois, dit-il.
— Hmm ?
Elle ouvrit les yeux, confuse. Thorne se redressa d’un air coupable, inquiet, et l’euphorie de Cress retomba quelque peu.
— Tu m’avais demandé combien de fois j’avais dit à une fille que je l’aimais. J’ai essayé de me souvenir, et je suis à peu près sûr que la réponse est vingt-trois.
Elle cligna des paupières, lentement. Ses lèvres s’entrouvrirent sur une question qu’elle mit un moment à formuler.
— En comptant la Lunaire qui vous a embrassé ?
Il fronça les sourcils.
— Parce qu’il faut la compter aussi ?
— Vous le lui avez dit, non ?
Son regard se déroba.
— Alors vingt-quatre.
Cress en resta bouche bée. Vingt-quatre filles. Elle ne connaissait même pas vingt-quatre personnes.
— Pourquoi me dire ça maintenant ?
— Parce que je tiens à ce que tu saches que je ne l’avais encore jamais pensé. Je le disais, parce que je croyais que c’était ce qu’on attendait de moi, mais ce n’était pas sérieux. Avec toi, c’est différent. C’est la première fois que j’ai peur. Peur que tu finisses par changer d’avis. Peur de tout gâcher. Nom d’une dame de pique, Cress, je suis terrifié devant toi !
Elle sentit ses entrailles se nouer. Il n’avait pas l’air tellement terrifié.
— Ce qu’il y a, commença Thorne en se glissant par-dessus ses jambes pour s’allonger à côté d’elle, avec ses bottes et tout, c’est que tu mérites mieux qu’une canaille qui finira tôt ou tard par se retrouver en prison. Tout le monde le sait. Même moi, je le sais. Mais tu sembles bien décidée à croire qu’au fond je ne suis pas un mauvais bougre. Alors ce qui me fait le plus peur, c’est qu’un jour tu te rendes compte que tu pourrais avoir beaucoup mieux.
Il entortilla une mèche de Cress autour de ses doigts.
— Thorne…
— Pas de problème, la coupa-t-il en embrassant sa mèche de cheveux. Je suis un génie du crime, j’ai un plan.
Après s’être raclé la gorge, il entreprit de cocher des cases invisibles devant lui.
— D’abord, trouver un travail convenable – c’est fait. Acheter mon vaisseau dans les règles – c’est en cours. Prouver que je peux être un héros en aidant Cinder à sauver le monde – attends, ça aussi c’est fait. (Il lui adressa un clin d’œil.) Oh, et arrêter de voler des trucs, mais ça va sans dire. Donc, le temps que tu réalises à quel point je ne te mérite pas… eh bien, peut-être que je te mériterai, finalement.
Son sourire devint canaille.
— Voilà comment ce discours était censé se dérouler.
— C’était un bon discours, approuva-t-elle.
— Je sais.
Il se pencha plus près pour l’embrasser sur l’épaule. Elle en eut la chair de poule sur tout le bras.
— Capitaine ?
— Cress ?
Elle ne pouvait pas ne pas le dire, même si elle se rendit compte qu’il avait raison. C’était un peu effrayant. Beaucoup plus que la première fois qu’elle le lui avait dit, dans le désert. Car les choses étaient différentes maintenant. C’était bien réel.
— Je vous aime.
Il rit doucement.
— J’espère bien, après tout le mal que je me suis donné.
Il lui déposa un baiser sur la tempe.
— Moi aussi, je t’aime.
-Au pont.
C'était beaucoup plus clair comme ça. Après tout, Boston compte à peine une vingtaine de pont...
— Je savais bien que tu finirais par avouer que tu avais envie de mon corps, dit Thorne, posant la main sur son arme accrochée à sa ceinture. Fais-toi plaisir."
Tout le monde le dévisagea.
- Vous savez, pour... absorber l'humidité, ou quelque chose comme ça. Ce n'est pas un truc qu'on fait ?
- Il n'est pas question de me verser du riz dans la tête.
- Pourtant, je suis presque sûr d'avoir vu un reportage sur quelqu'un qui avait plongé son minicran dans un sac de riz après l'avoir oublié dans la machine à laver, et...
- Thorne !
- Je voulais juste aider, c'est tout.
Parce que ça fait deux jours que j'essaie de trouver une excuse pour te parler. "
- Tu es un voleur Kaz.
- C'est pas ce que je viens de dire ? »
- Un couteau sous la gorge ? répondit Inej.
- Un pistolet dans le dos ? proposa Jesper.
- Du poison dans son verre ? suggéra Nina.
- Vous êtes monstrueux, s’indigna Matthias. »
La livrée de Mime posée sur son bras, elle désignait la glace du panneau, resté ouvert. Elle devait partir avant qu'il ne fût trop tard.
Au fond d'elle même, elle savait qu'il était déjà trop tard.
Alors qu'elle se penchait sur le miroir, Ophélie vit la haute silhouette de Thorn approcher d'une démarche guindée. Sa figure s'était emplie d'ombre et d'orage. Il n'avait pas apprécié la tournure qu'avait prise leur conversation.
- Reviendriez-vous ? fit-il d'un ton rude.
- Pourquoi ?
Elle n'avait pas pu s'empêcher d'être sur la défensive. Dans la glace, elle vit le reflet de Thorn froncer les sourcils jusqu’à en déformer sa cicatrice.
- Grâce à votre aptitude à passer les miroirs, vous pourriez me rendre compte de la situation au Clairdelune. Et puis, ajouta-t-il plus bas, en se prenant d'un intérêt soudain pour ses souliers, je crois que je suis en train de m'habituer à vous.
– Je fermerai la penderie à clef quand je recevrai, enchaîna Thorn. Si la porte est ouverte, c’est que vous pouvez entrer ici en toute sécurité, à n’importe quelle heure du jour ou de la nuit.
[...]
– J’avais prédit que vous ne tiendriez pas l’hiver et vous m’avez détrompé. Vous me jugez inapte à vous offrir un jour une vie décente : me permettrez-vous de faire à mon tour mes preuves ?
Il parlait haché menu, les dents serrées, à croire que cette question exigeait de lui un effort prodigieux. Ophélie, elle, ne se sentait pas bien du tout. Elle n’avait aucune envie de lui répondre.
Il n’avait pas le droit.
[...]
Il n’avait pas le droit de tomber amoureux d’elle.
Elle s'éclaircit la voix.
- Hum. Eh bien... il y a un lit.
Thorne en resta bouche bée.
- Quoi? Ils ont des lits dans leurs chambres d'hôtel?
Elle lui jeta un regard noir.
- Je veux dire qu'il n'y en a qu'un.
- On est mariés, ma chérie.
- N'oublions pas votre faculté de faire craquer toutes les filles juste avec un sourire."