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[...]
Je poussai un soupir résigné, cherchant une façon de briser la glace maintenant que j'avais imposé ma présence sans réfléchir. Alexis ne bougeait pas, les jambes relevées, les bras croisés sur les genoux.
- Vous m'en voulez toujours ?
Je sursautai au son de sa voix rauque. Sa question me prenait au dépourvu; il n'avait pas l'habitude de se montrer aussi compréhensif. je haussai les sourcils, ne sachant que répondre. il se tourna à nouveau vers moi, l'air soucieux. La lueur des flammes dansait dans ses étranges yeux étoilés, qui rencontrèrent bientôt les miens. Je perdis la notion du temps un court instant, avant de me secouer pour me ressaisir.
- Aussi étrange que cela puisse paraître, je ne sais pas, dis-je dans un mouvement d'épaules. Vous croyez que je devrais ? poursuivis-je quelques minutes plus tard, comme le silence planait toujours entre nous.
Ce fut son tour de hausser les épaules. Ma question eut au moins le mérite de lui arracher un sourire.
- Sincèrement ? Non. Mais pour être honnête, peu importe la réponse, je ne crois pas que cela changerait la dynamique entre nous ...
- Je suis et resterai une corvée, conclus-je platement. C'est ce que vous voulez dire, n'est-ce pas ?
- Oh que oui !
Il marque un temps d'arrêt, expirant bruyamment. Il passa nerveusement une main dans ses cheveux avant de poursuivre.
- C'est beaucoup plus facile, pour le bien de ce monde mais surtout le mien, de vous percevoir de cette façon ...
Je soupirai à mon tour. J'admirais sa franchise même si je savais qu'elle ne nous mènerait nulle part.
- Ce qui ne veut pas dire que ce soit réellement la perception que vous ayez de moi.
Je refusais obstinément d'accepter le fait que je puisse lui être totalement indifférente? non pas parce que je ne voulais pas y croire, mais bien parce que ce n'étais pas toujours l'impression que j'avais. Il eut un sourire sans joie, fixant le brasier avec une attention soutenue, fuyant ainsi mon regard.
- Je n'ai pas de temps à perdre à me demander si vous me plaisez ou non. Il y a trop de vies et d'intérêts en jeu sur cette terre pour que je m'attarde à quelque chose d'aussi futile ...
Il marque une pause, puis continua.
- De toute façon, vous ne pouvez pas comprendre à quel point j'ai besoin que vous me soyez indifférente. C'est une question de survie ... "
Filles de Lune, Tome 2 : La Montagne aux Sacrifices
Chapitre 31 "Dissension", pages 335 - 336 - 337
Il me regarda comme si j'étais une gamine mentalement attardée.
- Connaissant beaucoup mieux que vous le propriétaire de ce château, je ne me risquerais certainement pas à manger ce qu'il me fait porter.
- Je doute qu'il ai empoisonné ma nourriture pour me faire bêtement mourir, alors qu'il a déployé tant d'efforts pour me mettre le grappin dessus, dis-je, sûre de moi. S'il avait simplement voulu que je disparaisse de la circulation, il aurait ordonné à ses hommes de faire le sale boulot pour lui. Non ?
- Oh, mais je ne dis pas qu'il veut nous voir mourir. Au contraire, il souhaite plutôt nous obliger à lui appartenir ... C'est beaucoup plus pratique, croyez-moi.
Il observa ma réaction, mais je m'efforçai de ne pas montrer mon malaise. J'attendis qu'il poursuive.
- Sachez qu'il y a de multiples façons de s'approprier l'âme, ou de s'assurer de l'obéissance ou de la loyauté de quelqu'un pour le biais de la sorcellerie. La seule chose qui soit immuable, c'est l'aspect particulièrement cruel et fort désagréable de ne plus être maître de sa vie.
Il ma semblait que la faim qui me tenaillait, il y a quelques minutes à peine, avait disparu subitement. Je regardai le plateau, indécise. le ton avec lequel il s'était exprimé avait quelque chose de douloureux, et je crus comprendre que non seulement il savait de quoi il parlait, mais qu'il l'avait probablement expérimenté."
Filles de Lune, Tome 1 : Naïla de Brume.
Chapitre 22 "Confrontations", page 288.
[...]
Sa décision prise, il se pencha vers son compagnon et le secoua doucement par l'épaule. Ce dernier grogna, avant de se tourner sur le côté, marmonnant quelques paroles inintelligibles. Alix préféra ne pas insister. Il s'en retournait lorsque Zevin ouvrit un œil.
- J'espère que les nouvelles que tu m'apportes sont dignes d'intérêt pour que tu te permettes de me tirer d'un sommeil entamé il y a quelques heure à peine.
- J'ai bien peur que ce ne soit pas le cas. Mais j'avais trop besoin de ton opinion pour attendre que tu veuilles bien reprendre pied dans le monde des vivants.
Zevin feignit ne pas saisir l'allusion à peine voilée. Alix renonça à poursuivre dans cette direction, sachant que certaines blessures restaient vives pendant de trop nombreuses années.
- Elle est partie malgré tout ?
Trop directe, la question prit Alix au dépourvu. inconsciemment, il détourna les yeux, regardant l'horizon par une petite ouverture en saillit. Il comprenait mal pourquoi il se sentait soudain gêné.
- Tu crains de finir par me ressembler, n'est-ce pas ?
La question avait été posée sans méchanceté aucune, avec douceur. c'est toute la souffrance qu'elle contenait qui fit l'effet d'un coup de poignard à Alix.
- Ne t'inquiètes pas. Au moins, la tienne est toujours vivante ...
- Oui, mais pour combien de temps ? lança le Cyldias, amer.
Il se mordit la lèvre, conscient de son égoïsme, Il se sentait soudain si impuissant ... Il se retourna vers son ami, qui lui fit signe de s'asseoir à ses côtés. Alix s'exécuta, ne sachant que faire d'autre.
[...]
- Tu ne m'as jamais cru quand je t'avertissais qu'un jour la situation t'échapperait; tu disais que j'avais manqué de vigilance, que j'avais laissé Mélicis se rapprocher de moi et percer les défenses au lieu de garder mes distances, de m'en tenir à mon métier de guérisseur ...
- Et tu m'avais répondu que je ne pouvais pas comprendre, que l'amour échappait à toute forme de contrôle, qu'un jour je verrais et que ce serait à toi de me faire la morale ...
Malgré les souvenirs que cette conversation devait nécessairement ramener en lui, Zevin sourit.
- Que veux-tu que je te dise ? reprit Alix. Que j'avoue que tu avais probablement raison et moi tort ou que ...
- Non. Tu as malheureusement appris avec l'expérience ce que de longs discours ne seraient jamais parvenus à te faire comprendre ... Je n'ai nullement l'intention de tourner le fer dans la plaie, je me doute qu'elle est suffisamment vive ...
[...]
- Tu aurais laissé Mélicis mourir seule, loin de toi, sans rien tenter pour lui sauver la vie ?
- Parfois, j'ai l'impression que c'est exactement ce que j'ai fait et je ne cesse de me le reprocher."
Filles de Lune, Tome 3 : Le Talisman de Maxandre.
Chapitre 2 "Questionnement", page 35 - 36 - 38