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Maximilien Cameron, archiviste affecté au département d’histoire durant la récente année, ne la lâchait pas d’une semelle depuis qu’il l’avait rencontrée lors d’une précédente conférence. Toutes les têtes se retournèrent dans sa direction, ce qui ne lui déplaisait visiblement pas.
Armé d’un sourire ravageur, vêtu d’un complet gris qui faisait ressortir ses yeux verts, il tendit les plis de sa veste en se levant.
— Miss Lennox, tous mes éloges pour cette présentation des plus instructives…
Viola serra le poing autour de son pointeur. C’était la troisième fois qu’il y assistait ; il devait la connaître par cœur. Elle aurait aimé qu’il arbore une vilaine verrue sur la joue, ou encore un tic choquant, mais non ; il était l’homme le plus séduisant de Londres. Et cette attirance ressentie à l’endroit de Maximilien augmentait sa frustration. À chacune de leur rencontre, il bombardait Viola de questions et prenait un malin plaisir à la regarder tenter de s’extirper de ce mauvais pas. Elle ne comprenait pas ce qu’il attendait d’elle
— … dans celle-ci, vous expliquez de long en large la manière dont vos ancêtres ont une incidence sur votre vie. Mais qu’en est-il du futur ? Après tout, si notre passé influence notre présent, il en sera de même pour notre avenir. Non ?
Cette interrogation, il y revenait toujours. Chaque fois, Viola lui servait la même repartie :
— Le présent est éphémère, le futur… encore à déterminer et le passé, irrévocable.
Un sourire moqueur se dessina sur les lèvres de Maximilien pendant que Viola se détournait pour répondre à une autre question. À sa grande stupéfaction, elle constata qu’il en restait là. Lui, qui argumentait habituellement pendant des heures, se contentait de la fixer intensément. Viola se détendit. Qu’il l’observe, du moment qu’il ne sapait pas sa crédibilité ! Trente minutes plus tard, après avoir salué son auditoire, elle rapatriait ses objets personnels. Au moment où elle bouclait son sac, Viola sentit une présence dans son dos. Après une légère inspiration, elle fit face à Maximilien ; le regard vert attira le sien. Comment pouvait-elle avoir envie de l’étrangler et de succomber à son charme en même temps ?
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